NeerGrey Eyes {En Réécriture}

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Je suis en train de marcher dans le couloir pour rejoindre la salle de réception en me demandant comment j'ai pu avoir le culot de faire ça lorsque je tombe nez à nez avec le reine Mérédith.

— Madame, la salué-je encore une fois.

Elle porte une longue robe rouge écarlate serrée jusqu'au niveau des genoux qui s'évase ensuite pour enfin finir sa course sur le sol. Son col est fait d'une soyeuse dentelle blanche. Elle est tellement belle...
Ses yeux marrons foncés me transpercent de toute part.

— Bonjour, chère demoiselle. Je ne vous avait jamais vue, auparavant.

Je ne perds pas perdre mon sang froid et lui reponds.

— J'habite dans un village un peu reculé. Kernann.

Elle me regarde, un peut surprise, mais se reprend vite. Sa chevelure de jais tombe librement sur ses épaules, lui donnant une certaine supériorité.

— Je le connais bien.

La reine continue a m'observer pendant un moment, ça en devient gênant.
Je la vois changer d'expression et me dis qu'elle s'apprête à s'en aller... mais non.

— Souhaitez-vous réellement épouser mon fils ? me demande-t-elle d'une traite.

Cette question était si inattendue que j'en devient presque muette.

— C'est-à-dire que...

Je suis perdue : que dire ? Si je dis quelque chose de déplacé...

— Je ne vous dirai pas non pour vous vexer mais je ne dirai pas oui non plus pour peut-être vous donnez de l'espoir, même infime soit-il. En résumé, je ne sais pas.

En vérité je sais. La réponse ne comporte qu'un mot : non. J'ai bien envie de lui balancer à la figure ce que je pense d'elle et de sa petite famille. Mais je ne peux pas : je risque une peine de mort immédiate.

La reine joue avec sa chevalière à l'annulaire gauche.

— Vous savez, mademoiselle, peu de jeunes filles auraient eu le cran de me dire ce qu'elles pensent réellement en face.

Si elle savait.

— Vous avez de l'audace. Vraiment.

— Et c'est mal ?

— À vous d'en décider.

Puis elle s'en va en prenant la direction opposée à la salle de réception, un souffle m'échappe.

~~~

— Mais, que t'est-il arrivé, ma chérie ? me questionne mon père.

Je me laissse tomber dans le fauteuil à leurs cotés, ce qui me vaut des regards choqués de plusieurs invités.

— Rien, Papa. Laisse tomber. J'ai percuté accidentellement quelqu'un et son verre de champagne s'est répendu sur le buste de ma robe. Tu vois ? Ce n'est rien.

Si, c'est quelque chose : si je recroise Ashley dehors, je serai capable de la découper en petits morceaux et de la brûler dans la cheminée. Elle veut et voudra toujours frapper plus.

— Alors, tu as parlé avec le prince ? me demande ma mère, pressée.

— Non, mens-je.

J'ai répondu trop vite. J'espère qu'elle ne se doute de rien.

— Tu ne connaîs même pas son nom ?

Je cherche à toute allure un mensonge assez crédible.

— J'ai entendu dire qu'il s'appelait...