Lorraine a été renvoyée de son emploi à la suite d'une dénonciation calomnieuse. En bas du bureau ou elle travaillait, une fête foraine venait de s'installer. Après avoir chargé ses affaires dans sa voiture, elle se rend tout droit chez la cartomanc...
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Bien cachée sous ma couette, je rêvais que je courais dans les couloirs d'un hôpital. Je me dirigeais tout droit vers une chambre dans laquelle se trouvait Paul. Il m'attendait et me prenait dans ses bras ; les siens étaient recouverts de bandages. Il me racontait une histoire en souriant à pleines dents. Il avait installé des petites figurines sur ses doigts qui représentaient les personnages. Et puis d'un coup, il s'arrêta et resta figé sur place.
- Paul doit partir pour que Paul s'occupe de bébé, disait-il à son ombre. L'oncle des montagnes n'aime pas bébé ; il est méchant.
Et là, je me suis réveillée en sueur mais heureuse de ce souvenir d'un instant passé avec mon frère. De l'autre côté de la porte, j'entendis Manuel qui cuisinait. Ça sentait bon l'omelette et la salade de tomate au basilic. Je me suis levée pour le rejoindre.
- Tu veux des frites avec ? Demanda Manuel dès qu'il m'aperçut.
- Qu'est-ce qui se passe ?
Il faut dire que je sais tout de suite si Manuel cache quelque chose. Contrairement à Sacha, il n'arrive pas faire semblant de sourire.
- On ne sait pas encore si le traitement de Paul fonctionnera ou pas, répondit-il.
- Et ?
- Et quoi ?
- Tu as lâché le morceau trop vite. Il y a autre chose, j'en suis certaine.
- Tu crois que ça ne suffit pas ? dit Manuel sur un ton moqueur. C'est inquiétant !
- Arrête de me cacher des choses Manuel, lui reprochai-je.
- Il y a quelqu'un qui rode encore, avoua-t-il enfin en poussant un long soupir. Cette personne observait le manège de l'assassin en attendant son tour. Il rôde et on ne sait pas qui c'est.
- C'est l'oncle des montagnes, affirmai-je aussitôt. J'ai rêvé que Paul parlait avec lui-même. On était à l'hôpital et j'avais cinq ans. On jouait tous les deux et d'un coup il s'est figé sur place. Il regardait dans le vide et voulait me protéger. C'est ce qu'il disait : « l'oncle des montagnes n'aime pas bébé. »
- L'oncle des montagnes tu dis ? demanda Manuel en éteignant le feu sous la poêle. Tu dois manger maintenant. On demandera à Don de s'occuper du problème de cet oncle des montagnes. Il trouvera qui c'est, j'en suis sûr et certain.
- Tu avais peur que je m'écroule ?
- Excuses-moi mais là, je commence moi aussi à en avoir marre de ces gens qui nous veulent du mal, avoua Manuel excédé.
- Qui me veulent du mal, précisai-je. Mais tu ne dois pas t'inquiéter Manuel. Je crois que Paul va aller mieux, même si on court le risque que ce médicament ne fonctionne pas. On mettra tout l'argent qu'on peu pour trouver une solution efficace.
