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- Heu... non. Navré, Mademoiselle.

- Oh, excusez-moi, répondis-je, confuse.

Je rabats le châle sur mon épaule, Kayle m'entraînant dans une ruelle un peu moins bondée. Il avait exactement les mêmes cheveux, pourtant. Je ne comprends pas.

- Vous ne pouvez pas faire cela, Eretha, me réprimande Kayle.

- Faire quoi ? lui demandé-je dans la lune, sur un point indéfini.

- Apostropher les gens comme ça alors que vous allez devenir une Campbell.

La ruelle est sombre, malgré le soleil ardent. Je lève mes yeux, devenus étrangement mouillés. Le prince fronce ses sourcils bruns.

- Qui vous dit que j'ai envi d'en devenir une ? riposté-je.

Il laisse passer un petit moment.

- Qui vous dit qu'être loin de ma famille, mes amis ou encore de mon village me plaît ? continué-je, des larmes salées me brûlant les joues.

Je veux le giffler, pour qu'il se rende compte enfin de ce que je vis vraiment. Pour qu'il se rende compte que la vie n'ai pas faite d'or et d'argent. Pour qu'il se rende compte qu'elle n'est pas toute rose.

- Vous n'avez pas le choix, de toutes façons.

Je mets du temps à me l'avouer, mais ce qu'il dit est vrai. Et ça me fait mal. Très mal. J'ai l'impression qu'un couteau transperce mes entrailles.

Sans que je m'y attende, il me prend dans ses bras puissant. Mes pleurs redoublent ; ça fait du bien. J'inspire son odeur entre deux sanglots, que j'adore tant. Je me laisse aller contre son torse, mouillant son débardeur blanc.

Lorsque que je me détache de lui au bout d'un moment, je remarque le dégât de mes larmes et en rougis.

- On ne choisit pas sa vie, Eretha. Si vous croyer que j'ai décidé d'être prince et de gouverner Emmoa un jour... Vous êtes loin de la vérité. Très loin.

Je réussis à lui sourire, malgré mon humeur chagrine.

- Alors, si vous aviez eu le choix, qu'elle vie auriez-vous aimez vivre ?

Kayle joue avec mon châle de ses doigts fins.

- Je pense que j'aurai aimé voyager. Même si c'est interdit. Découvrir d'autres  pays, d'autres cultures, d'autres personnes. Voyager, quoi !

Il m'offre un large sourire, et je ne peux m'empêcher de penser à quel point il est beau, avec ses yeux marron clair et ses cheveux bruns.

Il se rhabille correctement, je fais de même. Nous quittons la ruelle pour nous camoufler dans la foule. Je trébuche sur un pavé. Quand mes yeux se posent sur le sol, quelque chose brille. Je le ramasse et l'examine dans ma main. Une minuscule pierre bleue au reflets translucides. Je la glisse discrètement dans ma poche.

~~~

Nous fesont le tour du magnifique  marché, observant les clients et vendeurs. Avec la chaleur accablante, je ne sais même pas comment ils font pour bouger dans un espace aussi bondé. Je remarque alors que je tiens la main de Kayle dans la mienne. Je ne l'enlève pas pour autant.

Nous sommes devant un étal de bijoux, tous plus resplendissant les uns que les autres. En fait, ils se ressemblent tous à un détail près. Les chaînes d'or encerclent des pendentif formant un prénom chacun. Je cherche le miens, sans succès. Celui de Kayle aussi n'y est pas. De toutes manières, à quoi bon ? Ils doivent coûter une fortune.

La visite du marché terminée, nous allons sur l'une des nombreuses plages de Faune. Nous nous laissons tomber dans le sable chaud et granuleux.

- Parlez-moi de vous, Eretha.

Je ne sais pas pourquoi, mais sa demande me surprend.

- Vous savez, il n'y a pas grand chose à savoir sur moi ! rié-je.

- Dites quand même, dit-il en haussant les épaules.

Nous sommes assis face à face, ses iris claires me sondent.

- J'adore le jaune.

- Belle entrée en matière ! s'exclame-t-il. Cela dit, c'est étonnant : peu de personnes aiment cette couleur.

- Même si c'est toujours le premier feutre qui s'use, je l'aime quand même. Je trouve que c'est une couleur vive qui donne la pêche.

- Continuez.

- J'aime l'odeur de renfermer.

Et la vôtre, aussi.

- Je sais, je suis bizarre, lâché-je, voyant son visage se déformer. Mais j'adore cette odeur.

Un ange passe.

- Par contre, je déteste la pluie. Le clapotis de l'eau m'horripile.

Le prince m'informe que lui, justement, aime la pluie. Lorsqu'il pleut, il s'assoit sur le rebord d'une fenêtre, un livre en main.

- Parfois j'aimerai être comme vous, Kayle, lui annocé-je.

La mer commence à gagner du terrain.

- C'est-à-dire ?

- Vivre au jour le jour. Ne pas penser au lendemain.

Il s'approche de moi, et me déclare quelque chose d'inattendu :

- Je ne vis pas au jour le jour. J'ai peur du lendemain.

- Et pourquoi avez-vous peur ?

Ma voix n'est plus qu'un murmure, presque masqué par les vagues.

- Parce que je ne sais jamais si le lendemain sera aussi sûr que l'hier...

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Coucou, ça va 😃 ?  Je voulais vous remercier pour les 302 vues 😱😵 !!!!! Vous êtes fous 😂😂😂😙 ! En tout cas, merciiii beaucoup d'apprécier mon histoire, et à la prochaine pour le 16ème Chapitre 😋😋😋 !!!
BIIIIISOOOOOOUS 💞💞💞

NeerGrey Eyes  {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant