Cela fait trois jours que je suis consignée dans mon lit et je commence à en avoir ras-le-bol. Manuel a eu beau faire, ce matin, je me suis levée et j'ai décidé d'aller prendre mon petit déjeuner comme avant la tentative d'assassinat dont j'ai été victime. Je voulais un smoothie et du thé.
- Quelle tête de mule tu fais ma Lorraine, dit Manuel en m'enlaçant pour m'embrasser. L'infirmière de l'hôpital va me botter les fesses si je cède à tes caprices tout le temps. Tu étais censée prendre ton petit déjeuner au lit. Toutes les nanas adorent ça. Je ne vois pas...
- J'ai pas envie, dis-je en faisant la moue. Manuel ! S'il te plait !
- Bon ! céda-t-il en voyant ma triste mine. Je veux bien si tu restes en peignoir et avec tes chaussons. Comme ça, tu ne te dirigeras pas tout droit vers ton château. Tu fais un petit coucou à tous les forains qui viennent te voir à notre table et dès que tu fatigues, tu reviens ici sans faire d'histoires. Ce sont mes conditions, on est d'accord ?
Je soupirai bien fort pour qu'il sache que j'aurais aimé bouger davantage. Mais je dois admettre qu'il a raison. Mes jambes peuvent me lâcher à tout moment et je crois bien que je m'endormirais n'importe où.
- Juré, répondis-je.
- Je saurai te le rappeler, dit-il en m'embrassant encore. J'suis accro à toi ma Lorraine. Mon bébé, je t'aime.
Une fois arrivée à la table installée par Betty, je me suis affalée dans un transat placé là rien que pour moi. J'étais essoufflée comme si je venais de faire un marathon, mais enfin, je respirais un peu et je conservais un sourire figé sur mon visage.
C'est là que je l'ai vu pour la toute première fois : il était brun avec de grands yeux couleur chocolat. Plus il approchait et plus je pouvais l'observer à loisir ; grand, fort et tendre à la fois. Il avait l'air d'être tombé raide dingue de moi dès le premier regard et c'était réciproque. Voilà ! Je savais que je ne pourrais plus jamais vivre sans lui. J'en suis tombée amoureuse folle. Il s'est approché davantage et s'est frotté contre moi sans retenue. Là, ça a été un coup de foudre réciproque, c'était comme une évidence et je ne cachais pas ma joie.
- C'est mon chien ? C'est lui ? Il est à moi ?
Je glissais mes doigts dans le poil soyeux de mon nouveau compagnon. Lui avait l'air de comprendre que sa principale mission consisterait dans ma protection. On aurait sans doute pu l'appeler peau de colle, mais j'ai préféré conserver le nom qui lui avait été donné par les bénévoles du refuge : Sultan. Ça lui allait comme un gant. J'avais l'air tellement fragile à côté de cette force de la nature que tous ceux qui nous aperçurent ensemble souriaient à pleines dents. On peut dire que Manuel avait eu du nez en le choisissant.
- Personne ne t'approchera tant qu'il sera avec toi, affirma-t-il. J'imagine que si notre assassin se décide à montrer le bout de son nez, alors, Sultan s'occupera de son cas juste avant que je l'achève.
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Pomme d'amour
RomanceLorraine a été renvoyée de son emploi à la suite d'une dénonciation calomnieuse. En bas du bureau ou elle travaillait, une fête foraine venait de s'installer. Après avoir chargé ses affaires dans sa voiture, elle se rend tout droit chez la cartomanc...