NeerGrey Eyes {En Réécriture}

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Les perles d'une couleur nacrée scintillent tandis que je passe une main dans le bouquet de roses rouges.

Le reflet de la glace me renvoie une image de moi que je n'ai pas l'habitude de voir. Je suis incroyable belle, et mes cheveux sont coiffés d'une manière très élégante.

Je ne pensais pas qu'un tel jour puisse arriver dans ces circonstances.

- Eretha ?

Je reconnaîtrais cette voix entre mille. Cette façon de prononcer mon prénom me donne toujours des frissons.

- Surtout, n'ouvre pas la porte, annoncé-je en me précipitant vers celle-ci.

- Pourquoi ? me demande le prince.

- Ça porte malheur de voir sa fiancée dans sa robe de mariée avant la cérémonie.

- Ah bon ?

- Enfin, c'est une tradition dans mon village.

La nostalgie commence à faire surface. Mais je ne la laisse pas voir le grand jour.

- Prête ?

- Un peu nerveuse mais ça va.

Je rajuste une pince dans ma chevelure.

- Il n'y a pas de quoi, me rassure-t-il. Dis toi que nous serons seuls lorsque tu avanceras vers moi. Je t'éblouirai avec mon costume.

- Tu ne changeras jamais.

- C'est comme ça que tu m'aimes.

Un léger silence s'installe. Je ne le lui ai jamais dit, d'ailleurs. Lui non plus. Je ne sais pas si je dois le faire maintenant alors que nous sommes là, à nous parler à travers une porte.

- En parlant d'amour..., hésité-je.

Je pense à mes yeux, aussi. À sa réaction. En y réfléchissant, je pense qu'il serait plus contrarié que je le lui aie caché si longtemps.

- Et si je ne suis pas celle que je suis ? murmuré-je.

- Tu sais, pour tout te dire, je ne pensais pas que tu étais une fan du thé menthe-réglisse. Et pourtant...

Sa remarque m'arrache un rire.

- C'est délicieux.

- C'est infect.

Un ange passe. Mais ça fait du bien.

- Peut-être qu'un jour je decouvrirai que tu as un goût prononcé pour quelque chose auquel je n'aurais jamais pensé, me dit-il gentiment.

Ses paroles me réconfortent.

- Que tu détestes le thé pomme-canelle ou que tu adores le orange...Tu restes toi. Et j'apprécie cette Eretha-la. Même si ne pas aimer le thé pomme-canelle est un crime.

Un sourire s'étant sur mon visage.

- C'est imbuvable.

Je reste plantée devant la porte, à imaginer son costume. Cependant, je n'y arrive pas.

- Décris-moi ce que tu portes, Kayle.

Je l'entends presque réfléchir.

- Eh bien, c'est un ensemble bleu nuit, et je porte une chemise blanche. Ainsi qu'une rose blanche dans ma poche avant. Rien que pour toi.

- Quelle belle attention !

Je l'entends bouger derrière la porte.

- Je dois y aller. Je t'attendrai.

- À tout à l'heure Eretha.

- À tout à l'heure, Kayle.

Mai je pense qu'il ne m'a pas entendu.

Je commence à tourner en rond dans la pièce, mon pouls s'accélère en raison de l'appréhension.

Au bout d'un moment un garde vient me chercher. Il a laissé l'uniforme pour l'occasion. Mais il a toujours son arme.

- Où sont mes parents ? demandé-je.

Je ne les ai toujours pas vu.

- En bas, Mademoiselle. Nous devons y aller, les invités sont déjà presque tous installés

Je le suis tout en triturant mes mains. La nervosité se fait de plus en plus ressentir. Ça y est, on y est enfin. C'est le fameux jour.

Je dévale l'escalier, encadrée de quatre gardes. Ma traîne me suit comme une ombre.

En bas, les gardes me laissent devant les immenses portes closes de la salle de cérémonie. Un brouhaha se fait entendre.

- Eretha.

Je me retourne quand une main se pose sur mon épaule.

- Papa ! lui sauté-je au cou.

- Doucement, tu vas ruiner ce magnifique maquillage, me sourit-il en se détachant rapidement de moi.

Il passe un bras sous le mien.

- Prête ?

- Non.

- Tu es Eretha Weavers. Bientôt Campbell. Alors, bien sûr que ça va, me lance mon père pendant que les portes s'ouvrent.

Un silence de plomb s'installe. En me voyant entrer avec mon père, tout le monde se retrourne puis se lève. Un piano entonne une douce musique.

Je remonte lentement la longue allée, les regards rivés sur moi. Les bancs sont joliment décorés des fleurs que Kayle et moi avons choisi.

Au moment où je relève enfin la tête, je le vois. Debout, en face, dans ce si beau costume bleu foncé. Sa chevelure est mieux coiffée que d'habitude, ce qui lui donne un air encore plus charmant.

Et il avait raison : je ne vois plus personne. Seulement lui. Juste Kayle.

Arrivés devant lui, mon père me prend la main pour la mettre dans celle du prince. Mes yeux sont rivés aux siens.

- Tu es magnifique, chuchote-t-il tout bas afin que seule moi puisse l'entendre.

- Merci, toi aussi.

Le maître de cérémonie intime aux convives de se rassoir. Je remarque les caméras aux coins de la salle.

- Je vais te le dire, me dit-il.

Ensuite, c'est comme si tout se passait au ralenti.

Je croise le regard de Mérédith, un sourire mesquin aux lèvres.

Et c'est à cet instant précis que des balles commencent à fendre l'air.