Celui qui m'a tué... (tome 2)

Chapitre 13: Le Tribunal

J'étais arrivée très tôt ce matin à Madrid avec Thomas. On était sortis de l'aéroport à 6h et nous nous étions directement dirigés à l'hôtel où j'avais réservé les chambres la veille. Je connaissais assez bien cette pension car c'était à cet endroit où je séjournais avec les filles du Barça à l'époque quand on avait un match à Madrid. C'était également dans cette résidence que j'avais pour la première fois couché avec Antoine mais ça, c'était une autre histoire. Et point positif, il fallait bien le dire, il se trouvait à l'autre bout de la villa d'Antoine. Le Paradis quoi...

Nous étions actuellement en route pour aller au Tribunal. Je n'avais même pas eu la force de bien m'habiller. J'avais enfilé un jean, des baskets, un débardeur et mes lunettes de soleil. Je ne m'étais même pas maquillée ni même coiffée. Pendant tout le trajet, Thomas m'expliquait les bases. Ne pas parlez si on ne m'avait pas donné la parole, écoutez pendant le procès ou du moins, bien jouer la comédie, ... Et surtout ne pas créer de problèmes, mais je n'étais pas sûre de réussir ce point là. On verra bien. Quand on arriva à destination, des tonnes de journalistes étaient déjà là. Je ne savais même pas comment ils étaient au courant mais bon. C'est ça d'être célèbre. Je remis mes lunettes de soleil avant de sortir. Je fus agressée directement par les journalistes, autant par des questions qu'avec leur flash. Heureusement qu'il y avait des policiers pour m'aider sinon je ne serais jamais arrivée à destination vivante.

Quand on entra dans l'enceinte du Tribunal, je remarquais tout de suite Antoine, les enfants, mon paternel, un homme que je ne connaissais pas qui devait être l'avocat de merde et surprenant que ça puisse être, la famille d'Antoine. Ils avaient emmené le plus de personnes possibles pour bien m'enfoncer devant eux. Quel enfoiré ! Les enfants me remarquèrent et voulurent se diriger vers moi mais je partis du côté opposé. Je voulais pas les voir. Thomas me murmura qu'il allait parler à l'avocat de mon futur ex-mari. J'acquiesçais avant de me diriger vers les toilettes. Revoir Antoine m'avait... chamboulé. J'essayais de me convaincre que c'était pour le mieux mais je ne pouvais refouler mes sentiments pour lui. Je l'aimais et l'aime toujours. Qu'est-ce que l'amour était difficile !

Une fois calmée, je commençais à sortir. Soudain, j'entendis la voix d'Antoine. Il semblait parler à sa famille. Je me stoppais et me cachais derrière un mur pour écouter ce qu'il disait. Il leur expliquait qu'on divorçait par ma faute, qu'on ne s'entendait plus et qu'il demandait la garde des enfants parce que j'étais devenue immature. Je voulus intervenir mais je savais que j'allais exploser et ce n'était pas le moment de faire une scène. En tout cas, il avait fait monté la tension et je regrettais ce que j'avais dit sur lui quelques minutes auparavant. C'était un énorme connard de première. Si seulement sa famille savait que comme passe-temps, il frappait sa femme. Enfin future ex-femme. 

Quand je n'entendis plus rien, j'en déduisis qu'ils étaient partis alors je sortis de ma cachette. J'allais trouver Thomas qui avait un dossier dans les mains. Il me fit signe de le suivre et on entra dans la salle du procès. Le juge était là et perso, il était assez impressionnant. Thomas et moi nous mîmes d'un côté pendant que les autres allèrent de l'autre côté. Le juge annonça l'ouverture de l'affaire.

-Ouverture de l'affaire n°15320 pour divorce et partage des biens et enfants. Maître Marcelo, si vous voulez bien commencer.

-Bien sûr, votre Honneur. Mon client, ici présent, débuta-t-il en montrant Antoine, souhaite la garde exclusive des enfants ainsi que sa belle sœur. Pour ce qui concerne les biens, il est prêt à négocier mais pas sur la garde des enfants. Nous avons également des évidences et un témoin qui montrent que Mme Deschamps, ici présente, est incapable de s'occuper d'eux.

« Il se fout de ma gueule ! », pensais-je en tournant ma tête vers Antoine. Il me regardait déjà. Je lui lançais mon regard le plus sombre avant de lui murmurer un « Enfoiré », qu'il comprit très bien. Thomas me ramena dans la conversation.