A Ride Back Home ◊ LARRY

CHAPITRE N°8

Centre ville de périgueux - Jeudi 19 Janvier

Louis Tomlinson

Nous avons fait le chemin jusqu'à l'hôpital avec Charlotte dans le plus grand des silences. Crevée par les derniers jours que nous venons de passer, elle a dormi pendant les trentes minutes de trajet, et je ne vais certainement pas lui en tenir rigueur. Je suis moi-même très fatigué et je pense que je vais avoir besoin d'une petite sieste en rentrant tout à l'heure. Mais, aider Léo avec Feu m'a vraiment redonné du baume au coeur. Je ne pensais pas que ça puisse avoir cet effet-là sur moi. Une fois que j'ai eu terminé avec le cheval, j'ai presque eu envie d'enchaîner avec un second, puis un troisième...

Mais ma soeur est arrivée et on a pris la route pour aller voir Mamie. J'ai eu le médecin au téléphone, juste avant de partir. Elle est réveillée et va bien. Elle est fatiguée, mais rien d'inquiétant au vu de son opération. Elle a tout de même eu une chirurgie cardiaque. Ce qui n'est pas anodin pour une femme de son âge.

Je gare la voiture sur le parking visiteur et me penche sur Charlotte pour embrasser son front et la réveiller en douceur.

Je crois qu'elle stresse beaucoup. Pour Mamie, pour les concours à venir, pour moi...pour tout.

-Allez, on est arrivé Lot', je lui souris tendrement.

Elle ouvre lentement les yeux, soupire en s'étirant et se redresse en me regardant. Elle m'offre un petit sourire fatigué puis ajoute.

-On est déjà arrivé? demande-t-elle en regardant autour d'elle en fronçant les sourcils.

-Ouaip. Allez, on va aller voir Mamie ! je lui réponds en lui offrant un clin d'oeil.

Elle hoche la tête, et se détache. J'attrape mon manteau en sortant de la voiture, l'enfile et entraîne ma soeur jusqu'à l'entrée de l'hôpital. On monte directement au service de Mamie, on salue les infirmières sur notre passage et on arrive jusqu'à la porte de sa chambre. Je souris en frappant deux petits coups et je laisse Charlotte rentrer.

Mamie est allongée dans son lit, lunettes de vue sur le nez, regardant un jeu télévisé. Elle semble avoir pris dix ans en quelques jours seulement et ça me fait un pincement au coeur. J'aime tellement ma grand-mère et son malaise m'a fait réaliser qu'elle n'est pas éternelle. Le jour où elle partira sera une véritable catastrophe pour Charlotte et moi. Parce que ce jour-là, nous serons alors seuls. J'espère que ça n'arrivera pas avant des années, parce que nous n'y sommes vraiment pas prêts.

En entendant la porte s'ouvrir, on voit le regard de Mamie se tourner vers nous et un magnifique sourire s'étirer sur ses lèvres. Charlotte avance rapidement jusqu'à son lit, la prend dans ses bras et je souris en voyant Mamie la bercer contre son coeur. Elle embrasse son front avec tendresse, et je suis pratiquement certain d'entendre ma soeur sangloter. Nous avons eu très peur de la perdre...

Je m'avance jusqu'à elles, je glisse une main dans le dos de ma soeur pour la rassurer dans une caresse et j'embrasse la joue de ma Mamie.

-Je suis contente de vous voir ici les enfants.

-Nous n'allions pas te laisser toute seule quand même, murmure Charlotte en se redressant.

Ma soeur s'assoit sur le rebord du lit, gardant une des mains de Mamie entre les siennes et je tire le fauteuil pour m'installer à côté d'elles.

-Comment tu te sens? je lui demande avec sincérité.

-Fatiguée. Mais en vie. J'ai eu très peur, confie-t-elle en regardant ses deux petits-enfants tour à tour. Normalement c'est à moi de m'occuper de vous, pas le contraire les enfants.