Partie 27 : Lettres de sang

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                 Encore une fois, je retrouvai tous les membres de notre famille attablés autour d'un petit déjeuner

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                 Encore une fois, je retrouvai tous les membres de notre famille attablés autour d'un petit déjeuner. Pour eux, le temps suivait sa course, comme si de rien n'était, mais pour moi, c'est un peu différent parce que j'ai l'impression de ne jamais quitter cette table et de passer mon temps à boire du thé et à ingurgiter des smoothies. C'est comme un jour sans fin et ça devient pénible.

- J'ai envie d'un steak haché avec un œuf, demandai-je à Manuel. J'aime bien les croissants, mais là, c'est trop. Je voudrais faire autre chose que dormir et... j'ai sommeil.

Cora partit dans sa roulotte et en revint avec un coquillage dans lequel il y avait des brins de sauge qu'elle brûle de temps en temps pour assainir l'atmosphère. Dans son autre main, elle tenait une plume. Elle dispersa la fumée autour de moi en balayant l'air de sa plume tout en psalmodiant des mots incompréhensibles. En quelques instants à peine, je me suis sentie mieux et surtout, je n'avais plus sommeil.

- Comment te sens-tu ? Demanda Cora.

- Je crois bien que ça va, répondis-je en lui adressant un léger sourire.

- Je peux vous parler ? Intervint l'inspecteur qui était installé à notre table.

- Mais qu'est-ce que vous faites ici ? Lui demandai-je intriguée. Vous étiez parti non ?

- C'était il y a deux jours, précisa-t-il. Depuis hier, je suis à demeure au sein de votre univers Mademoiselle Fenwick. J'ai été affecté à votre sécurité.

- Ah! Dis-je en cherchant des yeux la présence de Manuel.

- Je suis là, me rassura-t-il en m'apportant le repas que j'avais réclamé. Mange bébé. Tu dois reprendre des forces.

- Il te gavait de biberons chargés en lait concentré sucré, me confia Betty à l'oreille. On fait tout pour que tu ne maigrisses pas trop parce que tu dors beaucoup. Mais là, il faut que tu manges.

- Sinon, on n'aura pas d'autre choix que de t'amener à l'hôpital, précisa Mila. La narcolepsie, c'est du sérieux.

- Pas ça ! Les suppliai-je en lançant un regard désespéré à Manuel.

- On ne le fera pas, affirma-t-il. Tout va bien se passer.

Il commença à me nourrir comme si j'étais un tout petit bébé, son bébé. Il me donnait des morceaux de viande et d'œuf que je mastiquais avec difficulté. De temps en temps, il me faisait boire du lait chargé en sucre et manger des frites qu'il trempait dans l'œuf. J'avais l'impression d'être une loque.

- Je peux avoir des chichis ? Demandai-je timidement après avoir terminé mon assiette salée.

- Il en reste quelques-uns dans le frigo, dit Sacha. J'y vais tout de suite. Je les réchauffe au grill et je te les apporte. Je te fais un chocolat chaud avec ?

Pomme d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant