Les débiles de FB - le retour !

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Alors que le Capitaine prenait sa compote, assis sur le sol à regarder les nuages, il sentit une ombre planer au-dessus. Il finit tranquillement son goûter, puis se retourna partiellement. Un homme doté d'une carrure fine et de traits suffisants venait de faire son apparition.

"Oh, regardez !" dit-il en pointant du doigt le noble aventurier des mers ainsi que le tas de monstres homophobes agonisant.

Umi replaça une mèche qui tombait sur son front en le regardant comme le ferait un Capitaine envers un autre. Il se leva doucement après avoir jeté son emballage dans la poubelle d'un magnifique trois points à la Midorima.

Il porta sa main à son visage et remonta ses lunettes. Venait-il pour me défier ? se demanda le fier capitaine. Vu sa posture... Il était de toute évidence bien plus fort que les autres. Umi se mit en position de combat. Son adversaire plia les jambes et s'éclaircit la voix. Le vent se mit à souffler de plus en fort, comme si une tempête accueillait le nouveau duel qui se préparait. Puis, comme un Samuraï le ferait avec son sabre, il dégaina ses arguments, en un flot d'énergie qui balaya toute la zone.

Umi mit ses bras devant lui et arma son sabre pour parer chaque attaque, mais la vitesse et la force de cet adversaire étaient bien plus importants que les autres...

"Regardez ! Un discours de haine pour combattre "l'intolérance". Qui définit ce qu'est une avancée sociale ? Est-ce que la simple différence justifie qu'on appelle quelque chose "le progrès" ? Avec des arguments aussi bidons on pourrait justifier absolument n'importe quoi."

Premier coup fort. Umi ne se laissa pas démonter et dut reculer face à cet assaut meurtrier et empli de rage. Son sabre encaissa bien le choc, mais une égratignure se dessina sur son visage. Il contracta les mâchoires et tenta un revers du pied, qui fut désespérément contré. Le capitaine était visiblement dans une impasse.

"A la renaissance les penseurs humanistes sont revenus en ARRIÈRE, ils étaient arriérés ? Répétez ça avec votre ton haineux "les humanistes sont des arriérés"."

Deuxième rafale de coups, contrés avec plus de difficulté ; son illusion perdait le Capitaine qui se prit comme une tempête en pleine poitrine ! Le vent se souleva, la roche et la poussière aussi, le navigateur dut prendre beaucoup de recul face à cet argument de poids... Esquivant une taille, il sauta. Mais, bien loin d'en avoir fini, le nouvel adversaire du Capitaine sauta lui aussi, au-dessus d'Umi, et prépara son attaque final : une punchline qui avait l'effet d'un coup de massue.

"Cet orgueil est pathétique."

Umi subit le coup de plein fouet et s'écrasa au sol dans un nuage de poussière. Etalé de tout son long sur le sol, les cheveux en désordre, Umi grinçait des dents. Avait-il été vaincu, pour la première fois de sa vie ? Non ! Non, il était hors de question d'abandonner.

Son public comptait sur lui !

Mais au moment où Lou - nous l'appellerons ainsi - allait achever Umi, une lumière fit son apparition et frappa désespérément le défenseur de monstres. Ses poings frappaient avec rage et frustration, et surtout, inutilité, le torse de leur adversaire. Cependant, malgr les impacts, cela n'avait aucun effet. Il avait beau enchaîner les attaques, aucune d'entre elles ne marchaient...

"Tout comme le votre d'ailleurs...
A moins que vous expliquiez en quoi le fait qu'une femme puisse porter un pantalon, ou qu'un homme puisse porter une jupe, a quelque chose de négatif... Et surtout pour qui ?"

"Romain, arrête !" lui conseilla le Capitaine, malgré un sentiment de gratitude envers son compagnon de combat.

Mais la voix du capitaine ne portait pas, et le combat continua. Alors que Romain s'acharnait sur son adversaire, ce dernier esquivait chaque coup d'un coup de bassin. Excédé, il fronça les sourcils et donna alors un grand coup du tranchant de la main sur le dos du camarade du Capitaine en lui disant de tout relire.

Collé au sol, Romain ne put esquiver le coup de pied de son adversaire qui l'expédia à une bonne dizaine de mètres. Lou releva la tête d'un air conquérant.

Mais une musique extra-diégétique retentit, annonçant le retour du Capitaine ! Il ne devait pas perdre, pas face à lui ! Alors il décida de répliquer, et sortant son arme, concentrant son énergie, il s'avança vers son adversaire. Ce dernier recula et prononça probablement un "Impossible !" digne des plus grands Shônens.

Tu ne me vaincras jamais, chuchota le Capitaine... Prépare-toi à la Contre-Attaque !

Alors, chargeant son énergie grâce au pouvoir de l'amitié, le Capitaine lança son attaque...

"De la haine ? Il serait de bon ton d'utiliser les bons mots. Ce n'est pas de la haine mais de la colère, de l'agacement, de l'incompréhension et de la frustration dont sont chargés mes mots. Ceux qui font preuve de haine sont bien des gens qui postent des commentaires qui portent un sévère jugement de valeur sur des gens qui n'ont rien demandé, seulement à être eux-mêmes (en les désignant comme des monstres, des anormaux, et toute sorte de commentaire honteux). Qu'est-ce qui définit une avancée sociale ? Eh bien, ça me semble assez simple : il s'agit de faire en sorte que tout le monde puisse être libre d'être ce qu'il est dans la mesure où aucun mal n'est fait à un autre individu. En l'occurrence, dans ce cas, on est d'accord, je pense, pour dire que le fait de laisser les personnes porter ce qu'elles veulent pour se sentir épanoui est une avancée sociale. Ce n'est pas la simple différence qui justifie le "progrès", c'est sa considération. Et vous m'avez l'air bien informé - c'est ironique, j'espère que vous aurez compris au moins ça - sur les humanistes pour parler d'eux. Que je sache, à la renaissance, les humanistes se sont fondés sur les philosophies des grecs anciens parce que justement, leurs idées étaient bien plus novatrices et créatrices de droits que les dogmes installées entre l'Antiquité et le XVIe siècle. C'est vous qui faites preuve d'orgueil en avançant ces arguments. Ce que je dis est pourtant simple à comprendre : je ne trouve pas normal que des personnes ne puissent pas se sentir épanouies parce qu'elles sont dans une société coincée dans des règles étouffantes et avec des gens qui ont l'esprit étriqué par le principe de normalité. Et je ne trouve pas normal non plus que dans un pays qui a pour devise "liberté égalité fraternité" on trouve des gens dire que des garçons s'habillant avec des vêtements dits "féminins" soient considérés comme des abominations. Je trouve ça tout simplement honteux. C'est pourtant facile à comprendre, non ?"

Le combat, féroce, troua et le sol, et la mer, et le ciel. Une explosion retentit, puis une deuxième, une troisième, une centaine. Le Capitaine, d'un unique coup de sabre, libéra une contre-attaque dévastatrice qui foudroya le terrain.

A-t-il gagné ? Lou a-t-il survécu à cette avalanche de logique ? Rien n'est moins sûr.

A suivre ...

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J'ai pris un grand plaisir à rédiger cette mini-suite de mes aventures dans des débats. Il y aura sûrement un épisode III voire un IVe ! xD

J'espère que ça vous a plu ^_^

[RANT BOOK 2] Le carnet du Capitaine Umi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant