Partie 31 : Double vue

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                   Dans la nuit noire, les forains et les policiers avançaient en silence selon un scénario bien rôdé

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                   Dans la nuit noire, les forains et les policiers avançaient en silence selon un scénario bien rôdé. Cette fois-ci, ils avaient tout prévu. Don ne risquait pas de se laisser surprendre une seconde fois et Manuel pas davantage. La fête foraine était bloquée et ce barrage d'hommes armés ne laisserait passer personne.

Cette nuit, quelqu'un allait mourir. Cette nuit, quelqu'un devait mourir !

Il est de ces instants marqués par la tragédie ou tout le monde sait que le dénouement approche mais où personne ne connaît l'issue du combat.

- Il est coincé entre les auto-tamponneuses et le manège aux licornes, murmure Sacha qui possède une vue perçante comme personne. On dirait qu'il fait tout pour qu'on le remarque. Le sale enfoiré ! Il a laissé une photo du premier cadavre derrière lui.

En disant ces mots, Sacha la ramassa pour la montrer à Don.

- Je le vois, dit Manuel qui se déplaçait en binôme avec Marco. Baisse-toi ! Dit-il à son ami. J'ai l'impression qu'il tient quelque chose dans la main, probablement une arme.

- Ce taré ne veut sans doute pas partir sans emmener quelqu'un avec lui dans la mort.

- Lorraine, murmura Manuel angoissé. Où est Lorraine ?

- Pour l'instant, on s'occupe de ce type, répondit Marco. Les filles se chargent d'elle.

Les forces de l'ordre se rapprochaient de plus en plus de l'assassin. Les forains serraient leurs rangs. L'homme avait l'air de ne pas vouloir bouger.

- J'allume les auto-tamponneuses, dit Manuel. On l'éclaire pour le désorienter.

- Bonne idée, convint Don qui était arrivé près de lui. Mais qu'est-ce qu'il fiche là ?

L'homme sortit un bout de tissu blanc d'un sac, qu'il portait en bandoulière. C'était la robe de Lorraine. Il la brandissait comme un trophée et Manuel sentit son cœur se déchirer. Dans son autre main, l'homme tenait un revolver avec lequel il tira vers le ciel. Manuel cria :

- Lorraine !

Il se précipita sur l'assassin de la fête foraine qui riait aux éclats.

- Bébé va se marier. C'est la robe de bébé. Je dois la protéger.

La robe était maculée de sang.

- Qui a fait ça ? Clama l'homme. Qui a fait du mal à bébé ?

Pendant que Don et les autres policiers menottaient le prévenu qui ne se débatait même pas, Manuel attrapa la robe qu'il porta à son coeur. Ce sang, tout ce sang, ce ne pouvait-être que celui de sa femme.

- Je veux mourir, cria l'assassin. Je veux mourir avec elle.

- Ben pour le moment, tu vas être conduit au poste et je veillerai personnellement à ce que tu ne puisses plus nuire à personne, répondit Don en le poussant sans ménagement.

Pomme d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant