Chapitre 79 - Le vrai visage de Liam Keim.

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- Comment une femme peut-elle piéger un homme de cette manière ? Demande naïvement Mona.

- C'est simple. Il suffit de s'assurer d'être en période d'ovulation, affirme Cheyenne, dont le visage est mouillé de larmes. Merci d'avoir été honnête, Liam. C'est à toi.

- Peut-être qu'on peut...s'interrompre un moment, propose ce dernier.

Il nous semble à tous évident qu'elle a besoin d'une pause, et personne ne proteste.

- Non, ça va, je vous assure. Elle essuie ses larmes et se recoiffe, avant d'ajouter : Je vais régler ça avec mon cher père.

- Eh bien, quoiqu'il en soit, je suis heureux d'avoir une sœur, je tenais à ce que tu le saches. J'ai toujours été tout seul, alors... Quand je l'ai su, j'ai jubilé, véritablement ! Mais ma mère... Il valait mieux que tu restes loin d'elle. 

Elle arque un sourcil, ses yeux ne sont plus que deux fontaines fatiguées. Liam l'attendrit, je le sais. Avec son joli minois, le dur passé qui est le sien, et cette chaleureuse sincérité dans les yeux. Ils tombent dans les bras l'un de l'autre, ce qui nous arrache un sourire. C'est étrange de côtoyer quelqu'un toute sa vie et de découvrir un bon matin que le même sang coule dans ses veines.

Après cette séquence émotion, Liam tâche de reprendre contenance, et se tourne vers moi.

Oh là là, je crains le pire !

- Je suis - encore une fois - désolé, Rose. Je me suis conduit comme le dernier des connards avec toi.

- Ce n'est pas vrai, le coupe Max.

Quoi ?

- Ferme ta grande gueule ! râle Liam, mais son vieux pote ne l'écoute pas.

- Liam a toujours été dingue de toi Rose. Il nous engueulait quand nous nous en prenions à toi. On le vannait en lui répétant qu'il était le justicier des causes perdues. Et le soir du bal, ce n'est pas lui qui s'est tapé ta sœur, c'est moi.

Je défaille. Ce n'est juste pas possible. Non seulement, la situation était claire comme de l'eau de roche, mais ma soeur adorée s'est vantée de m'avoir "baisée bien comme il faut". Un face à face que je n'oublierai jamais, même si je le voulais, et qui a fini en eau de boudin.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- On a orchestré ce plan débile pour se foutre de toi. On était trop cons, on avait pas compris ce qui vous liait. Liam est devenu fou quand tu es partie, et il m'a littéralement cassé la gueule, si bien que j'ai terminé la soirée aux urgences ! Et oui ! L'ambulance, c'était pour moi ! J'ai dépassé les bornes un nombre incalculable de fois, mais là, j'ai fait très fort. Je ne sais pas si ça peut changer quelque chose, mais j'ai honte de moi, et je m'en excuse, sincèrement.

- Tu dis que tu as couché avec Morgan le soir du bal ?

Je suis plus qu'ahurie. J'ai l'impression que tout vole en éclat autour de moi, le passé que je j'ai fui, l'avenir que je construis avec Carter. Carter ! Je le regarde, ses yeux fixent un point d'horizon avec insistance. Nul doute qu'il ne s'attendait pas à cela ! Et moi non plus ! Et bien que ça n'ait ni queue no tête, je m'interroge.

- Je ne comprends pas, nous interrompt Mona. Comment as-tu pu penser qu'il s'agissait de Liam ? La ressemblance n'est pas frappante !

Effectivement. Liam est blond quand Max a des cheveux d'un noir de jais. Et physiquement, ils sont le jour et la nuit. Elle n'est peut être pas la seule à s'interroger, alors je lui réponds, même si evoquer cette soirée me donne la gerbe.

- Nous étions attablés dans la salle de bal, mais nos cavaliers avaient tous disparu. C'est là que nous avons entendu leurs ébats. Ma sœur a crié le nom de Liam... Et c'était plus qu'équivoque. Tous les regards se sont tourné vers moi comme si c'était moi qui me faisais culbuter. Il ne manquait plus que quelqu'un me balance un seau de sang de cochon* pour que l'humiliation soit totale, ruminé-je.

L'ouragan de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant