Lorraine a été renvoyée de son emploi à la suite d'une dénonciation calomnieuse. En bas du bureau ou elle travaillait, une fête foraine venait de s'installer. Après avoir chargé ses affaires dans sa voiture, elle se rend tout droit chez la cartomanc...
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Manuel observait attentivement le lieu de l'accident. Il avait son regard d'aigle qui scrutait tout ce qu'il voyait. Personne ne l'aurait dérangé quand il fixait ce qui l'entourait avec ce regard-là. Enfin, personne sauf son frère :
- C'est bizarre et pas naturel, marmonna Sacha. Y'a un truc, mais j'sais pas quoi.
Manuel et les hommes de sa famille se rendirent vers l'emplacement où le camion de la roue de la fortune était parqué la veille.
- Ben voyons! Dit Manuel en reniflant la trace d'huile qui tâchait le bitume. En tout cas, celui qui a fait le coup n'est pas bien discret. Et voilà la première cale, poursuivit-il en observant l'objet jeté un peu plus loin.
- Un gamin n'aurait pas pu la débloquer de sous la roue, affirma Roméo, le propriétaire du camion. Et puis, j'en avais mis deux. Elle est où l'autre ?
- Là-bas, dit Marco en la montrant du doigt. On les a jetées au loin sans prendre la moindre précaution.
- On ne touche à rien, ordonna Manuel. Il y a peut-être les empreintes du saboteur dessus.
- Alors tu me crois Manuel, hein ? Demanda Roméo en triturant ses doigts.
- Bien sûr que je te crois. T'as des tocs mon vieux. On te vois tourner cinq ou six fois autour de ton camion chaque soir et autant de fois le matin, juste pour vérifier tes cales. Personne ne peut penser que tu ais oublié de le faire.
- Je t'ai vu hier soir, le rassura Sacha. Quand j'ai fais le tour de nos stands avant d'aller me coucher, t'étais en train de vérifier tes cales.
- Mais Lola tout de même, intervint Marco. On ne peut pas la laisser comme ça ?
- On ne touche à rien, répéta Manuel. On attend les flics et on essaye de s'entendre avec eux pour qu'ils nous en disent davantage. Entre les poulets et nous, c'est donnant-donnant. Sinon, on fermera le robinet et ils ne sauront rien-de-rien. Recouvre le corps de Lola d'un plaid. Mais ne touche à rien. Je veux des infos sur le cadavre de l'autre jour en échange de quoi, on leur montre tout ce qu'on a ici et on leur parle de nos rondes.
- La police doit baliser les lieux, ajouta Sacha. Moins il y aura de traces des forains et plus ils chercheront le coupable ailleurs. Même si là, on est plutôt mal barrés.
- Cora dit qu'il se rapproche, annonça Enzo.
Il revenait en courant après avoir mis en sécurité toutes les filles de notre famille.
- Elle sent qu'un type rôde autour de nous et qu'il n'en a pas fini avec les forains, expliqua-t-il.
- Ben c'est qui ce mec ? Demanda Sacha.
- Aucune idée, répondit son père. Elle n'a rien vu de plus qu'une envie de tuer et de sang.
- On organise des rondes jours et nuits pour protéger les femmes et les machines ? Suggéra Marco.
