Chapitre 72. 1, 2, 3... Déshabillez-moi!

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Je savais que ce ne serait pas si facile de résister à ce mâle troublant. Mais que les choses soient bien claires! La partie ne fait que commencer, elle va juste prendre un tournant plus...coquin. L'ascenseur nous conduit à bon port, sous l'escorte d'un gentil groom, et je laisse mes pensées m'ensevelir.

J'ai conscience de bouder comme une enfant gâtée, et cela pour diverses raisons. D'abord parce que toutes mes incertitudes me prennent d'assaut comme un millier d'épines. Ensuite parce que tout cela me semble bien trop facile. Enfin, parce que j'ai l'impression de lui livrer mon pauvre cœur sur un plateau.

Maman a toujours dit de moi que j'étais la personne la plus indépendante qu'elle connaisse. J'aime prendre mes propres décisions, bonnes ou mauvaises. Or, dès que j'ai rencontré Carter, il m'a imposé les siennes. En tant que patron, bien évidemment, mais également, en tant que petit-ami.

Vous comprenez, je veux rester maître de ma vie! Le pouvoir qu'il a déjà sur moi m'intimide tant ! Il pourrait briser mon petit cœur comme une brindille! Je regarde cet homme aux cents visages, qui passe, en un quart de seconde, de Monsieur Iceberg à ce type sexy et dominateur.

Il donne au groom un billet de 100$, et ce dernier repart, ravi de sa course. Comme à chaque fois, je suis subjuguée. Je crois que près de lui, c'est un passage obligé. Il est comme ces vieilles œuvres d'art que le temps n'atteint pas.

— Qu'est-ce qui se passe? murmure-t-il, toujours aussi perspicace.

Je lui dois une réponse, alors je me lance. Advienne que pourra!

— J'ai perdu le contrôle, et je le regrette presque. Toute cette histoire n'est peut-être pas grand chose pour toi Carter, mais ça m'a touchée, blessée, et...

Il m'étreint, et me demande de lui dire ce que j'ai sur le cœur. Encore quelque chose que je ne suis pas certaine de vouloir faire. Quel agneau un tant soit peu malin avouerait au loup qu'il craint qu'il ne le mange? Mon Dieu! Cheyenne aurait hurlé de rire si je lui avais sorti une ânerie pareille.

Mets de l'ordre dans tes idées Rose, pour l'amour du ciel!

— Si tu veux une femme que tu pourras contrôler, alors tu n'es pas avec la bonne personne, Carter. Je n'en ai peut-être pas l'air, mais je suis très indépendante. Quand j'étais jeune, ma mère était ma seule alliée. Elle m'a appris à me débrouiller... Je suis maladroite, mais pas impotente.

— Je n'ai jamais pensé une telle chose de toi, Rose. Mais je reconnais que j'ai tendance à vouloir...

— Contrôler? proposé-je, à juste titre.

— Je préfère l'expression mener la danse, rectifie-t-il. Mais il y a un point fondamental que tu dois garder à l'esprit. Toi et moi, nous sommes en apprentissage. Nous n'avons jamais aimé avant aujourd'hui. Je t'ai blessée, j'en ai conscience, et j'en suis désolé. Sincèrement. Mais sache que toi aussi. J'ai cru mourir quand Allen m'a dit que tu étais partie. Il s'est bien gardé de me dire que tu reviendrais et j'ai cru tout bonnement que...

— Je ne suis pas aussi désespérée! J'ai toujours voulu vivre à New-York. Quand on touche son rêve du bout des doigts, ce serait folie que d'y renoncer...

— Je suis d'accord. Et depuis que je te connais, je dois dire que tu étoiles mes rêves, Rose Lewis.

Je fonds.

— Nous allons devoir apprendre à communiquer, constaté-je.

— N'est-ce pas ce que nous faisons déjà?

— Pas suffisamment. Sinon, nous ne serions pas dans cette situation... Cela-dit, la seule chose qui importe maintenant, c'est que tu saches que j'ai besoin de conserver mon libre-arbitre. Je ne sais pas où je vais avec toi, et c'est suffisamment troublant sans que tu en rajoutes. J'ai besoin de ça, Carter.

L'ouragan de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant