Carter et moi entrons dans l'immense église où Max et Mona s'apprêtent à dire oui. Nous sommes accueillies par l'hôtesse d'accueil qui nous conduit au troisième rang, derrière la famille de la mariée. Nous prenons place en contemplant le fabuleux décor. Sur toute la longueur de l'allée qui sépare les invités du mariés de ceux de sa future épouse, des pétales blanches et rouges habillent le sol.
Les bancs de l'église sont reliés, au centre, par un tissu de soie blanche, avec sur chaque pan de bois vernis, un bouquet garni de roses rouges et blanches. De derrière l'autel devant lequel le prêtre unira les amoureux, un grand panneau blanc a été suspendu, il descend ras les pâquerettes. Il est surtout parcouru de citations littéraires parlant d'amour. Je suis fascinée, reconnaissant bien là le goût sophistiqué de Mona.
A l'université, elle étudiait la littérature moderne et notre chambre était un capharnaüm de livres divers allant de Jane Austen à Goethe. Une jeune femme accourt vers nous, et s'assoit à califourchon, près de moi. Elle est blonde cendrée, vraiment très belle. Ses yeux d'un vert clair intense pétillent d'excitation et de joie de vivre. Elle écarquille les yeux avec surprise quand elle reconnaît mon cavalier.
Ben voyons !
- Bonjour Carter ! Je n'imaginais pas te voir ici ! S'écrit-elle, heureuse jusqu'au bout des ongles manucurés.
- Sarah, répond-il avec froideur.
Le ton qu'il emploie est détaché, presque sec, mais elle ne s'en offusque pas le moins du monde.
- Vous êtes Rose ? Me demande-t-elle, sans me laisser le temps de répondre. C'est la panique dans les coulisses. La demoiselle d'honneur est en train de vomir ses tripes, et la mariée vous supplie de la remplacer.
- Pourquoi ne le faîtes-vous pas ?
Elle ricane bêtement, tout en dévorant Carter des yeux avec audace. Cette fille vient d'arriver et elle me tape déjà sur le système !
- Je ne suis pas une amie de la mariée. Je travaille pour Amélia Penny, l'organisatrice du mariage. Je ne peux pas m'en charger.
- Alors d'accord, cédé-je finalement.
Je me tourne vers Carter, qui semble légèrement mal à l'aise, et je me demande en mon fort intérieur s'il y a une seule femme dans cette ville qui ne se mette pas à genoux devant lui. Je suis donc cette Sarah jusqu'à une pièce adjacente, où la Dame du jour se prépare. Elle est radieuse. Sa robe est belle, sans fioriture. Son bustier, avec une encolure dégagée, prend sa source à la taille, dans une éblouissante broche argentée, pour s'épancher de tout son long, jusqu'à sa traîne. Elle m'accueille avec les larmes aux yeux, et m'étreint.
- Tu es absolument éblouissante ! La complimenté-je, subjuguée. Je ne crois pas qu'il y ait un mot assez fort pour...
- Merci d'accepter, me coupe-t-elle, visiblement soulagée. Je sais que je te mets dans une situation inconfortable vis à vis de Carter, mais je ne voyais pas comment faire autrement ! Je vais me marier ! Crie-t-elle en tapant dans ses mains avec un rire nerveux.
La mariée serait-elle à bout ? Elle m'a l'air dangereusement proche de la crise d'hystérie là !
Elle sautille devant moi - ou convulse - (je réserve mon jugement), tandis que j'en-magazine ses paroles.
- Je ne te suis pas. Pourquoi Carter verrait-il d'un mauvais œil ma contribution à votre union ?
- Parce que Liam est garçon d'honneur, explique-t-elle en vérifiant son maquillage, anxieuse.
- Et alors ? Insisté-je.
- C'est pour ça que tu es là, non ? panique-t-elle.
- Calme-toi Mona. Il n'y a aucun souci. J'ai juste besoin de comprendre de quoi tu parles.
- Laurie, ma demoiselle d'honneur, est malade. Elle a choppé la gastro ou je ne sais quoi, et je dois la remplacer au pied levé.
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L'ouragan de ma vie
RomanceImaginez la femme la plus magnifique que vous n'ayez jamais vue ! Vous la voyez ? Vous êtes conquis, n'est-ce pas ? Très bien... Maintenant, imaginez-la, rouge comme une pivoine, qui bégaie, perd l'équilibre, et s'étale à vos pieds ! Voici Rose...