Chapitre 30 ♡ Journée nationale du cheeseburger

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Point de vue de Colin

« Hey, ça va ? » a demandé Helen en me voyant arriver. « Tu es resté aux toilettes un bon bout de temps. »

« Oui, absolument, » ai-je dit en essayant de ne pas trop sourire. Je me suis assis à côté du fauteuil où elle était installée avec Evan. C'était la première fois depuis des mois que je me sentais vraiment heureux – et je ne savais même pas pourquoi.

Peut-être parce que j'ai su qu'elle l'avait ressenti aussi quand elle avait embrassé ma joue. Ces petites décharges électriques à chaque fois qu'on se touchait.

« Viens-là, petit gars, » ai-je dit en attrapant Evan. Je me suis levé et j'ai marché jusqu'à la baie vitrée avec lui, en lui montrant les avions dehors. « Tu vois tous ces gros machins ? Ce sont des avions. Et on va monter dans l'un d'entre eux. »

Evan, qui n'accordait pas le moindre intérêt aux avions, a poussé un joyeux cri perçant et a cherché à atteindre mon visage avec ses petites mains. Je l'ai attaqué en lui embrassant le ventre, ce qui l'a fait éclater d'un rire adorable.

« Sale petit farfadet, » ai-je dit.

Je n'étais entré dans sa vie que depuis quatre mois, mais je ne m'imaginais plus lui dire au revoir. Et je savais que ça arriverait après les vacances, quand le tournage reprendrait.

Helen nous souriait à tous les deux quand j'ai relevé les yeux vers elle. Je lui ai rendu son sourire, mais ensuite mon regard s'est tourné vers le McDonalds situé derrière elle et je me suis soudain souvenu de quelque chose.

Je me suis retourné vers la vitre, riant en sortant mon téléphone de ma poche. Je lui ai envoyé un message.

Swan ?

Elle a répondu moins d'une minute plus tard.

Oui, M.Hook ?

Tu sais que c'est la journée nationale du cheeseburger, hein ?

En voyant sa réponse, j'ai souri devant mon écran.

COLIN O'DONOGHUE. Tu n'as pas le droit de te pointer comme ça et d'annoncer aux gens que c'est la journée nationale du cheesebuger. Bon sang.

Je le savais. Tu es comme un livre ouvert, ai-je tapé en m'approchant d'Helen et en lui tendant Evan. J'ai ajouté une photo du McDonalds et toute une rangée de smileys.

A moins que tu aies l'intention de m'en offrir un, tu ferais mieux d'arrêter de me narguer avec tes chesseburgers.

Je suis allé sur Google et je lui ai envoyé une photo du plus appétissant cheeseburger que j'aie pu trouver. Et puis j'ai attendu. A peu près cinq secondes.

Tu es impossible.

Et c'est pour ça que tu m'aimes.

Cette fois elle n'a pas répondu tout de suite. Cinq minutes après je me maudissais d'avoir envoyé ce texto, mais elle a enfin répondu.

N'exagérons rien.

« Colin, il faut qu'on embarque, » a dit Helen. Elle m'a souri en se levant, mais j'étais trop distrait pour remarquer qu'elle n'avait pas l'air très heureuse.

J'ai enfin lâché mon téléphone tandis que nous nous dirigions vers la porte d'embarquement. Alors que je portais nos bagages en faisant des grimaces à Evan, qui avait toujours l'air de beaucoup s'amuser, je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver un sentiment étrange à propos de tout ça.

Je me sentais bizarre depuis qu'Helen m'avait appelé à Paris, mais maintenant que j'allais rentrer à Drogheda, ça me frappait d'un coup. Cette fois je n'étais pas seul. Cette fois j'emmenais mon fils avec moi, et Helen.

Et Jen n'était pas là. Je ne la verrai pas pendant plusieurs semaines.

Ce n'est qu'après le décollage et une fois dans les airs que je me suis aperçu que j'avais une notification sur Twitter. Un immense sourire est apparu sur mon visage quand j'ai vu son tweet.

@colinodonoghue1 il fallait que tu viennes me dire que c'était la journée nationale du cheeseburger. J'ai craqué à l'aéroport. :-/

J'ai jeté un coup d'œil à Helen, qui s'assurait qu'Evan était bien installé, et j'ai répondu à son tweet.

@jenmorrisonlive j'en veux un !

* * *

Point de vue de Jennifer

« JENNIFER ! »

Je me suis crispée pendant un quart de seconde, puis je me suis retournée et j'ai souri en voyant mon frère me faire signe. « DANIEL ! » lui ai-je crié en me précipitant vers lui avec ma valise.

J'avais l'habitude de faire ça quand nous étions enfants, et je le faisais toujours – même si ça attirait un peu trop l'attention. En général, j'arrivais à piquer un sprint jusqu'à sa voiture avant d'être encerclée.

« Hey, » ai-je dit en l'enlaçant, « merci d'être venu me chercher. »

« Pas de quoi. Je sais que je suis le meilleur frangin du monde. » Il a souri et pris ma valise. Après l'avoir déposée dans le coffre et s'être réinstallé à la place du conducteur, il s'est penché sur le volant et m'a regardée attentivement. « Tu as l'air plus heureuse. »

« Qu'est-ce que maman t'a dit ? »

« Oh, rien. Juste que tu avais l'air triste à chaque fois qu'elle t'appelait. Les mères ont un sixième sens pour ces choses-là, tu sais. »

« Hm. » Je ne leur avais jamais parlé de Colin. Je leur avais seulement dit que j'avais rencontré quelqu'un, mais que ça n'avait pas marché. Je n'étais pas spécialement pressée d'entendre Daniel me charrier avec ça pendant les deux prochaines semaines.

Ce que je savais qu'il ne ferait pas si je le lui demandais, mais tout de même.

« Je devrais sûrement te signaler que papa a encore nettoyé ta chambre plusieurs fois, » a souri Daniel. « Je pense qu'il est très impatient de te voir. Nous le sommes tous. »

* * *

Après avoir été assaillie par ma mère et mon père, qui n'arrêtaient pas de me dire combien je leur avais manqué, j'ai enfin monté ma valise dans mon ancienne chambre. J'ai presque eu envie de pleurer en constatant que tout était exactement à la même place que la dernière fois que j'étais venue.

Je venais de poser ma valise à côté du placard et de me laisser tomber sur le lit quand mon téléphone a commencé à vibrer. Je l'ai sorti de mon sac.

Comment était ce cheeseburger ?

« Dites-moi que c'est une blague, » ai-je dit en secouant la tête. Mais j'ai commencé à pianoter avec le sourire aux lèvres, parce que c'était tellement mieux que le silence radio. Peut-être même que je pourrais m'habituer à ça.

Tu veux vraiment le savoir ?

Ça se pourrait.

« Hey, je ne savais pas que tu étais déjà là ! »

Je me suis retournée brusquement et j'ai souri à ma sœur, Julia. « Hey ! Tu m'as manqué. » Je l'ai serrée dans mes bras.

Nous avons papoté un petit moment, durant lequel j'ai mine de rien glissé mon portable dans ma poche. Mais dès qu'elle est redescendue à la cuisine, j'ai repris mon téléphone.

Je vais devoir y aller et passer un peu de temps en famille. Je crois que tu devrais faire la même chose.

Je suppose, a-t-il répondu. Puis il a envoyé une autre photo, mais cette fois c'était un selfie en très gros plan. Bonnes vacances, en tous cas.

Quel gentleman.

Je suis toujours un gentleman.

Je ne m'étais pas rendue compte que je rigolais jusqu'à ce que je lève les yeux et que je voie ma sœur debout sur le pas de la porte.

« Maman a oublié de te demander, » a-t-elle dit. « Mais Jesse arrive quand ? »

The Fifth Floor [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant