- Il est magnifique ! M'exclamai-je en caressant chaque parcelle de mon camping-car.
- Si tu l'aimes, c'est le principal, dit Manuel en m'embrassant dans le cou.
- Je l'adore !
Il brillait comme un sou neuf. Je crois que je suis une adoratrice des camping-cars. Non, c'est faux ! J'aime celui-ci parce que c'est notre chez-nous à nous.
- Mais on n'a pas de lit sous les étoiles, poursuivit Manuel en faisant la moue. J'aurais adoré te faire l'amour en regardant les étoiles. On pourra le faire adapter plus tard pour ajouter un niveau supérieur si tu veux.
- On s'en fiche, le coupai-je. C'est toi mon étoile. On regardera les autres par la fenêtre de la chambre. On a un chez-nous rien qu'à nous !
J'étais tellement heureuse que les larmes coulaient le long de mes joues sans que je m'en rende compte. C'était la première fois de toute ma vie que j'avais un endroit où vivre et Manuel avait déposé ma robe de mariée sur notre lit bien en évidence.
- Ce soir, on fait une petite fête en famille. Tu pourras porter ta robe pour manger le gâteau. Il y aura un feu de camp sur la plage et on jouera de la musique jusqu'au bout de la nuit. Comme ça tu ne regretteras pas que le mariage se soit achevé avant l'heure.
C'était plus beau qu'un rêve. Notre mariage allait pouvoir se terminer en beauté. Je me rappelle maintenant les mots de Sacha quand il me disait que Manuel traiterait son épouse comme une reine. Dire que la reine, c'est moi.
- Tu m'aimeras toujours ? Lui demandai-je en tournant mon visage, inondé de larmes vers lui.
- Et même après la mort, affirma Manuel en me prenant dans ses bras.
- Je peux te poser une question ?
- Tout ce que tu veux, répondit Manuel.
- C'était qui ces deux fous ?
Manuel m'a longuement regardé. Son visage était grave. Là, il ne souriait plus du tout. Il est clair qu'il savait quelque chose qu'il avait un mal de chien à m'avouer.
- S'il te plait ! insistai-je.
- L'un des deux était un dingue qui s'était fait opérer pour ressembler à l'autre comme deux gouttes d'eau. Ils étaient ensemble dans un hôpital psychiatrique depuis une dizaine d'année quand ils s'en sont échappés. Ensuite, ils n'ont pas arrêté de perpétrer des crimes.
- Mais l'autre, c'était qui l'autre ? Insistai-je.
- C'était un grand malade, expliqua Manuel.
Il avait l'air de ne plus savoir comment se sortir de cette conversation.
- Tu le veux au chocolat ou à la fraise, le gâteau ?
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Pomme d'amour
RomanceLorraine a été renvoyée de son emploi à la suite d'une dénonciation calomnieuse. En bas du bureau ou elle travaillait, une fête foraine venait de s'installer. Après avoir chargé ses affaires dans sa voiture, elle se rend tout droit chez la cartomanc...