Chapitre 22: Déception

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PDV Antoine:

J'ouvris les yeux avec un incroyable mal de tête. Mon réveil venait de sonner et la lumière de l'extérieur était déjà trop forte pour moi. Je rêvais de me recoucher mais il fallait que j'aille m'entraîner pour retrouver mon niveau. Je me relevais avec l'aide de mes bras avant de me frotter la tête. Je n'avais aucun souvenir de m'être couché ou de ma soirée après le match de basket. J'avais souvenir d'avoir bu une petite bière. Mais des cadavres par dizaines jonchaient le sol. Mais qu'est-ce que j'avais fait ?

Après avoir pris une douche pour me réveiller, je regardais plus attentivement ma chambre. Mes yeux me piquaient et le désastre devant moi n'arrangeait rien. Au milieu de toute les bouteilles vides, le cadre de ma table de chevet était brisé par terre. La photo n'était plus aussi belle qu'avant, comme ce qu'était devenue notre famille. Je ne pouvais m'empêcher de souffler calmement pour ne pas repartir en sanglot. Je ne pouvais plus craquer comme je l'avais certainement fait la veille.

Une fois que j'avais ramassé et mis dans un sac les bouteilles, j'empoignais la photo du bowling et je la serrais fort contre moi. C'était un souvenir de ma vie d'avant.

Je ramassais tout pour pouvoir le jeter dans les poubelles des cuisines. Je descendis tranquillement avec mon teint pâle, mes cernes de plusieurs centimètres, mes yeux rouges, ma fatigue et mon mal de tête. Une fois en bas, je passais devant le salon alors qu'une putain de bouteille tombait du sac alertant tout le monde présent dans la pièce à côté. J'étais à bout ! Toute la fatigue triplait mes émotions et j'allais re-balancer quelque chose. Et pourquoi pas cette bouteille ? Elle se prit un coup de pied, qui la poussa contre le mur. Je la reprenais dans ma main pour mettre fin au spectacle auquel je me donnais devant l'équipe et partais jeter le sac. Dans ce dernier, la photo était déposée. Devais-je vraiment la jeter ? J'en avais vraiment besoin le soir pour dormir. C'était comme lors de mes nombreux séjours pour moins ressentir leur absence. Je la repris avant de tout balancer.

Dans le salon, un silence pesant m'accueillit.

-Antoine, je pense qu'on va devoir parler tous les deux, m'annonça Paul d'un ton sec.

-Tous les trois, décida Hugo.

Ils avaient vraiment envie de m'achever aujourd'hui ? J'avais une terrible migraine et eux voulaient me parler, enfin m'engueuler, pour ce que j'avais fait ? Je n'avais pas oublier ce qu'il s'était passé dans les vestiaires et la déception dans le regard qu'ils m'adressaient. Je soufflais d'exaspération.

-Tu vas arrêter tes conneries maintenant t'as compris ? J'ai dû m'occuper d'un ado complètement bourré à plus de 3h du mat dans le couloir. J'ai dû te persuader de dormir et te laisser croire des choses que tu n'aimerais pas connaître. Tes « amies » comme tu les appelais, j'ai dû les confisquer comme un père à son gosse. Mais c'est qui le père entre nous deux ? T'as vu ta tête ce matin ? Comment tu veux réussir tes tirs aussi fatigué ! S'énerva Paul.

-Crie pas, s'il te plaît Paul, chuchotais-je en me massant la tête qui me faisait très mal.

-Fallait y penser avant ! Au lieu de ça, monsieur se ramène avec bière, vodka et compagnie pour passer une bonne soirée. Mais tu as vu ce que t'as fait ? T'as vu l'état de la putain de photo que tu m'as assuré que tu aurais d'autres occasions d'en faire de nouvelles? Non Anto ! Tu dois te mettre dans la tête qu'elle est partie et qu'elle reviendra pas ! Dit-il avant de partir énervé.

J'eus besoin de plusieurs secondes pour assimiler ce qu'il venait de dire. J'étais vraiment aussi nul que ça ? J'avais vraiment oublié notre divorce ? J'avais vraiment réussi à ne plus y penser ? Mais le retour à la réalité de ce matin était tellement violent que je n'étais plus sûr d'avoir autant envie de recommencer.

-Je suis désolé, murmurais-je avant de partir à la recherche d'un Doliprane

Plus d'une heure plus tard, j'étais occupé avec mes enfants, qui rigolaient aux éclats. Ils étaient heureux de me voir et de me parler après les souvenirs d'hier. Ils ne posèrent aucune question et m'accompagnèrent à l'entraînement. J'avais encore mal à la tête, j'étais encore très fatigué et je rêvais de retourner me coucher au lieu de devoir courir. Je ne savais même pas si j'allais tenir debout tout ce temps.

Didier me faisait travailler plus que les autres. Il n'avait aucun scrupule et me poussait à bout. Au lieu de faire sept tours comme les autres, dix m'étaient demandés. J'en pouvais plus, j'en avais marre de la punition qu'il m'infligeait. Au bout de trente cinq minutes de souffrance, mon mal de tête redoubla et ma vue se troubla en signe de fatigue.

-Antoine plus vite ! Me criait Didier.

Je m'arrêtais net sur l'exercice de dribble pour me concentrer sur mes yeux. Je les ouvris en grand mais rien ne changeait. Je ne voyais absolument rien ! Quelqu'un me fonça dedans et me projeta au sol. Je ne voyais rien, je ne savais pas où j'étais sur le terrain.

Plusieurs minutes passaient et je m'étais assis en attendant que ça passe. Didier me criait de me relever, de recommencer, qu'il me restait encore quatre tours. Personne ne venait m'aider. Je ne savais pas comment faire passer ça, c'était la première fois.

Un bras me souleva subitement, manquant de me faire tomber une nouvelle fois.

-T'as fini ton jeu ? Qu'est ce que tu fous là ? J'en peux plus de tes caprices Antoine, tu pars en vrille et plus personne ne te supporte ! Me secoua Didier.

Seul la pression qu'il exerçait sur mon bras me tenait debout et à la seconde où il me lâchera, je perdrais l'équilibre, c'était sûr.

-Je ne vois plus rien, je sais pas ce qu'il se passe, j'ai un voile blanc devant les yeux, pleurais-je presque.

-Tu t'es couché à quelle heure ?

-Je sais p....

-3h45 ! Cria Paul, qui avait entendu notre discussion.

-Mais t'es inconscient ! C''était toi les bouteilles d'alcool qu'on m'a rapporté ?

-Je... Oui

-Mais c'est quoi ton problème ? Hurla Didier.

-Je vois plus rien !! Lui rappelais-je

-FRANK ! Appela le coach

Grâce au bruit de ses pas sur le gazon, je le sentais s'approcher. Didier lui expliqua ma soirée d'hier, mon peu de sommeil et mon problème de vue. Un quart d'heure plus tard, ma vue revint grâce au médecin que je remerciais avant de rentrer. J'ai vraiment merdé sur ce coup là, en décevant mes enfants par dessus tout !

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Celui qui m'a tué... (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant