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Je passe une main sous l'oreiller. J'ai un mal de crâne atroce. J'essaie de me rendormir, sans succès.

Je me lève tant bien que mal. Pendant un moment, je reste assise au bord du lit, à me remémorer la soirée d'hier. Je me souviens avoir goûté du gâteau citron-meringué, avoir bu du champagne. M'être resservi deux fois. Ensuite, plus rien. Le trou noir. Je tiens mal l'alcool.

Je me recouche, gigotant souvent dans mon lit. J'entends toquer, mais ne réponds pas.

La porte s'ouvre quand même, laissant la lumière du couloir entrer.

- Vous allez bien, Mademoiselle ? Je ne vous ai pas vu descendre, alors je m'inquiétais.

Je reconnais la voix de Candie.

- J'ai mal à la tête, c'est horrible, je réponds d'une voix étouffée par l'oreiller.

- Je peux vous amener des comprimés, si vous voulez.

- Je veux bien. Merci.

Elle me prévient qu'elle reviendra vite avant de ressortir.

Je me lève quand même, pour voir si j'ai mes lentilles. Devant le miroir qui me renvoie mon reflet, je devine que non. Mes yeux sont plus foncés que d'habitude, ils ont la couleur des feuilles de séquoia. Si je ne les ai pas, cela signifie que j'étais consciente. Qui d'autre aurait pu les enlever, de toutes façons ?

Je place mes lentilles (qui étaient sur le rebord du lavabo) avant de me laisser tomber sur le lit. Je suis exténuée. Et j'ai mal partout.

Candie revient au bout de cinq minutes à peu près, un plateau d'argent dans les mains. Elle me tends un verre d'eau avec un comprimé. Je l'avale difficilement.

- Je vous est apporté votre petit déjeuner, aussi.

Lorsque je lui répond que je n'ai pas faim, elle se fâche.

- Vous devez manger ! Ce n'est pas en restant allongée que vous allez reprendre des forces.

Elle me ressert de l'eau, puis je m'attable. Les bretelles de ma nuisette tombe sur mes épaules. Elle est trop grande.

- Vous voulez que je lui demande de venir vous tenir compagnie ? demande Candie, sur le seuil de la porte.

J'hausse les épaules. Qu'elle fasse ce qu'elle veuille. La présence du prince ne me fait ni chaud ni froid, après tout.

Elle prend mon geste pour un oui.

Je mords dans un croissant sans appétit. Je pense à mes cours avec Madame Ward, tout à l'heure. Je n'ai pas du tout envi d'y aller, mais je ne pense pas qu'ils seront annulés. Je n'avais jamais eu une migraine comme celle-ci. C'est comme si mon crâne était pris dans un étau.

- Puis-je entrer ?

Je ne réponds pas, sachant que Kayle rentrera quand même. J'entends ses pas se rapprocher, et le vois s'assoir du coin de l'oeil en face.

Je continue à manger. Au moins, cela m'occupe. Je songe au spectacle que je dois offrir au prince, avec mon "pyjama" trop grand et ma mine de détérée.

- Vous ne dites rien ?

- Qu'aurais-je à dire ? je riposte en levant les yeux vers lui.

- À votre avis ?

Son visage est neutre, ne laisse apparaître aucune émotion. Je réfléchis avant de m'exclamer :

- Ah ! Oui : j'ai oublié de vous dire.

Je vois son visage espérer.

- Euh... je ne me souviens plus de ce qu'il s'est passé, hier. Le trou noir.

Il fronce ses sourcils brun. Je bois une gorgée de lait frais.

- Je me souviens avoir mangé du gâteau citron-meringué.

Kayle sourit un bref instant.

- Puis d'avoir bu du champagne. Deux verres. Ensuite... et bien, je ne sais pas. Enfin, je ne sais plus.

Je ris, sans savoir pourquoi. Ce qui fait redoubler mon rire, et ma tête me lance encore plus.

- Ça vous fais rire ?

Je lâche le petit bout de croissant qui me restait dans mon bol.

- Non, absolument pas.

Et en réfléchissant, il n'a pas tort. Seul lui sait ce qu'il s'est passé ensuite. Il se lève, et se dirige vers la baie vitrée.

- Que s'est-il passé, au juste ?

Il laisse un silence s'installer avant de répondre. Une réponse qui me laisse bouche bée.

- Si je vous dis que nous avons échangé un baiser... Vous me croiriez ?

Maintenant, c'est à moi de froncer les sourcils. Il détourne son regard du paysage pour plonger ses prunelles si claires dans les miennes.

Je me lève, ouvre la bouche. J'hésite.

- Euh... Je... À vrai dire...

Je suis confuse. Je vois son visage se déformer par la tristesse. Lui qui est si maître de lui, d'habitude.

- Peut-être que c'est le champagne qui m'a embrumé l'esprit...? risqué-je.

Il s'approche de moi d'une lenteur effrayante.

- Le champagne qui vous a embrumé l'esprit, vous dites ?

Je ne répond pas, trop occupée à fixer ses lèvres. Je les ai touchées. Plus, même. Je les ai embrassées.

Il rit doucement.

- Oui, ce doit être ça, ajoute-il. Une foutue boisson qui vous a fait perdre la mémoire.

Il s'en va, claquant la porte au passage.

Je ne sais plus quoi penser. Je suis perdue. Complètement paumée. La seule chose que je me promets à ce moment, c'est que je ne boirai plus jamais de champagne.

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Et comme presque toujours, merci d'être encore là 😶...
BISOOOOOOOOUS 🙊🙊🙊💞 ET BONNE ANNÉE (EN AVANCE 😂😂) !!!

NeerGrey Eyes  {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant