Chapitre n°8

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Domaine familial des Tomlinson – vendredi 16 décembre 2016

Louis Tomlinson

Mamie m'adresse l'un de ses grands sourires que je lui connais trop bien. Elle avait le même lorsqu'elle m'a demandé de faire visiter le domaine à Harry samedi. Le célèbre réalisateur me regarde avec un sourire doux qui me laisse penser qu'il attend quelque chose de moi. Je ne sais pas quoi, mais j'ai des doutes quant à savoir si ça va me plaire ou non.

Mamie me tend une tasse de café, Guillaume se rassoit et je m'installe en face de lui.

- Alors, pourquoi est-ce que vous venez nous rendre visite ? Je lui demande en portant mon café à mes lèvres. Parce que je suppose que ce n'est pas pour le plaisir de prendre un grand bol d'air.

Je vois un léger sourire se dessiner sur les lèvres du réalisateur. Comme si les mots que je venais de dire le faisait rire. Je me retiens de rouler des yeux, et le laisse alors reprendre.

- J'ai toujours eu une profonde admiration pour votre famille, j'étais dans la région pour des repérages d'un film et je n'ai pas pu m'empêcher de venir.

Je le regarde, peu convaincu de ses paroles.

Se lever et trouver Guillaume Canet dans sa cuisine n'a rien d'anodin. Je ne crois pas que ce soit une visite de courtoisie, et il le sait aussi bien que moi. Je le laisse cependant continuer tout en portant mon café à mes lèvres. Je vois ma grand-mère s'éclipser avec plus ou moins de discrétion et Guillaume reprend la parole.

- Tu sais, je pense qu'on se ressemble pas mal toi et moi Louis. Tu permets que je te tutoie ?

J'arque un sourcil, étonné par ses paroles, mais je hoche la tête de haut en bas sans un mot.

- J'avais dix-huit ans personnellement quand je suis tombé. Je crois que je suis bien placé pour savoir ce que ça fait. Cette sensation de vide, que la vie s'en va, et qu'elle nous file entre les mains. Je sais ce que c'est de se réveiller le matin et de se dire qu'on ne refera plus jamais ce pour quoi on a pourtant l'impression d'être né.

De quoi il me parle ?

- Je ne vous suis pas là.

- J'étais cavalier moi aussi.

Je penche la tête sur le côté, sourcils froncés et il reprend.

- Tu ne t'en souviens peut-être pas mais nous nous sommes déjà rencontrés. Tu devais avoir huit ans à peine. Même sûrement moins. C'était quelques semaines avant mon accident. Tu étais à poney et tu travaillais avec ta mère. J'étais venu voir un cheval. Mes parents et les tiens se connaissaient.

- Attendez. Vous êtes aussi du milieu équestre ? je lui demande, surpris.

Il hoche la tête de haut en bas avant de reprendre.

- Je pense que je me souviendrais toute ma vie de ce gamin sur son poney. Je me souviens d'un gamin concentré, minutieux et affreusement doué.

- Je l'étais, j'avoue alors.

- Tu l'es toujours.

Je roule des yeux en terminant mon café, les lèvres pincées.

- Vous ne me connaissez pas.

- J'ai mis dix ans à remonter. Et tu sais quoi Louis ? J'ai eu l'impression d'avoir fait une terrible erreur. Une fois que je suis remonté sur le dos d'un cheval, j'ai eu l'impression que tout s'effaçait, que ma vie recommençait, que le soleil commençait à briller et que mes poumons refonctionnaient correctement. On dit toujours qu'il faut remonter le plus vite possible après une mauvaise chute. C'est vrai.

A Ride Back Home ◊ LARRYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant