Chapitre 71. Mille tourments jusqu'au pardon.

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— Alors, où m'emmènes-tu? demandé-je.

— Aurais-je droit à un baiser si je t'emmène au paradis?

— Mmh... Je dois dire que l'idée est tentante. Je la laisse enstand-by, en attendant de voir ce que tu me réserves.

— Tu es bien décidée à me faire languir hein?

— Eh bien, reconnais-je en me balançant d'un pied sur l'autre,je dois avouer que c'est à la fois totalement mérité, et bel etbien très amusant!

— Tu vas voir! s'exalte-t-il. Je te ferai hurler de plaisir parpur esprit de vengeance!

— Ouh! J'ai hâte de voir ça!

Il éclate de rire, et nous quittons l'Empire State Building pourune petite promenade au clair de lune. Nous attirons énormémentl'attention, main dans la main, moi dans ma robe étincelante, et luidans son costume noir. Il est de ces êtres de lumière qu'on ne peuts'empêcher de regarder!

Nous longeons la Cinquième Avenue, passant devant Bryant Parkjusqu'à la Cathédrale Saint-Patrick dont les lumières sontallumées, et nous arrivons devant un énorme bâtiment qui faitl'angle de la rue, face au célèbre Central Park. L'air frais mecaresse les épaules, mais je n'ai pas froid. Mon corps irradie dechaleur...

Carter passe une main autour de ma taille et me guide jusqu'à laporte d'entrée. C'est un établissement très luxueux, le Taj Hôtel.Nous nous dirigeons vers le hall, et à peine deux minutes aprèsnotre apparition remarquée, un quinquagénaire vient nous saluer. Ledirecteur, apparemment. Un ami du Lord.

Carter me guide dans une pièce incroyable, d'une autre époque.Les murs sont éclairés de lustres disposés sur les murs àdistance régulière, agrémentés de chandelles et bougies. Unénorme bouquet de lys est disposé à l'entrée et encense ce lieuabsolument fantastique. Un escalier en colimaçon monte à l'étage,mais nous ne l'empruntons pas.

Le directeur continue d'échanger avec Carter, mais même sij'entends distinctement leurs voix, je ne comprends pas les motsqu'ils prononcent. Je suis trop encensée par ma contemplation. Lesmurs sont une véritable fresque, dans les mêmes tons que laChapelle Sixtine et la force des détails me terrasse. Je n'ai d'yeuxque pour eux.

— Vous aimez la peinture? me demande ce gentil monsieur avant dem'expliquer qu'il s'agit là d'une rotonde, peinte en trompe l'œil.

— C'est magnifique, murmuré-je, subjuguée.

Carter s'approche de moi. Une belle mélodie s'élèvedans la pièce et je croise le regard appréciateur d'une jeunefemme, un violon sur l'épaule. Le directeur adresse un signe discretà Carter et nous quitte en catimini. Ce dernier, imperturbable,prend ma main dans la sienne, et m'agrippe à la taille pour me fairedanser.

Bon sang, moi qui avais prévu de lui faire endurer milletourments, je ne suis pas certaine de pourvoir résister bienlongtemps à l'appel du désir qui me dévore sans pitié. Dans les brasl'un de l'autre, nous tournoyons dans ce lieu idyllique, forgé audébut du XXème siècle.

Carter n'a de cesse de me dévorer des yeux et je sens que je meliquéfie un peu plus à chaque seconde qui passe. Dire qu'il y adeux jours, je pensais qu'il était sorti de ma vie à tout jamais!Bien évidemment, consciente de mes deux pieds gauches, je me laisseguider, entièrement.

L'ouragan de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant