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Je souris depuis maintenant depuis trois quarts d'heure, et les muscles de mon visage me font mal. Nous sommes dans le jardin avec Kayle, à accueillir de riches convives. La brise s'est légèrement rafraîchie. Ils souhaitent un joyeux anniversaire au prince, me scrutant tous à chaque fois.

- Je suis fatiguée ! me plaigné-je entre deux invités.

- Préparez-vous parce que ce n'est que le début.

Je pousse un long soupir, avec l'espoir que cette soirée se finira rapidement.

- Tout ce que vous avez à faire, c'est sourire, rire, être polie... Faire bonne figure, quoi.

- Trop d'informations pour moi qui n'entrent pas dans mes capacités, je lance.

Il rit avant de souhaiter la bienvenue aux derniers arrivants. Les gardes postés de part et d'autre du haut grillage blanc doré le referment.

- Prête ?

Nous traversons le beau jardin afin de regagner le Palais.

- Absolument pas, je réponds.

Il verrouille son regard au mien.

- Dites-vous qu'après cela, vous serez tranquille, Eretha.

Je souris bêtement, car j'adore sa façon de prononcer mon prénom.

- Qu'est-ce qui vous fait sourire ?

- Oh, rien.

Nous gravisson les marches blanches de marbe, et je bute sur l'avant dernière. Kayle me rattrape de justesse en me tenant par le bras.

- Merci. Vous voyez, c'est mal parti.

Je tape mes talons sur le sol pour retirer la terre.

- Au pire, si vous tombez, je serai là.

Je lui souris puis nous pénétrons dans le Palais, moi accrochée à son bras. Sa rose blanche est toujours solidement épinglée à mon bustier.

~~~

La salle de réception est bondée, les rires et conversations plus pationnantes les unes que les autres fusent de toutes parts. Les dames sont envelopées dans de magnifiques tissus blanc et or. Les messieurs discutent entre eux de leur inestimable fortune, de leurs affaires.

- Je pense que je vais vomir, chuchoté-je.

- Mais non, c'est dans votre tête, me rassure Kayle.

- Hum...

Nous montons sur l'estrade, déserte pour l'instant. Je m'apprête à m'assoir à l'extrémité, comme il me l'avait suggéré, mais le prince m'en empêche.

- Asseyons-nous au milieu, le temps que mes parents arrivent.

- Vous pensez que l'on peut ?

- Vous oubliez qui je suis.

Je finis par m'assoir à sa gauche. Un valet vient nous porter l'apéritif, surpris de nous voir assis à la place du roi et de la reine.

- Nous allons rester ici, à contempler les convives ? demandé-je en me servant sur le plateau d'argent.

Le valet me tend une minuscule assiette pour que je puisse y mettre mes toasts. Je prend quelques crevettes, des petites rondelles de pain brioché avec du saumon fumé. Et puis, soyons fous : je finis de décorer mon assiette de toasts au fromage.

NeerGrey Eyes  {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant