Une fois n'est pas coutume. Carter Lobs s'est conduit en vrai gentleman en passant me prendre chez moi. J'ai posé ma main dans la sienne juste pour le plaisir de sentir cette enivrante sensation, et il a ri dès que mes yeux se sont fermés.
— Te moquerais-tu de moi? m'offusquè-je faussement.
— Jamais de la vie, je n'oserais pas...
Son air coquin me plaît toujours autant... Et je me laisse guider en oubliant tout le reste. Mes talons aiguilles clapi-clapotent sur le carrelage luisant au rythme de ma progression. Devant l'ascenseur, je me rends compte que je suis seule, et je me retourne pour voir ce qu'il trafique. Il est au moins à trois mètres de moi, immobile, se contentant de me reluquer avec un regard brûlant.
— Pourquoi as-tu mis une robe aussi courte? se plaint-il.
— Es-tu de ces machos qui croient que parce qu'ils sortent avec une femme, ils ont le droit de lui dire comment se vêtir?
Il éclate de rire.
— Je te reconnais bien là, affirme-t-il joyeusement en me rejoignant. Toujours à t'offenser du moindre de mes gestes! Il capture dangereusement mes poignets. Vois-tu... Si tu portes ce genre de tenue affriolante, je ne serai pas responsable de mes actes après les douze coups de minuit!
C'est à mon tour de m'esclaffer.
Ne comprend-il pas que je suis ravie d'avoir le pouvoir de faire ça?
— Tu es incorrigible! minaudé-je. Cette robe n'est pas si a-ffri-o-lante! Elle est jolie, distinguée, et quelques peu sexy...
— Oui, et courte.
— Pas tant que ça, protesté-je.
Les lourdes portes de l'ascenseur s'ouvrent finalement.
— Vas-y! Fanfaronne tant que tu veux, susurre-t-il face à moi. J'aurais tôt fait de te prouver... Il continue d'avancer dans ma direction, me forçant à progresser à reculons. A quel point elle est courte, continue-t-il.
Mon dos heurte la paroi froide de l'ascenseur. Ses yeux me déshabillent, et ses doigts provocateurs qui se posent sur ma cuisse remontent vers mes fesses à l'air. Mes maigres sous-vêtements font leur petit effet aussi sûrement que son toucher m'électrise .
— Mon Dieu, trépigne-t-il en posant son front sur la cloison. Tu essaies de me rendre dingue?
— Je crois que tu n'as pas besoin de moi pour ça, plaisanté-je.
— Très drôle bel ange, mais après le dîner, tu es à moi et rien qu'à moi!
— Je croyais que nous devions prendre notre temps, le provoqué-je, en toute connaissance de cause.
— J'applique la règle n°4, m'assure-t-il, un air ravi étirant ses traits idylliques.
Cette robe n'est pourtant pas si affolante! Elle est bleue, en satin, et épouse mon corps grâce à un bustier en cœur surmonté d'une fine pluie argentée. Une jolie bande de satin de la même couleur opère un croisée sous les seins, pour descendre presque jusqu'aux genoux. Bon d'accord! Un petit encart en forme de losange laisse apparaître le bas du dos... Mais ce n'est presque rien!
Carter s'évertue à rester silencieux jusqu'à ce que nous arrivions au Café français. Je suis à nouveau conquise par cet endroit majestueux, et je le laisse me guider à l'intérieur. Les femmes le dévisagent, les hommes le saluent, mais sa main reste inexorablement dans mon dos - sans me toucher - la plupart du temps. Je le soupçonne de faire exprès d'effleurer ma peau, de plus en plus sensible à ses charmes.
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L'ouragan de ma vie
Roman d'amourImaginez la femme la plus magnifique que vous n'ayez jamais vue ! Vous la voyez ? Vous êtes conquis, n'est-ce pas ? Très bien... Maintenant, imaginez-la, rouge comme une pivoine, qui bégaie, perd l'équilibre, et s'étale à vos pieds ! Voici Rose...