Partie 26 : Origines

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        Les semaines défilaient à toute allure et l'atmosphère était toujours aussi étrange

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        Les semaines défilaient à toute allure et l'atmosphère était toujours aussi étrange. Les hommes restaient sur leur garde, à la limite de la paranoïa. L'assassin ne s'était pas manifesté depuis longtemps et nous n'avions toujours pas de nouvelles d'Hugo ; à croire qu'il m'était bel et bien apparu comme un mirage. En observant l'attitude des clients, c'était un peu la même chose. La paranoïa gagnait la ville. Chaque bruit insolite déclenchait des sursauts et des cris. L'ambiance était électrique.

Un beau matin, alors que nous prenions notre petit déjeuner, l'inspecteur est venu nous rendre visite. Sa démarche ressemblait toujours étrangement à celle des forains. Il enfonçait ses pieds dans la terre sans avoir l'impression de marcher sur des œufs et la poussière ne le dérangeait pas. Cet homme me donnait l'impression de se fondre dans le décor. Ce doit être un don qu'il a, à moins qu'il n'ait appris l'art du camouflage dans une école de police. En tout cas, il avait des tas de choses à nous raconter .

- Vous voulez un café ? Lui proposa Cora.

- Ce n'est pas de refus, dit-il en s'installant au milieu de nous.

Sans doute qu'il se sentait un peu de la famille, mais c'était sans compter sur Manuel qui le ramena les deux pieds sur terre en un rien de temps.

- Profitez-en, lui dit-il, ce n'est pas souvent que des étrangers sont invités à notre table. Et je peux même vous dire que c'est une grande première pour la police. Ça ne durera pas.

- C'est trop aimable répondit l'inspecteur en esquissant un sourire entendu.

Et là, il nous a balancé un scoop que nous nous sommes pris en plein visage comme une reprise de volée.

- Lorraine ne s'appelle pas Briard mais Fenwick.

Manuel failli renverser son bol de café.

- Comme... les Fenwicks ? Demanda-t-il sidéré. Je veux dire comme les engins qui servent à porter les caisses sur les quais ?

- Exactement, répondit l'inspecteur. Et c'est ça qui change tout.

- Je ne crois pas, non, pesta Manuel. Ça ne change rien du tout. Quand on se mariera, elle portera mon nom et...

- Elle est à la tête d'une très grosse fortune, précisa l'inspecteur.

- Ah ! Dit Manuel dépité.

Il me lança un regard désespéré. Il est probable que ce scoop allait changer la donne et peut-être même nos projets. Mais alors là, pas question ! Ma vie est comme je veux qu'elle soit. Point final !

- Tout ça n'a aucune importance, dis-je calmement. Je me moque pas mal d'avoir une « très grosse fortune » comme vous le dites si bien. Je mène la vie que j'aime et c'est tout ce qui compte. Je peux avoir un croissant ?

Pomme d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant