Chapitre 3

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Chapitre 3

Lettre d’une déesse

Impatiente de rencontrer l’aileen qu’elle avait repérée, Ancolie s’occupait de son mieux. Étudiant les anciennes prophéties, elle avait retrouvé celle qui la concernait ainsi que les six autres élus. L’ayant lu, la demi-déesse saisit encore plus l’importance de ce bout de papier et avait une détermination d’enfer pour réaliser la prophétie, malgré quelques mauvais vers attirant la malchance. Son père passait la plupart du temps le nez dans le bouquin avec lequel elle l’avait surpris à parler aux dieux. Curieuse, Ancolie le cherchait toujours, mais n’avait plus aucune patience pour trouver un simple grimoire, soit-il aussi important et puissant. Récemment, elle avait rencontré la voyante du pays, Oriaslide. Cette dernière la tenait au courant des nouvelles des autres royaumes de l’autre côté de la barrière de feu et au Nord, sachant l’immense identité de l’adolescente. À part la voyante et Sidvin, personne ne connaissait son secret sauf Élora, sa belle-mère. Celle-ci ne s’était pas approchée de l’élue, la craignant, puis elle s’était laissée apprivoisée par sa fille adoptive aux curieux tatouages en formes de branches bleues partout.

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Élysée avait atteint le Royaume de Topaze depuis exactement une journée, ne lui restant que quelques heures avant d’accéder à Ambre. Le paysage était intriguant pour quelqu’un qui venait d’un pays où il faisait assez chaud. Les forêts touffues et humides enveloppaient les petits villages. Les sentiers de terre étaient plutôt étroits, mais la jeune fille ne s’en plaignait pas. Il ne lui restait qu’à présent traverser le Passage des Glaciers. L’adolescente avait prévu d’apporter un long manteau de fourrure afin de se tenir au chaud malgré la présence des volcans actifs, car elle avait été informée de l’état du Passage des Glaciers qui était en fait fabriqué de glace, même par le temps extrêmement chaud et les volcans aux alentours.

 L’adolescente lâcha les reines du cheval, sachant qu’il retournerait d’où il venait. Les volcans fumants entouraient la neige, qui s’étendait tellement loin que personne ne pouvait voir la fin du tunnel. Avec prudence pour ne pas glisser, l’orpheline s’engagea dans le couloir de glace qui l’engloutit.

Le vent faisait virvolter les flocons mal accrochés aux murs, créant de minuscules tornades. Un faible brouillard enveloppait le Passage; De gros nuages noirs cachaient le ciel et l’air était tendu. Curieusement, le mur de droite se couvrait de roches, offrant l’occasion de s’y appuyer, ce que l’Irisienne distingua comme étant un piège. Soudain, du côté opposé au mur de roche, la jeune fille remarqua d’étranges dessins et des signes gravés dans la glace. Sans réfléchir, Élysée y toucha du bout de ses doigts. Le tonnerre gronda et levant ses yeux noirs, elle put voir la foudre s’abattir sur sa tête et elle hurla de terreur. Son enveloppe corporelle s’illumina en blanc et ses jambes flageolèrent, elle ne put donc se retenir; L’Irisienne tomba au sol. Somnolente, l’élue se releva avec peine et vit ses veines qui étaient devenues noires, tout comme ses yeux, à l’aide de la glace. Confuse, elle regarda partout et aperçu une étrange pierre violette dans la neige, de la grosseur de sa main environ. Dès qu’Élysée la ramassa, les dessins sur le mur se transmirent dans une langue qu’elle n’avait jamais apprise, même si elle réussit à la lire.

Sur le chemin des Sangs-Croisés, la traquèrent et la foudre frappa... Elle vit disparaître et emprisonnée dans sa propre malédiction...

Terrifiée, Élysée lâcha automatiquement le caillou dont ce dernier produisit un bruit cristallin en tombant sur le sol de neige. Sa main était brûlée et elle disparaîssait lentement... La souffrance étant insupportable, elle eut juste le temps de crier une dernière fois avant de s’évanouir.

Les Huit Élus : La Pierre des MalédictionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant