CHAPITRE N°11

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Centre-ville de Périgueux - Mercredi 21 Février 2017

Louis Tomlinson


Je sens mon coeur s'arrêter en voyant le canon d'un flingue appuyé contre mon jeans et j'étouffe un cri en croisant le regard de Gemma à ma droite.

-Roule, toi et moi, nous devons parler.

Je sens mon coeur faire un bond dans ma poitrine. J'ouvre la bouche, incapable de parler face à cette scène qui me semble surréaliste. Je ne m'étais absolument pas préparé à ça. Pourtant, elle est là, à côté de moi, et elle braque une arme contre ma cuisse. Je sens le canon froid de son pistolet contre ma peau à travers le tissu de mon pantalon. Mon souffle commence à me manquer et mes mains tremblent sur le volant. Je vais manquer d'air, je vais véritablement m'étouffer si je ne retrouve pas comment fonctionnent mes poumons !

Elle me fixe avec ses grands yeux sombres, attendant que je démarre. Elle ne parle pas, et ne me lâche pas du regard. Elle me fait peur, elle me fait terriblement peur. J'ai l'impression de me retrouver face au double maléfique de Harry que j'ai découvert il y a quelques jours. Elle exerce une pression contre ma jambe pour m'inciter à l'écouter et à prendre la route mais je ne peux pas bouger, je suis tétanisé !

J'aurais dû me douter que je me retrouverais avec une arme pointée sur moi avant la fin de cette histoire ! Pourquoi faut-il que ça m'arrive quand Harry n'est plus avec moi à Périgueux ?

Bon sang !

-Démarre.tout.de.suite, répète-t-elle froidement en découpant chacun de ses mots.

Je secoue la tête en relevant mes mains tremblantes du volant et je retourne mon attention vers elle. Je m'agite en la regardant et je réponds, effrayé :

-Non, enlève-moi ... ça !! Je ne roulerai pas avec un flingue pointé sur moi !

Faire l'amour à côté d'une arme m'a assez marqué comme ça. Je n'ai pas besoin de revivre une expérience aussi désastreuse. Cette arme doit s'éloigner de moi. Vite.

Elle roule des paupières en soupirant et retire son arme. Je la vois la coincer entre l'élastique de sa jupe et son chemisier, laissant bien la crosse du pistolet en évidence, pour me montrer qu'il est bien là en cas de besoin. Je la déteste déjà.

Elle marmonne quelques mots que je n'entends pas et je repose mes mains sur le volant essayant de calmer mes tremblements. Je ferme les yeux quelques secondes en me mordant l'intérieur de la joue, me retenant de crier ou de fondre en larmes. Je presse mes paupières pour retenir mes émotions, mon cœur cherchant à s'échapper de ma poitrine vue la vitesse à laquelle il bat.

Je hoche lentement la tête de haut en bas et murmure alors :

-On va où ?

-N'importe où, mais on doit parler. Seul à seul. Alors roule, réplique-t-elle froidement.

J'approuve d'un signe de tête, avale difficilement ma salive et je démarre en tournant la clé. Je passe la marche arrière, sors de la place où je viens de me garer, et je repasse la marche avant. J'appuie sur l'accélérateur et je prends une direction au hasard. Instinctivement, je pars vers chez moi. Elle ne fait pas de commentaire, se contente de m'observer depuis la place passager. Le temps me semble durer une éternité. Je ne sais pas combien de temps je roule, ni où je vais exactement, mais quand je me retrouve au milieu de la forêt après avoir quitté la ville, puis sa banlieue, je comprends que je me retrouve dans une putain de merde.

-Tu n'as pas été facile à avoir, entre ta disparition après notre passage, ton séjour à Los Angeles puis à Rome, j'ai cru que je n'arriverai jamais à mettre la main sur toi.

A Ride Back Home ◊ LARRYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant