L'ouragan de ma vie

Chapitre 42. Mon épée de Damoclès.

Cheyenne s'est endormie sur mon épaule à force de pleurer, et je l'allonge avec douceur sur le sofa avant de la déchausser et de la couvrir d'une couverture. Je fais un brin de rangement, en songeant qu'il serait temps que quelqu'un dise ses quatre vérités à cet oiseau de mauvaise augure venu encore une fois semer le trouble dans le cœur meurtri de mon amie.

Une fois n'est pas coutume, je décide de me détendre devant un film en grignotant un petit quelque chose, avant d'aller au lit pour un repos bien mérité. Dans cette perspective, je passe en revue le contenu de mon réfrigérateur. Et tandis que j'y prends tomates et concombres pour me préparer rapidement une petite salade, un bruit me fait sursauter.

PAM, PAM, PAM.

Qui cela peut-il bien être? Il est plus de onze heures du soir...

PAM, PAM, PAM.

— Voilà, voilà! J'arrive!

— Bonsoir Rose! Bon dieu! Vous êtes encore plus canon que dans mon souvenir! s'exclame Mike Margulies en s'invitant chez moi dès que j'ai ouvert la porte.

Que diable cet homme fait-il chez moi?

— Je ne vous permets pas de ...

Mais c'est trop tard. Il ne s'est pas fait prier.

— Alors, mon gentil frérot s'occupe bien de vous? me coupe-t-il en faisant brutalement volte-face, de sorte à ce que je sois bien trop proche de lui.

Ses yeux bleus dévorent les miens, et je recule. Je ne supporte pas son comportement! Il est mesquin, sournois, et je sens dans ses yeux scrutateurs, de bien mauvaises intentions. Son arrogance n'a rien de sexy, bien au contraire! Elle est ponctuée de mauvaises ondes. Cet homme - pour une raison que j'ignore - me donne la chair de poule.

— Pour qui vous prenez-vous pour..., je tais mes pensées quand je prends conscience de ses vénéneuses paroles.

Mon frérot, a-t-il dit? La douloureuse révélation de Carter - une autre famille, une autre femme, un autre fils - me revient en mémoire, et j'additionne le tout. Mon premier réflexe est de détailler cet homme des pieds à la tête, en me répétant que ce n'est pas possible. Ils sont le jour et la nuit! Ils ne peuvent pas être frères!

N'est-ce pas exactement ce que tu t'es dit quand tu as découvert qu'Allen était son frère?, me demande ma suspicieuse conscience.

— Débarquer chez vous comme ça? Qu'est-ce que ça peut faire? conclut-il en me dévisageant avec une sorte de mépris déguisé.

— Comment connaissez-vous mon adresse?

— Est-ce vraiment important? grimace-t-il.

— Qu'est-ce que vous voulez?

— Voilà exactement la question qu'il faut poser, affirme-t-il, un doigt tendu vers moi.

— Je ne vous suis pas.

— Objectif premier: retenir votre attention. Check!

— Écoutez, commencé-je impatiemment, en lui rouvrant grand la porte. Je n'ai pas de temps à perdre. Je suis fatiguée, et comme vous le voyez, je désigne Cheyenne d'un bref signe de tête, je ne suis pas seule... Sans compter qu'une longue journée de travail m'attend demain. Je vous demanderai donc de quitter cet appartement où vous n'êtes définitivement pas le bienvenu.

— Je veux le contrat Hitchner, darde-t-il de but en blanc.

Quoi? Qu'est-ce que... Mes pensées sont confuses tout à coup. Qu'espère-t-il exactement? Que je prenne la suite des activités de Tina, en lui donnant des informations confidentielles?