Gift's Lust

CHAPITRE 20.1 Le procès d'Asmadès

CHAPITRE 20.1 Le procès d'Asmadès

Deux coups retentirent dans la salle. Le silence se fit petit à petit. Les démons étaient dans les tribunes, spectateurs du procès qui allait se dérouler sous leur yeux. Trois jours étaient passés depuis la Déchirure. Chaque jour la faille augmentait un peu plus, rassemblant toujours plus les trois mondes. Personne ne savait exactement pourquoi un tel évènement avait été déclenché. Seuls les quelques présents au bal avait put deviner que c'était quelque chose en rapport à Dieu. Un prénom, peut-être le sien ? Personne ne s'en souciait réellement.

Pour les démons, du moins. Les humains, eux, avaient chaque jour de plus en plus peur. Ils ne savaient pas quelle conséquence engendrait cette Déchirure, et il la voyait grandir de jour en jour. Les démons s'étaient fait un malin plaisir à les laisser dans le flou. Ils devaient vivre dans la peur et l'angoisse, et c'était la parfaite occasion après le coup de Dieu.

Evangeline était la juge de cette affaire. Cela n'étonnait personne, après tout, elle était leur Impératrice, et c'était également elle qu'ils avaient trahis. Un avocat était là, mais tous savaient déjà pertinemment le sort qui leur était réservés. Plus aucun doute ne faisait office.

— Que les accusés entre dans la salle.

La porte s'ouvrit, laissant apparaître Newt et Asmadès, enchainés. Ils lançaient des regards mauvais à tous ceux qui osaient les regarder dans les yeux, et Evangeline regardait cette scène avec un petit sourire satisfait. Deux gardes les tenaient par le bras, et ils les firent s'assoir devant Evangeline, sur un fauteuil.

Un démon, situé aux côtés d'Evangeline, prit la parole.

— Newt, Ange Déchu et ex-Général de guerre, vous êtes accusé de haute trahison envers sa Majesté l'Impératrice Evangeline. Avec vôtre complice, vous avez créés de nouveaux humains en secret, ce qui est interdit dans l'article 16 de la loi de l'Enfer.

Il s'arrêta un instant.

— Avez-vous une remarque à faire à ce sujet ?

Newt secoua la tête. Tout était exacte.

— Asmadès, Haut Démon ex-Général de Guerre, vous êtes accusé de haute trahison envers sa Majesté l'Impératrice Evangeline. Vous avez créés, malgré l'article 16 de la loi de l'Enfer, de nouveaux humains en secret sans jamais avoir eu l'autorisation de son Impératrice. Avez-vous une remarque à faire ?

Asmadès fit la moue mais ne dit rien. Effectivement, il n'avait rien à ajouter.

— Bien. Laissez-moi énoncer les détails de la trahison d'Asmadès et de Newt, dit Evangeline. Il se trouve que mes chers démons ont trouvés que la meilleure idée de prendre le pouvoir sur la Terre, sur les démons et également sur moi était de créer des zombies. Mais oui, exactement les même gens que vous voyiez dans des jeux vidéos ou dans des histoires stupides d'humains. Comment ont-ils put penser ne serait-ce qu'une seule seconde que cela allait marcher ? Je me pose encore la question... alors je la pose maintenant.

Son regard se posa sur les deux accusés devant elle. Seul Asmadès releva la tête pour croiser ses yeux.

— Tu te crois invincible, Evangeline... tu me ferais presque pitié. Toi, invincible, laisse moi rire ! La preuve... il y a quelque jours, Dieu répandait son aura de bonté sur la Terre. Qu'est-ce que tu as fait pour stopper ça ? Tu as simplement fait une faille dans le ciel ! ironisa-t-il.

Evangeline éclata de rire.

— Asmadès... en réalité, tu n'as aucune idée de ce que je viens de faire, n'est-ce pas ?

Asmadès ne répondit pas, toujours la mine sombre.

— Il y a quelques jours, mon frère a fait des siennes... mais je doit avouer avoir l'habitude de ses caprices. Ce que j'ai fait, comme tu dis, n'est pas simplement une faille dans le ciel. J'ai révélé aux mortels le plus grande secret de Dieu...

Elle marqua une pause. Le soleil entrait doucement dans la salle par les fenêtres. C'était agréable, cela lui rappelait la douceur de son frère.

— Le vrai prénom de mon frère. Ce que tu appelles une faille est en réalité la Déchirure. C'est un évènement qui a été prévu depuis nôtre naissance. Enfin, l'Oracle n'avait pas de date précise, mais elle savait seulement, qu'un jour où l'autre, cet évènement se produirait. J'imagine qu'elle a eu une nouvelle prédiction.

Evangeline marqua une pause et se leva de son fauteuil, puis descendit doucement les marches de l'estrade.

— La Déchirure est phénomène qui consiste à réunir les trois mondes. La Déchirure est plus exactement une Déchirure temporelle. Le Ciel était à la base la séparation des trois mondes, et une fois déchiré, tous les mondes se rassemblent pour n'en former plus qu'un. Dans quelques vingtaines d'années, peut-être plus, la Terre, le Paradis et l'Enfer ne feront plus qu'un.

Evangeline mima de ses mains, et les fit se rapprocher lentement pour qu'elles se touchent au final. Elle sourit.

— Et alors ? demanda Asmadès, qu'est-ce que ça nous apporte réellement de savoir ça ? demanda-t-il.

Evangeline laissa ses mains retomber le long de son corps.

— Pour être honnête, à toi, ça ne t'apportera rien. Mais pour tous les démons dans cette salle qui souhaitaient des informations, ce que je viens de dire est très utile.

Elle marqua une nouvelle pause.

— Mais reprenons. Tout ça pour en venir au fait que par la simple prononciation d'un mot, je suis capable de réunir trois mondes pour qu'ils n'en forment plus qu'un.

Evangeline se rapprocha de lui. Asmadès avait les deux mains bloquées dans son dos, incapable de bouger. Eva lui caressa la joue de la main, comme une brise de vent, légère.

— Me pensais-tu donc si faible, Asmadès ? Toi que j'ai fait démon ? Toi que j'ai fait général ?

Elle secoua la tête.

— Je dois avouer que tu es mon plus gros échec. Jamais encore je n'avais autant perdue sur un démon, et pourtant... je pensais t'avoir élevé mieux que ça, dit-elle en poussant un soupir.

Asmadès poussa un grognement.

— Élevé... je suis pas ton gosse, Eva ! Tu es la soeur de Dieu; tu es nôtre Impératrice; tu peux réunir trois mondes avec un seul mot; et alors ? Tu crois que ça me fait vraiment quelque chose ? Pourquoi tu n'as pas affronté Dieu ? Pourquoi tu n'es pas remonté au Paradis alors que tu le pouvais, si tu le souhaitais vraiment ? Pourquoi tu n'as pas provoqué la Déchirure avant ?

Evangeline se recula.

— Je vais prendre sa comme ta dernière volonté, alors je vais te répondre. Tu vois, il se trouve que mon frère et moi, on a toujours aimés jouer. N'importe quel jeu, qu'il soit long ou court, bon ou mauvais. Il se trouve que cette fois-ci, nous avons créés ce monde comme terrain de jeu.

Evangeline écarta ses mains et en baissa une plus que l'autre.

— Moi en bas, lui en haut. Et au milieu.... la Terre. Bien sur que j'aurais put ne pas descendre en Enfer. Bien sur que j'aurais put remonter au Paradis. Mais quel aurait donc été l'intérêt ?