Chapitre 29
Le piège
Lorell se tourna vers son unique fille. Cette dernière observait les trente adversaires qu’ils leur restaient à achever. Les soldats rebroussèrent chemin, voyant manifestement qu’ils n’avaient aucune chance contre deux dieux et une élue. Soulagée, Kisiline se laisssa tomber dans le sable, épuisée. Natalia fixait avec méfiance le dieu du mal, mais finit par lâcher prise et ses deux poignards disparurent. Soudain, elle se rappela que Liam et Katherine existaient.
-Où sont passés Liam et Katherine ? s’inquièta-t-elle.
-Je n’en sais rien, dit Lorell en fronçant les sourcils. Peut-être que Kisiline le sait avec la flèche sur son avant-bras.
Cette dernière jeta un coup d’œil à son poignet droit et vit que la flèche argentée pointait vers le Nord-Ouest.
-Ils sont vers le haut, près des montagnes Primyveiks, répondit la Lazulienne.
-Au Royaume d’Éthiopie, dit son père biologique.
-Et que font-ils là-bas ? les interrogèrent Natalia.
Avant que quiconque ne puisse répondre, quelqu’un se matérialisa. Ce fut Oriont qui apparût et fut un instant surpris de découvrir un dieu du mal en compagnie d’une élue et de l’une des déesses mineures de son panthéon.
-Que faites-vous ici, Lorell ? demanda sauvagement le Grand.
-Je ne fais que les aider à abattre les soldats de l’Empire Sorcière, dit-il d’un ton moqueur. Je suis sur mon territoire. En fait, vous êtes sur mon territoire.
-Ce n’est pas votre territoire, riposta le dieu des séismes. C’est celui de Daiklan, pas le votre.
-Si, c’est le mien.
-Peu importe, puisque vous êtes là, autant régler votre compte et vous enfermer là où sont emprisonnés les déchus.
Lorell se releva avec colère.
-Natalia, reviens derrière moi, ordonna Oriont. Et tu devrais toi aussi faire de même, Kisiline de Lazuli.
Natalia resta près de Lorell, défiant son maître.
-Lorell nous a aidé à anéantir l’armée, maître.
-Si tu veux être dans son camp, bien. Mais je me chargerai quand même de lui trancher la tête.
Oriont allait lever ses mains pour lancer une décharge, mais Kisiline fut plus rapide et se plaça devant son père.
-Si vous devez absolument l’emprisonner, vous devrez d’abord me passer dessus avant, le provoqua-t-elle.
-Dégage de mon chemin, petite.
-Ne m’appelez pas petite. J’ai peut-être quatorze ans, mais je suis autant puissante que les autres élues.
-As-tu entendu ce que je viens de dire ? siffla le père de Katherine.
-Oui. Et je n’hésiterai pas une seconde pour utiliser mes facultés d’aileen pour défendre mon père. C’est à vous de choisir.
Oriont recula, mais se tient quand même sur ses gardes.
-Je te surveille, Lorell. Tâches de ne pas décevoir ta fille.
Le Grand se retourna pour partir, mais il se ravisa et regarda Kisiline.
-Où est Katherine ? aboya-t-il. Elle était sensée être ici. Elle a elle-même lancé la fusée.
-Elle l’était. Mais elle s’est…sauvée, en quelque sorte.
-Elle est seule ? s’étonna-t-il.
-Avec Liam. Ils sont au Nord, près des montagnes Primyveiks.
-Merci. J’essayerai de les rejoindre et les aider à passer la barrière magique. Natalia, tu me suis ?
-Bien sûr, maître.
Natalia s’éclipsa avec Oriont, laissant seuls Lorell et Kisiline.
-Où veux-tu que je te reconduise, ma belle ? demanda le dieu du mal.
-Akers et Haley sont toujours au même endroit, j’imagine. Alors, allons les rejoindre et les mettre au courant.
Lorell aquiesça et se dématérialisa avec la Lazulienne, puis apparurent dans le bungalow où reposait l’Irisien et la Primyveikàzienne. Ces deux derniers ne furent pas trop surpris de les revoir, cependant Akers s’inquiéta.
-Alors ? les pressa-t-il.
-Une élue avec deux dieux mineurs étaient dans une guerre contre l’armée de soldats de l’Empire Sorcière, leur apprenèrent Kisiline.
-Des sorciers ? l’interrogea-t-il.
-Non, de simples humains aux pouvoirs d’eau.
-L’armée a été décimé ? la questionna Haley.
-Oui.
-Et vous avez laissé l’élue et les dieux mineurs là-bas ? s’étonna Akers.
-Non, intervient Lorell. L’aileen en question et un des deux dieux ont fait marche au fin fond de Primyveikyzia. Quant au deuxième dieu mineur, il est partit dans son propre panthéon.
-J’en suis soulagé, soupira joyeusement l’Irisien. Et j’ai eu si peur que tu sois blessée !
-Ça n’aurait pas arrivé, le rassura tendrement Kisiline.
Celle-ci se tourna vers son père s’échangèrent un regard disant tout.
