Cela faisait deux jours que j'étais revenue à Paris pour une colocation avec Romain, deux jours que j'avais perdu mon rôle légal de mère et j'avais quand même eu du mal à m'en remettre. Ces cinq enfants, dont quatre que j'avais mis au monde, me manquaient chaque jour et la vue de leur nom que je m'étais fait encrer sur la peau n'arrangeait en rien mon état. Je savais à présent qu'une seule et unique chose me faisait décompresser, me détendait : un bon rail et un joint fraîchement roulé. J'avais d'ailleurs augmenté la dose depuis et doublais les cigarettes. Mon cœur me lançait régulièrement mais après tout, j'avais pris goût à la douleur avec le temps.
Mais, je ne pouvais pas me plaindre. Mon, à présent, meilleur pote et distributeur de « calmants » me faisait sortir un maximum. Romain ne m'emmenait pas dans ce genre de restaurants chics mais plus dans le style boîte de nuit, alcools et drogues à volonté. Je n'avais pas digéré la complicité de mon père dans mon retrait de garde et je n'étais pas prête à lui pardonner. Ça, il pouvait en être sûr. Comparer mon comportement avec celui d'une ado dégénérée ne jouait pas en sa faveur et j'espérais qu'il comprendrait un jour mon état. Malgré l'aspect de drogué, j'étais assez triste. Comment étais-je arrivée dans cette galère ?
-Vite, un joint, dis-je à moi-même tout en sortant du papier à cigarette.
En moins de deux minutes, je le terminais et je ne tardais pas à m'en griller un nouveau tout en me regardant dans le miroir. Je n'en pouvais plus de voir cette tête de petite fille sage et innocente, qui avait toujours écouté ce qu'on lui demandait de faire. J'avais envie de changer, de ne plus être la même personne physiquement maintenant que mon caractère avait changé. J'avais envie d'une coloration dark, de remplacer les anciens tatouages, comme le nom d'Antoine au niveau de mon poignet, qui me mettait en rogne dès que je le voyais. J'avais envie d'un style gothique pour ne plus qu'on me reconnaisse, qu'on m'accoste. Qu'on remarque tout de suite que je n'avais pas envie de parler. Je souhaitais juste recommencer une nouvelle vie, rencontrer un autre homme qui me ferait oublier Antoine et tout ce que nous avions vécu.
Je me décidais donc et partis en direction d'un coiffeur du quartier. Les coiffeuses me sourirent et une d'entre elles me reconnut et cria presque de joie. Sans un sourire, je partis m'affaler sur un siège avant que celle qui avait hurlé de joie vienne à ma rencontre.
-Bonjour Mme Deschamps, je suis ravie de vous accueillir dans notre salon. Je pense que vous l'avez déjà entendu plusieurs fois mais, est-ce que je pourrais avoir un autographe ?
-Non, répondis-je seulement, ce qui fit reculer la coiffeuse, surprise.
-Excusez-moi du dérangement alors. Euh, vous désirez quel type de coiffure ?
-Coupe et teinture.
-Bien, je vais vous demandez de vous asseoir dans ce fauteuil pour le shampoing, s'il vous plaît, m'invita-elle encore gênée et je m'exécutais.
Elle me lava les cheveux, qui sentaient la clope, avant de me demander quelle couleur je souhaitais.
-Noir, un noir le plus foncé que vous avez et une coupe courte derrière et longue sur le devant. Comme ceci, lui annonçais-je en montrant une photo sur internet.
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Celui qui m'a tué... (tome 2)
RomanceAllez voir le tome 1, Celui qui me fait vivre... avant de lire ce tome là. Une page vient de se tourner dans la vie d'Adriana Deschamps. Depuis l'annonce du divorce, la vie tranquille de la famille Griezmann a changé du tout au tout. Adriana est-e...