A Ride Back Home ◊ LARRY

CHAPITRE N°8

Marseille - Mercredi 14 février 2017

Harry Styles

-Tu as dix minutes pour me convaincre de ne pas t'en foutre une dans la fémorale.

-Et toi, tu as dix minutes pour me convaincre que tu n'as pas tué mes parents, je réponds sur le même ton que Dylan.

Il ne me quitte pas du regard. Il doit sentir le canon de mon flingue sous sa rotule. Un coup de feu en entraînera un second et nous serons tous les deux out. Moi qui pensais qu'il n'oserait pas me toucher ici, je me suis finalement fourré le doigt dans l'oeil, et jusqu'au coude ! J'aurais pu lui donner rendez-vous au cinéma que ça aurait eu le même effet !

Il me regarde longuement avant de se redresser et de retirer son arme. Je le vois la ranger dans son Holster. Je fais de même en coinçant mon pistolet entre ma ceinture et mon ventre.

-Je ne suis pas là pour t'en foutre une entre les deux yeux, Dylan. Je suis là pour comprendre.

-Comprendre quoi?

-La mort de mes parents, et ... le comportement de ma soeur.

Le serveur arrive avant qu'il ait le temps de répliquer. Il se tourne vers lui, commande deux américano et retourne son attention sur moi, ne me laissant même pas commander autre chose. Il me connaît trop bien, il savait ce que je prendrais. Je soupire longuement et regarde le serveur s'éloigner.

-Tu sais qu'en disparaissant comme tu l'as fait, tout le monde a cru que tu as voulu faire un coup d'état, mais qu'il a mal tourné. TU es accusé du meurtre de tes parents par tout le monde Hazza, me dit-il clairement sans aucun détour.

-Et moi, j'ai eu la version où c'est Gemma qui est derrière tout ça.

-Elle a disparu le soir de la mort de tes parents, tout le monde la pense morte. Ou en cavale, avec toi.

Je me pince les lèvres sans le quitter du regard, je ne dois prendre aucun risque avant d'être certain que je peux lui faire confiance. Même si nous sommes amis, il a reçu la même éducation que moi. Il doit se méfier de tout, et de tout le monde, même de ses propres amis. Il doit s'assurer que je ne suis pas là pour le tuer avant de faire quoi que ce soit, ou de m'accorder le bénéfice du doute.

-J'étais chez moi quand Dan' m'a appelé pour me dire que mes parents venaient de se faire descendre, Dylan. J'ai pas réfléchi, j'ai pris mon sac d'urgence et j'ai filé. Je n'ai même pas cherché à contacter qui que ce soit, je savais que si mes parents s'en étaient pris une, j'allais être le prochain sur la liste.

-En agissant comme ça, c'est toi qui a été accusé.

-Pourquoi vous avez fui l'île ? je lui demande alors en fronçant les sourcils.

J'espère sincèrement que personne ne nous écoute parce que, sinon, ils risquent d'avoir de mauvaises surprises.

A ma question, je vois Dylan se mordre l'intérieur de la joue et avouer :

-Mes parents n'ont pas compris ce qu'il s'est passé. Après la mort de tes parents, votre disparition avec Gem', c'est tout le clan qui s'est soulevé. Si nous n'étions pas partis, nous serions sûrement morts. Dan' a pris le contrôle.

-Daniel ? je m'étonne en le regardant.

Dylan hoche la tête de haut en bas en me regardant. Daniel est le petit ami de ma soeur. Il fait, lui aussi, partie de la famille. Son père n'était pas aussi proche du mien comme celui de Dylan, mais il était un bon homme de main. Un tueur à gage, comme on les appelle dans le jargon. Evidemment, son fils a rapidement travaillé avec lui lorsqu'il a été en âge de le faire.