Partie 41 : Confrontation

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- Les jeux Végas ! Clama Marco en écartant les bras.

Il souriait comme si la Vierge Marie venait de lui apparaître en personne. Et ses yeux étincelaient comme jamais.

- Il se prend pour le Christ, se lamenta Diego. C'est bon mec ! J'ai compris !

- Sacré challenge, dit Paul en souriant devant les vitrines de verres dans lesquelles se trouvaient des dizaines de plaques et de jetons. Quatorze mille six cent soixante-sept. Jusque-là, ça me va. Si je multiplie par sept colonnes, et une différence...

- Tais-toi ! le supplia Diego. Tu me fiches encore plus la trouille que mon frangin avec sa passion du Christ. Finalement, c'est vous deux qu'on devrait charger de ce stand ensemble. Moi qui me prenais pour un mec barré, je suis super banal à côté de vous.

- J'adore ça ! Avoua Paul sans tenir compte de Diego. Pour faire un chiffre intéressant, je dois replacer quelques pièces. Merci Marco. Merci ! C'est le pied intégral. Comment je peux te remercier ?

- C'est rien, répondit Marco fièrement. Je suis content que tu saches reconnaître la supériorité absolue de ce stand.

- Vous êtes barrés ! Tous les deux ! se plaignit Diego.

- C'est parce que tu n'y comprends rien, ajouta Paul. Ici, tout est question de statistiques et de probabilités. C'est du grand art !

Il rangea les jetons et les plaques de telle sorte que les combinaisons gagnantes soient favorables aux forains. Il caressait les bouts de plastique avec tellement de plaisir que Marco a souri.

- On doit apporter assez de plaisir aux clients pour qu'ils gagnent un peu mais pas assez pour qu'ils nous mettent à mal. C'est un calcul pour moi ça, affirma Paul.

Il souriait aux machines, il souriait à Marco et à Diego.

- Il est dingue, dit Diego.

- Il a tout compris ! Rectifia Marco. Les jeux Végas, c'est tout ça !

Du haut de ses deux mètres, son geste ample embrasait l'horizon.

- Vous vous amusez bien à ce que je vois, dit Manuel qui les observait depuis un petit moment. Bon ben, ciao les mecs ! Je retourne au château.

De mon côté, je m'étais rendue dans le camping-car de Sacha pour proposer un bol de soupe à Betty qui allait déjà mieux. Elle avait du mal à rester consignée dans son lit et pestait comme personne.

- Je ne sais pas comment tu as fait pour rester couchée tout ce temps, me confia-t-elle.

- C'est un peu pénible, je comprends bien, répondis-je. Mais c'est pour ton bien et pour le bien des bébés. Je t'ai aussi fait une compote multi-fruits. C'est bon pour eux.

Pomme d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant