Partie 25 : Un trait de génie

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      Nous étions réfugiés dans notre nouveau château

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      Nous étions réfugiés dans notre nouveau château. Etrangement, ce lieu qui me fait toujours sourire m'oppresse. Même Sultan n'arrive pas à me réconforter. Pourtant, il y met les formes et se frotte contre moi en m'adressant son doux regard brun. Il comprend ma détresse tout comme Manuel qui reste silencieux en me tenant dans ses bras. Durant un long moment, j'ai observé les nuages qui se frayaient un chemin dans le ciel méditerranéen. Ils luttaient dans un combat acharné contre le mistral. C'était foutu d'avance. Le mistral gagne toujours.

- J'aimerais comprendre, dis-je soudainement. On a tué mon patron parce qu'il savait quelque chose ou parce qu'il me connaissait ?

- Je crois que c'est parce qu'il te connaissait, dit Manuel après un instant de réflexion. Tout le monde croit que ton ancien employeur est la source du problème alors qu'en fait, c'est toi qui es au centre de tout. Des forains sont morts sans connaître les secrets de l'assassin. Ils n'avaient rien à voir avec ton ancien patron. C'est à toi qu'il veut nuire. Il faut qu'on sache pourquoi.

- On fait comment ?

- D'abord, on va creuser un peu plus loin pour comprendre. Tu peux me donner les coordonnées de ta dernière famille d'accueil ?

Quand Manuel m'a posé cette question, j'ai commencé à me sentir nerveuse. Ma dernière famille d'accueil, j'aurais bien voulu l'oublier parce que c'est chez eux que j'ai vécu mes pires cauchemars. Le simple fait que Manuel m'en parle me donne le goût du sang à la bouche. J'ai senti une nausée monter en moi et Manuel n'a eu que le temps de me tendre une bassine pour que je vomisse mon dégoût.

- Pardon, balbutiai-je. Pardon !

- Hey bébé ! C'est rien, dit Manuel. Je sais bien que tu n'as pas envie de parler de ça, mais on n'a pas vraiment le choix. Il va falloir que tu me dises tout dans les moindres détails.

Il m'a tendu un verre d'eau ainsi que les médicaments que je dois prendre contre les nausées. Depuis la tentative d'empoisonnement, je suis celle des survivants qui a gardé le plus de séquelles. Il me faut donc composer avec un foie un peu fragile qui me joue des tours dès que j'angoisse ou que je mange quelque chose d'un peu trop gras. Ces médicaments que je prends quotidiennement, Manuel les garde toujours sur lui. Il est mon plus grand protecteur et l'amour de ma vie.

J'ai brossé mes dents pour ne plus avoir ce goût acide dans la bouche. Ça aussi, ça fait partie des choses que Manuel garde en permanence dans sa poche.

- Je t'aime, dis-je en me serrant tout contre lui. Mais voilà ! Quel prince charmant peut aimer une princesse qui sème de la bile derrière elle au lieu d'une pantoufle de vaire ?

- Moi aussi je t'aime, dit-il en retour. Rien ne changera ça bébé. Je veux bien être ton prince, si tu admets que je suis aussi celui des forains. Chez nous, les pantoufles de vaire, on s'en fiche. Et puis, tu ne dois pas avoir peur de me raconter ton passé parce que quoi que tu me dises, je t'aime.

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