Partie 7 : Sur la route

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- Lève-toi Lorraine, claironna Betty de la cuisine

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- Lève-toi Lorraine, claironna Betty de la cuisine. C'est le jour des smoothies ma vieille. Tu dois assurer ce matin. Sinon Manuel va se moquer de toi.

- J'arrive, marmonnai-je en ouvrant un oeil.

Je me levai péniblement. J'étais loin, bien loin du super-héro qui assure du feu de dieu au lendemain d'une bataille. En bas, Betty et Mila ont éclaté de rire en voyant ma tête des mauvais jours : cheveux en pétard, cernes sous les yeux et vitesse de l'escargot. Je leur adressai un pénible sourire et attrapai ma centrifugeuse que j'amenai avec moi jusque sur la table installée devant la roulotte de la cartomancienne.

- Tu ne fais pas ta toilette ce matin ? Se moqua Manuel. Tu veux un coup de main pour tes smoothies ?

- J'arriv' toute seule, marmonnai-je en le fixant de mes yeux entrouverts. Fraise et banane, c'est ça ?

- Comme tu veux, dit-il en branchant la prise de la centrifugeuse. Mais si ça ne te dérange pas, j'aimerais bien que tu m'apprennes à le faire, poursuivit-il en esquissant un léger sourire. Comme ça, demain, c'est moi qui préparerai le petit déjeuner.

En disant ces mots, il prit mes mains dans les siennes pour les observer de plus près.

- Ah! Dis-je en baillant encore. Alors il faut éplucher les bananes et... on coupe les queues des fraises. Mince! J'ai oublié le yaourt et les glaçons dans le réfrigérateur.

- J'y vais, dit Manuel en sautant par-dessus la table.

Il est agile comme un singe, me suis-je dit à moi-même. Finalement, le super-héros, c'est lui. On dirait une panthère noire. J'ai l'air minable à côté de lui ; un vilain petit canard boiteux à côté d'un cygne majestueux.

- Réveille-toi, murmura Manuel à mon oreille. Ils vont arriver.

Je m'étais endormie, la tête posée sur la table, au beau milieu des bananes et des fraises.

- Tu vas te moquer de moi, dis-je dépitée.

- Non, répondit-il. J'allais dire que ton smoothie est prêt.

Il ôta délicatement une mèche égarée devant mes yeux. 

- Excuse-moi, se ressaisit-il. On doit préparer ceux des autres maintenant. Je le fais et tu me donne une note sur vingt.

 Il a coupé les fruits et organisé un petit déjeuner en deux temps trois mouvements. On aurait dit une tornade ultra-rapide et ultra-précise. Je le regardai avec admiration. Mes mains étaient gonflées par le travail de la veille. Jamais je n'aurais pensé que de tenir mon stand me mettrait dans un était pareil.

Quand Manuel eut terminé, il massa mes mains délicatement avec de la pommade.

- Ça fait du bien, avouai-je.

La paume de mes mains était cloquée et mes doigts gonflés. Et d'un coup, je n'ai plus rien senti. Je m'étais de nouveau endormie dans les bras de Manuel.

Pomme d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant