Chapitre 6 : Première prise

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Les gosses criaient dans la salle à manger et ça résonnait dans toute la chambre d'hôtel. J'étais à deux doigts d'éclater mais je me retenais car mes « calmants » arrivaient dans peu de temps. Encore vingt longues minutes. J'avais tenu plus du trois quart du temps alors j'espérais tenir le dernier quart, je commençais à devenir impatiente. En plus, ajoutez à ça un mal de tête énorme, des triplés qui réclamaient à manger, Evita qui courrait de tous les côtés et Mia qui pleurait. Quoi de mieux pour commencer une dépression, non ?

J'exécutais les tâches rapidement même si elles n'étaient pas vraiment bien faites. Je m'explique. La nourriture était carbonisée, j'avais engueulé Evita et l'avais puni contre le mur et j'avais laissé les jumeaux s'occuper de la petite dernière. Puis, j'étais vite repartie dans ma chambre où j'attendais avec excitation l'arrivée de Romain. D'ailleurs, il ne se fit pas tarder. La réception m'appela pour me demander si je n'attendais pas un certain Romain Lester et une fois leur avoir donné l'autorisation de le faire monter, je courus hors de la chambre et l'attendis à la porte. Quand je le vis sortir de l'ascenseur, je me mis à courir dans sa direction et lui sautais dessus. Il me réceptionna, tout aussi content de me revoir. Il n'avait vraiment pas changé. Cheveux bruns, yeux hazel, peau mate, assez grand de taille, musclé, tatouages sur les bras. En gros, belle gueule et beau corps.

-Salut ma belle, dit-il avant de me faire la bise. Tu es magnifique. Le temps t'embellit de plus en plus.

-Toujours à sortir tes vieilles disquettes ?

-C'est comme ça qu'on chope de la gazelle.

J'éclatais de rire avant de le conduire dans la suite. Mes enfants le regardèrent bizarrement et c'était pareil pour lui mais je l'emmenais directement dans ma chambre pour ne pas qu'ils posent des questions. Évidemment, je fermais derrière moi. Mieux valait pas que les enfants entrent quand nous faisions la transaction. Il sortit de sa poche deux sachets : un avec de la poudre (cocaïne) et un avec des joints (cannabis).

-Que ça ? Demandais-je surprise par le peu de quantité.

-Tu en as pour une semaine là.

-Tu devras te déplacer toutes les semaines alors !

-Au moins, j'aurais une raison pour venir te voir.

-Tu peux toujours rêver mon cher. Alors, c'est bien 110€ ? questionnais-je en fouillant dans mon sac à la recherche de mon porte-monnaie.

-150, rétorqua-t-il.

-T'as augmenté tes prix ? M'exclamais-je brusquement en me relevant.

-Bah c'est la crise pour tout le monde.

-Allez, fais-moi un petit prix, s'il te plaît, suppliais-je avec des yeux de chien battu.

-Je peux baisser à 130 pour tes beaux yeux mais c'est tout.

-Tu sais que je t'adore, dis-je en lui tendant l'argent.

-Je sais, répondit-il avec un sourire. Je reviens la semaine pro avec une quantité pour un mois, ça te va ?

-Parfait. Merci Rom'.

Il me fit la bise avant de sortir de la chambre puis de la suite. Il salua au passage les enfants, qui ne lui rendirent pas. Pas que je ne les avais mal élevé, au contraire, mais ils étaient sur leur défensif devant des personnes qu'ils ne connaissaient pas. Avant de leur laisser le temps de me poser des questions sur l'identité de l'invité, je retournais dans la chambre et m'enfermais à double-tour. Je sortis un des joints du sachet et l'approchais de ma bouche. Je l'allumais grâce à mon briquet et inspirais une grosse bouffée.

Je sentis tout de suite l'effet. Heureusement que j'étais assisse parce que presque instantanément, tout commença à se mouvoir. Les couleurs tournaient dans tous les sens et ça s'était super marrant. Des formes apparaissaient telles qu'un éléphant rose, un chat avec un énorme sourire comme celui dans Alice au Pays des Merveilles et pleins d'autres plus bizarres les unes que les autres. Je peux vous garantir que je ne mentais pas. Je commençais à rire comme une folle, ce qui était un des effets du cannabis. J'entendais les enfants m'appeler derrière la porte mais je ne comprenais rien à ce qu'ils me disaient et de toute façon, j'en avais rien à foutre. Ils pouvaient se débrouiller seuls. A leur âge, j'étais déjà indépendante et seule en Espagne. J'aurais jamais dû les couver autant. « Allez, oublie-les », pensais-je en me re-concentrant sur les formes. Tellement les illusions étaient marrantes et déstressantes, je m'endormis rapidement et sans m'en rendre compte. Qu'est-ce que je me sentais bien !

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Alors que pensez-vous de ce chapitre? Première dose? Hallucinations? ... Ne m'insultez pas! On est obligé de passer par là pour la fiction!! (Surtout ne pas consommez de drogues, c'est vraiment de la merde !!!) Bisous et à la semaine prochaine. Bigbang93

Celui qui m'a tué... (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant