Chapitre 8
Une nouvelle alliée
Pour la première fois depuis son départ, Élysée s’amusait comme une folle. Alisen, Ancolie et elle prenaient un bon bain tiède dans la mer. Étant filles de la déesse des océans, Alisen et Élysée pouvaient créer dans l’eau tout ce qu’elles désiraient.
-Comme c’est rafraîchissant ! dit Alisen, une lueur espiègle dans ses prunelles bleues.
Elle leva les mains et une géante vague d’une vingtaine de mètres émergea et se tint en l’air. Ancolie plongea automatiquement pour l’éviter, mais n’eut pas le temps, car elle fut aspergée. Élysée, à l’aide de sa volonté, provoqua la pluie, qui tomba comme des cordes dures telles que l’acier. La déesse allait aussi convoquer les vents pour en faire des immenses vagues, mais une douleur la percuta violemment. Curieusement, les aileens Sept et Trois semblaient avoir le même problème. Les filles eurent juste le temps d’atteindre la plage qu’elles s’écroulèrent et s’évanouirent. Lentement, le sable se teinta de rouge autour d’eux.
C’est à ce moment précis qu’apparût l’équipe d’Ambre. Étonnés de voir ces jeunes filles maléfiques étalées au sol et en sang, ils les examinèrent attentivement.
-Il semblerait qu’elles soient atteintes d’une flèche, dit Rita.
-Empoisonnée, finit Amber.
-De toute façon, nous pouvons à présent les enfermer et les brûler, se vengea la chef. Auréalys ? Ramènes-nous à Ambre, dans les cachots restants.
L’interpellée leur ordonna de faire la chaîne, lesquels obéirent et le groupe se volatilisa avec les trois cadavres à moitié vivants.
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Alisen se réveilla. Ancolie était toujours inconsciente, mais Élysée avait l’air éveillée. Quant aux brûlures aux entrailles, cette douleur était presque insupportable.
-Où sommes-nous ? chuchota la Marinéenne.
-Aux restants des cachots du Royaume d’Ambre, répondit sa demi-sœur.
-Pourquoi sommes-nous là ?
-C’est une longue histoire, soupira-t-elle. Le peuple nous prend pour des sorcières et tout ce qui touche la magie. Ils veulent exterminer toute la magie d’Auristhal, ce qui inclut les élus.
-Quelle malfaisance, commenta la princesse marinéenne.
Élysée se plia en deux, le mal grandissant. Des pas résonnèrent. Un ordre retentit.
-Pitter et Amros, versez l’huile partout autour d’eux. Amber et Rita, attachez ces criminelles. Quant à Auréalys, prépare-toi avec le feu.
Les poignets et les chevilles menottés et attachés au mur crasseux, l’huile leur coulait sur le corps lorsqu’Amélia lança le signe de départ à la jeune fille de quinze ans.
-Maintenant !
Auréalys balança ses mains vers la prison et projeta des flammes. Ces dernières enflammèrent toute l’huile.
-Je ne peux pas résister au feu, Élysée, dit faiblement Alisen. Je n’en ai pas le don, mais toi si...
Les rires sinistres de Pitter, Opango, Amros, Amber, Rita et d’Amélia se firent entendre. Seule Auréalys ne riait pas. Le groupe partit et barra les portes menant à l’extérieur.
Ce fut la déesse qui prit les choses en main. Heureusement, les élues étaient suffisamment proches. Élysée toucha du bout des doigts l’épaule de sa demi-sœur et à Ancolie et un minuscule jet d’eau fusa de ses doigts maigres. Lorsque les flammes les enveloppèrent, une chaleur atroce se répandit sur leur peau, mais elles tinrent bon en serrant les dents.