Marco venait de faire irruption dans notre camping-car sans même avoir frappé.
- C'est quoi ce bordel ? Demanda Manuel qui était nu comme un vers. J'allais me doucher mon gars.
- C'est Diego ! Dit Marco. Désolé Manuel. Faut qu'tu viennes ! On a des problèmes.
- J'arrive, dit Manuel en enfilant son jean à la hâte.
Moi, je regardai tout ce petit monde partir en courant, une cuillère en bois à la main. J'éteignis la plaque de cuisson et les rejoignis à la hâte. La nuit venait de tomber et notre jour de congé avait l'air de se poursuivre comme il avait commencé, c'est-à-dire dans l'effervescence la plus totale.
Quand je suis arrivée chez Marco, un grand type était allongé sur la banquette. Il chantait à tue-tête tout en faisant de grands gestes désordonnés. Son visage et ses bras étaient maculés de sang et il puait l'alcool à plein nez.
- Que s'est-il passé, demanda Manuel en s'approchant de Diego ?
- Ne le touche pas où il t'aligne une droite, recommanda Marco. Regarde ma tronche.
Marco arborait un sublime cocard qui noircissait à vue d'œil. Sa paupière avaient doublé de volume comme s'il avait disputé un championat de boxe.
- Faut le recoudre, dit Manuel en montrant une plaie béante à l'arcade sourcilière de Diego. On n'a pas le choix.
Il s'approcha de Diego :
- Allez mon gars, lui dit-il. On doit te recoudre. Gaaaarde à vous !
Diego se redressa d'un coup et fit le salut militaire.
- Repos ! Ordonna Manuel. Asseyez-vous soldat. Nous devons recoudre cette vilaine blessure. Vous devez retourner au front.
Diego était assis, à moitié avachi devant Manuel qui observait sa plaie de plus près. Et puis d'un coup, Diego s'est mis à crier. Il s'est redressé et a voulu frapper Manuel.
Je me suis entendue pousser un cri.
Manuel s'est baissé et a aligné plusieurs coups de poings à la mâchoire de Diego qui s'est effondré sur la banquette. Il était K.O.
- Ça va ? Ça va ? demandai-je nerveusement à Manuel en me jetant dans ses bras. Il ne t'a rien fait ?
- Il n'est pas si costaud que ça, mais il est complètement pété, précisa-t-il. Ça pue la bière. Je ne sais pas combien il en a bu, mais là, on va devoir le soigner nous-même et le purger si nécessaire.
- On n'appelle pas le médecin ? demanda Mila inquiète.
- J'imagine qu'il s'est battu, expliqua Manuel. J'aimerais voir la tête de l'autre. En tout cas, si on veut limiter les ennuis avec les flics, on a intérêt de s'en occuper nous-même. On lui colle la plaie à la glue.
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Pomme d'amour
RomanceLorraine a été renvoyée de son emploi à la suite d'une dénonciation calomnieuse. En bas du bureau ou elle travaillait, une fête foraine venait de s'installer. Après avoir chargé ses affaires dans sa voiture, elle se rend tout droit chez la cartomanc...