PROLOGUE. La souffrance d'un Ange.

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PROLOGUE. La souffrance d'un Ange.

Les bruits de talons résonnaient dans les murs froid et humides de la prison. Des plaintes déchirantes sortaient des cellules et des odeurs nauséabondes envahissaient les narines du Diable. Il faisait sombre et un plic-ploc régulier se faisait entendre, faisant enrager les prisonniers. Beaucoup ne supportaient pas la prison et devenaient rapidement fous ou hors de contrôles, mais quelques autres s'étaient habitués au conditions de vie de cette horrible prison.
Les bruits de talons qui marchaient sur le sol étaient aussi une habitude, ou plutôt un signal. Chaque prisonniers savait à présent reconnaître ce bruit de pas régulier et se tassait le plus loin possible dans sa cellule pour échapper aux foudre de la démone.
Le bruit du talon tapant sur le sol dur s'arrêta finalement devant une cellule comme une autre. La créature fit un geste de la main et la grille s'ouvrit. Aucun des prisonniers n'essaya de s'echapper, car ils avaient compris avec le temps et l'expérience que s'était vain. Dans ce monde, mieux valait se soumettre et ne pas résister. La démone marcha lentement dans la cellule, choisissant sûrement sa proie du jour. Elle s'arrêta finalement tout au fond, juste devant un homme au cheveux blonds or qui regardait dehors par la minuscule fenêtre qui éclairait à peine. Il était blessé et semblait vide de toute émotions, et ses longues ailes blanches qui autrefois avaient été dotée d'une aura pur et céleste étaient maintenant grises et pleines de sang séché. Ses cheveux blonds couvraient ses yeux d'un bleu céleste et son visage était d'une beauté époustouflante, malgré ses joues ternies et son air fatigué qu'il avait récolté par la prison. Il releva doucement la tête, planta son regard bleu clair dans celui rouge sang de son interlocutrice. Il semblait la défier du regard et elle fit une moue amusée devant le comportement du prisonnier.

— Toi, l'Ange Déchu.

Ses mots avaient claqués dans l'air et les prisonniers s'étaient tous tassés les uns contre les autres en réprimant un frisson d'effroi. L'Ange ne bougea pas et se contenta de fixer obstinément la démone dans les yeux, toujours cet air de défis y brillant.

— Je ne suis pas un Déchu.

La démone réprima un sourire moqueur, constatant la naïveté de l'Ange.

— Bien sûr que si, tu l'es. Regarde toi, Dieu t'as abandonné, regarde donc tes ailes.

L'Ange était parfaitement conscient que ses ailes prenaient de plus en plus une teinte noir. Cependant il se refusait de croire que Dieu l'avait abandonné, car Dieu n'abandonne jamais ses sujets et plus grands serviteurs. Il ne pouvait y croire, et pourtant, c'était bien ce qui était en train d'arriver.
La démone secoua la tête, résignée devant tant d'obstination. Ses cheveux longs noirs voletèrent autour d'elle et se reposèrent doucement sur ses épaules nues et fines. Elle était incroyablement belle et tout en elle représentait la perfection, mais l'Ange savait que ce n'était qu'une simple enveloppe charnelle. À l'intérieur régissait un monstre sans coeur prêt à tuer toute personne s'opposant à elle sur son passage. Il pensa amèrement que c'était juste une femme qui avait mis en échec les projets de Dieu. Ils avaient perdus la Terre, et Dieu s'était réfugié avec ses Anges et Archanges dans le ciel au Palais de Dieu.

— Comment pouvez-vous croire en une personne tel que Dieu et absolument croire chacune de ses paroles ?

La démone n'attendait pas de réponse, et l'Ange le savait, alors il préféra ne rien répondre au cet affront qu'il considérait comme odieux. Nous croyons Dieu, pense-t-il, car il sait tout. Il est notre Créateur, notre Protecteur et notre Sauveur. Comment cette démone pouvait elle faire une telle injure à la suprématie de Dieu ? Il ne comprenait pas.

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