Lorraine a été renvoyée de son emploi à la suite d'une dénonciation calomnieuse. En bas du bureau ou elle travaillait, une fête foraine venait de s'installer. Après avoir chargé ses affaires dans sa voiture, elle se rend tout droit chez la cartomanc...
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Les jours passaient et l'ambiance au sein de notre groupe devenait de plus en plus électrique. Manuel ne parlait plus à personne. Quant à Betty, elle boudait dans son coin et m'interdisait formellement d'approcher Gavroche.
- C'est ridicule, lui reprocha Mila. Gavroche adore Lorraine. Tu le prives d'elle et du coup, il est malheureux.
Betty tenait le petit animal dans ses mains. Mais les yeux rouges de la petite bête scrutaient désespérément mon retour hypothétique.
- Gavroche adore Lorraine, pesta Betty. Tu adores Lorraine. Tout le monde adore Lorraine. Même moi, j'adore Lorraine! C'est un comble, non ? C'en serait presque risible si... non, rien.
Elle posa le petit animal dans sa cage et la referma.
- Tu ferais bien mieux d'observer les choses comme moi au lieu de foncer tête baissée sur elle. Elle n'a rien fait de mal.
- Je sais bien, avoua Betty avec des larmes plein les yeux. Pourtant, je lui avais ouvert mon coeur et elle n'en a pas tenu compte.
- Tu crois quoi au juste ? Poursuivit Mila. As-tu seulement vu Sacha l'embrasser une fois au moins ?
- Non, avoua Betty. Mais, ils passent tout leur temps ensemble et Manuel a vu Sacha prendre Lorraine dans ses bras. Ce n'est pas bien difficile de voir qu'elle lui plaît. Je les ai entendu parler tous les deux.
- Tu les espionnes ?
- A la guerre comme à la guerre.
- Moi, ce que je vois, c'est qu'il ne regarde plus aucune fille.
- En dehors d'elle! Ajouta Betty amère.
- Il parle avec elle, précisa Mila. C'est différent. Il est clair qu'ils se disent des choses ces deux-là. Mais rien ne prouve qu'ils sortent ensemble. Alors, va t'excuser auprès de Lorraine et c'est tout.
Betty s'exécuta et me rejoignit dans mon stand où je nettoyais mes plaques sucrées de barbe-à-papa.
- Un coup de main ? Demanda-t-elle timidement.
- Ce n'est pas de refus, répondis-je en souriant chaleureusement. Je vais investir dans du papier sulfurisé pour moins astiquer. Je ne comprends pas pourquoi on ne fonctionne pas comme ça. On gagnerait un temps fou.
- Je ne suis pas dans mon assiette ces derniers temps, expliqua Betty en baissant les yeux sur le plan de travail. Ne m'en veux pas, mais ça va passer.
- Je ne t'en veux pas, répondis-je. Toi et moi, on est amies, n'est-ce-pas ?
- Tu peux t'amuser avec Gavroche si tu veux, ajouta Betty en astiquant énergiquement la crêpière. C'était débile mon truc de l'éloigner de toi. J'étais jalouse.
- Ce n'est pas grave, répondis-je en l'embrassant sur la joue. Ça peut arriver.
- Ce soir, on prend de nouveau la route et... tu roules avec moi ?