Chapitre 30: Clairefontaine

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Aujourd'hui était le grand jour. Lundi 3 juillet aussi connu pour être la rentrée à ClaireFontaine avant l'Euro 2017. J'avais pris un avion très tôt de Barcelone pour Paris. En effet, la veille, j'étais allée parler aux dirigeants du FCB. Certains étaient contents de me revoir, d'autres m'avaient cherché à mort. Ils m'avaient dit en rigolant comme des enfoirés que mieux valait pas me reprendre, que j'allais sans doute refaire un gosse, vu que j'étais une poule pondeuse et tout de tralala. Qu'est-ce que je voulais leur coller mon point dans la gueule !!!! Heureusement, Eric réussit à me calmer et prit ma défense en expliquant que je n'étais plus avec Antoine, que je ne comptais pas ressortir avec quelqu'un avant un long moment et que ma carrière maintenant était ma priorité. Après mûre réflexion, ils acceptèrent de me reprendre. Salaire de 250 000€ comme à l'époque, sans les primes bien sûr. Je retrouvais mon numéro 10 ainsi que mon brassard de capitaine. Ma nouvelle vie commençait très bien.

Bref, passons. J'arrivais à ClaireFontaine aux alentours de 11h. Je fus accueillie par une horde de paparazzis. J'avançais sans même les observer. Ma valise en main, je montais les escaliers qui menaient dans l'immense demeure. Dans la salle se trouvait la quasi totalité des filles. Et comme je l'avais prévu, mon interrogatoire débuta. Les questions fusèrent de toutes parts. « Alors, c'est vrai les rumeurs ? », « Tu es célibataire ? », « Et les enfants ? »,... J'en passais. Je répondis par des répondes courtes telles que oui, non, peut être, c'est pas vos affaires,...

Ensuite, j'étais allée poser mes affaires dans ma chambre. On avait enchaîné avec la photo officielle puis nous étions allés manger. Pour la première fois de ma vie, j'ai mangé dans mon coin. J'avais besoin de décompresser avant l'entraînement de cet après-midi. Je sentais que j'allais galérer et j'avais raison.

A peine les huit tours de terrain effectués, j'étais à la limite de l'évanouissement. J'avais du mal à respirer, je toussais d'une toux très grave à cause de la cigarette évidemment et en plus, mon genou me lançait un peu. A dire vrai, refaire du sport après deux mois, c'était... compliqué. Plusieurs fois les filles et le sélectionneur me demandèrent si j'allais bien. J'acquiesçais pour ne pas les inquiéter mais ce n'était pas vraiment facile. Pour la première fois de ma vie, j'étais pressée que les exercices se terminent vite.

L'entraînement dura deux longues heures et trente minutes. J'étais vraiment entre la vie et la mort. Je suais comme un bœuf, je respirais comme un asthmatique et toussais comme une femme qui avait la grippe. Je crois que c'était tout mais c'était bien assez. Afin de me récompenser d'avoir tenu, j'allais dans un coin tranquille et fumais une petite cigarette. D'un coup, je me sentais beaucoup mieux !! Sauf que je n'avais pas prévu que Wendie, ma seconde, me voit. Elle me fit toute une morale que je n'écoutais quasiment pas. Le seul truc que je lui demandais c'était de ne rien dire à personne. Elle accepta à contre cœur mais après tout, on obéit au chef, non ?

Le soir arriva rapidement. Je descendis dans la cantine. Je pris un peu de tout avant de me diriger vers la même table sur laquelle j'étais ce midi. Je sentais des regards sur moi mais je m'en foutais. J'avalais rapidement mon repas avant de monter de nouveau dans ma chambre. Je m'allongeais sur mon lit avant de sortir un sachet de cocaïne de mon sac. Alors que j'allais aspirer une rangée, quelqu'un toqua à la porte. Je remis rapidement la poudre blanche dans mon sac avant d'aller ouvrir. C'était Clarisse le Bihan alias la Bretonne.

-Ouais ?

-Olivier veut te voir dans son bureau, expliqua-t-elle.

-Ok, j'irai demain à la première heure, déclarais-je avant de commencer à fermer la porte.

-Non, s'exclama-t-elle en bloquant la porte. Il veut te parler maintenant.

Je soufflais de colère avant de prendre ma veste et de sortir de ma chambre. Il commençait vraiment à me faire chier cet entraîneur de merde. Il avait intérêt à me dire quelque chose d'important parce que là, il m'a fait raté ma dose. Après quelques minutes de marche, j'arrivais à destination. Je toquais une fois avant d'entrer sans attendre la réponse. Il était à son bureau et semblait remplir des papiers.

-Qu'est-ce que vous voulez ?

-Assis-toi, dit-il en me désignant la chaise.

Je m'exécutais. Je crois qu'il vit mon impatience car il dit :

-Je vais pas passer par quatre chemins. J'ai encore trois jours avant de donner ma liste définitive pour l'Euro 2017 et je pense te retirer des joueuses.

-Quoi ? M'exclamais-je en me levant de ma chaise. C'est quoi ce délire ?

-Je vais tout t'expliquer mais calme-toi et assis-toi !

Je me remis à ma place. J'étais à deux doigts de lui sauter dessus mais si je voulais garder ma place, mieux valait ne pas le faire. Tout ce que je sais, c'était que je mordais ma lèvre à mort et le goût du sang se fit sentir dans ma bouche.

-Tu es distante des autres. Pendant le match, tu as joué individuel et encore, je ne sais pas si je peux dire jouer parce que le peu de tes passes n'était pas cadré et toutes les cinq minutes, tu t'arrêtais parce que tu avais du mal à respirer et courir. J'ai téléphoné à ton père et il est d'accord avec moi. Peut être qu'il serait préférable que tu ne fasses pas cette compétition.

-Tu te goures complètement. Sans moi, cette équipe, c'est de la merde. T'es là depuis même pas un an, moi, ça fait treize ans. Alors tous les choix que tu penses justes, c'est de la merde. Je connais chaque joueuse de cette équipe, leur qualité, leur défaut, leur tactique, leur technique. Dans tout ça, je suis le joker. Alors crois-moi, tu me vires, vous n'arrivez même pas en quart. Et tu peux dire adieu à ton contrat de prolongation.

-Tu me menaces ? Dit-il incrédule.

-Non, je te donne tous les côtés négatifs si tu me vires de l'équipe. Je te promets de tout faire pour retrouver mon niveau et de parler avec les filles. Mais fais le bon choix, c'est tout ce que je te dis.

-Je suis d'accord pour te laisser une deuxième chance, déclara-t-il après plusieurs minutes de silence. Mais ne la gaspille pas.

-Comme si tu étais en bonne position pour dire ça. Ainsi, sur cette discussion plus que passionnante, je te laisse. A demain « chef », m'exclamais-je en mimant les guillemets.

Sans lui laisser le temps de réagir, je sortis de la salle. Il m'avait vraiment fait chier. Je n'aimais pas menacer mais quand il le fallait, je n'avais pas d'autres choix. Je me dépêchais de rentrer dans ma chambre et de prendre ma dose. J'espérais vraiment que demain soit un jour différent d'aujourd'hui. Mais je me faisais des illusions. 

Merci de voter et commenter :)

Bonjour à tous. Comment s'est passé la reprise? et surtout, comment trouvez-vous ce chapitre? La vie d'Adriana va commencer à partir en sucette à partir de ce moment. J'espère que vous allez pas m'en vouloir, mais en tout cas, il y aura de l'action je vous garantie. 

Je vous dis à ce week-end et je vous fais pleins de bisous :* Bigbang93

Celui qui m'a tué... (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant