Partie 35 : Retrouvailles

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                 Nous avons installé la fête foraine dans une nouvelle ville. J'avais dit à Manuel que je préférais prendre mon temps et n'aller voir mon frère que le lendemain. Je ne suis pas prête d'être rétablie et mon manque d'énergie m'amène bien souvent à dormir. C'est donc un jour après notre installation que nous nous sommes rendus à l'hôpital psychiatrique où Paul est soigné.

- Tiens ! Dit Manuel en souriant. Ils ont conservé le département « sexologie. » Intéressant, non ?

- T'es un obsédé.

- Je crois bien que oui, dit-il en posant une main dans le creux de mes reins.

- Manuel !

- Non mais là, c'est parce tu remues tes petites fesses et que...

- Manuel !

- Mais c'est sa faute aussi, se plaignit Manuel en pointant un thérapeute du doigt. Il a parlé de sexologie le premier. Il l'a même écrit sur un mur. En fait, ce mec est un vrai obsédé du cul.

- Manuel ! Il va t'entendre.

- J'espère bien qu'il va m'entendre. Qu'il regarde ton c... derrière. T'as vu, j'me suis repris. Il doit comprendre que face à moi, il n'a aucune chance.

J'ai lancé un regard noir à Manuel.

- Tu vas trop souvent boire ton thé chez Betty, dit-il en faisant la moue. Tu n'as pas de cuillère en bois dans ton sac au moins ?

- Je t'adore, dis-je en lui sautant au cou. Je t'aime, je t'aime, je t'aime !

- Ouah ! J'vais me lâcher un peu plus souvent.

- On y va, dis-je en me dirigeant vers la chambre de mon frère.

Cette fois-ci, quand Paul m'a aperçue, il s'est planté devant moi avec un large sourire aux lèvres. Il ne portait plus de menottes aux poignets mais je pouvais découvrir des cicatrices anciennes en pagaille sur ses avant-bras.

- N'aie pas peur de moi, dit-il en me serrant dans ses bras. Mon bébé d'amour, mon tout petit bébé, ma Lorraine. Tu es là !

- Comment vas-tu ? Lui demandai-je timidement.

- Ils me donnent des médicaments, me confia-t-il. J'ai le cerveau moins embrumé. C'est difficile à dire, mais j'ai l'impression de me réveiller peu à peu d'une grippe. Tu es Manuel ? Demanda-t-il ensuite en se tournant vers mon mari.

- Bonjour Paul, répondit Manuel en lui serrant la main. C'est bien moi.

- Tu m'en veux ? Demanda Paul en lui lançant un regard implorant. Je crois que je t'ai menacé.

En disant ces mots, Paul adressa une mimique à Manuel qui lui fit tout de suite penser à moi.

- Non, je sais que ce n'est pas de ta faute, affirma Manuel en posant sa main sur l'épaule de Paul. On va s'occuper de toi.

Pomme d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant