Partie 39 : Diego

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             Marco venait de faire irruption dans notre camping-car sans même avoir frappé.

- C'est quoi ce bordel ? Demanda Manuel qui était nu comme un vers. J'allais me doucher mon gars.

- C'est Diego ! Dit Marco. Désolé Manuel. Faut qu'tu viennes ! On a des problèmes.

- J'arrive, dit Manuel en enfilant son jean à la hâte.

Moi, je regardai tout ce petit monde partir en courant, une cuillère en bois à la main. J'éteignis la plaque de cuisson et les rejoignis à la hâte. La nuit venait de tomber et notre jour de congé avait l'air de se poursuivre comme il avait commencé, c'est-à-dire dans l'effervescence la plus totale.

Quand je suis arrivée chez Marco, un grand type était allongé sur la banquette. Il chantait à tue-tête tout en faisant de grands gestes désordonnés. Son visage et ses bras étaient maculés de sang et il puait l'alcool à plein nez.

- Que s'est-il passé, demanda Manuel en s'approchant de Diego ?

- Ne le touche pas où il t'aligne une droite, recommanda Marco. Regarde ma tronche.

Marco arborait un sublime cocard qui noircissait à vue d'œil. Sa paupière avaient doublé de volume comme s'il avait disputé un championat de boxe.

- Faut le recoudre, dit Manuel en montrant une plaie béante à l'arcade sourcilière de Diego. On n'a pas le choix.

Il s'approcha de Diego :

- Allez mon gars, lui dit-il. On doit te recoudre. Gaaaarde à vous !

Diego se redressa d'un coup et fit le salut militaire.

- Repos ! Ordonna Manuel. Asseyez-vous soldat. Nous devons recoudre cette vilaine blessure. Vous devez retourner au front.

Diego était assis, à moitié avachi devant Manuel qui observait sa plaie de plus près. Et puis d'un coup, Diego s'est mis à crier. Il s'est redressé et a voulu frapper Manuel.

Je me suis entendue pousser un cri.

Manuel s'est baissé et a aligné plusieurs coups de poings à la mâchoire de Diego qui s'est effondré sur la banquette. Il était K.O.

- Ça va ? Ça va ? demandai-je nerveusement à Manuel en me jetant dans ses bras. Il ne t'a rien fait ?

- Il n'est pas si costaud que ça, mais il est complètement pété, précisa-t-il. Ça pue la bière. Je ne sais pas combien il en a bu, mais là, on va devoir le soigner nous-même et le purger si nécessaire.

- On n'appelle pas le médecin ? demanda Mila inquiète.

- J'imagine qu'il s'est battu, expliqua Manuel. J'aimerais voir la tête de l'autre. En tout cas, si on veut limiter les ennuis avec les flics, on a intérêt de s'en occuper nous-même. On lui colle la plaie à la glue.

Pomme d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant