- Donc, si je comprends bien, les tours se déplacent sur le côté ? demandé-je pour être sûre avant de commencer la partie.
Même si je doute de la remporter.
- Oui, et les petits pions se déplacent vers l'avant, mais en diagonale. Vous avez compris ?
- Je pense, oui. Commençons.
- Je prends les noirs.
- D'accord, dis-je en ramenant les pions blancs vers moi.
Je regarde Kayle disposer les siens d'une manière précise, je l'imite.
- Ça vous dirai de jouer à un jeu ? me questionne-t-il.
- Ce n'est pas ce que nous sommes déjà en train de faire ? je riposte, en plaçant mon dernier pion, la reine.
Mon sourire se fige devant sa mine sérieuse. De l'eau brille dans sa chevelure brune.
- Quel genre de jeu ?
Je suis sur la défensive.
- À chaque fois l'un réussit à gagner le pion adverse, il a le droit de poser une question à l'autre.
Je le fixe, et manque d'éclater de rire. Pas parce que c'est drôle, mais parce que je sais d'avance que je suis fichue.
- D'accord, finis-je par dire.
La partie commence, silencieusement. J'observe le visage de Kayle, étonnamment sérieux. Je le trouve très... beau, comme ça.
- Et de un ! s'exclame-t-il, prenant un petit pions blanc.
J'esquisse une petite moue, appréhendant sa question.
- Vous préférez les robes où les pantalons ?
J'y crois pas...
- Quelle question ! Les pantalons, évidemment. Même si j'adore les robes du Palais, leur imposant volume n'est pas très pratique pour descendre les escaliers.
Il secoue la tête, l'air dire qu'il n'en peu plus de moi. Cependant, un sourire apparaît sur ses lèvres.
La partie continue, et je réussis (je ne sais pas comment) à lui prendre un cheval.
- Si vous pouviez choisir, quel métier voudriez exercer ?
Je sais ce que vous aller me dire. C'est peut-être la seule fois que je vais gagner, et je pose une question sans grande importance. Je croise mes jambes.
- Peintre.
Je suis surprise. Je n'aurai jamais imaginé.
- J'adore la peinture. On peut exprimer tout ce qu'on veut, sur la toile : nos sentiments, ce que l'on aime. Mais bon, ce n'ai qu'un passe temps.
Nous continuons notre jeu d'échecs, et il gagne presque tous mes pions. En une soirée, il en sait déjà beaucoup sur moi. De ma plus grosse honte à mon plat préféré.
En parlant de nourriture, je me rends compte que nous n'avons pas dîner.
- Echec et mat ! s'exclame Kayle. Pour cette fois, vous aurez droit à une question plus ou moins...
J'étais dans mes pensées, je n'ai pas pu voir son action. Il se penche par-dessus la table et me sonde du regard. Il est si proche que j'arrive à percevoir les filaments de couleur de ses iris claires.
- À ce moment là, quelle est la chose que vous désiriez le plus ? murmure-t-il.
Hum. À ce moment là, je voudrais...
- Un gâteau.
Il hausse un sourcil, amusé. J'ai faim, moi.
- C'est dans mes cordes, dit-il en se levant.
Il demande à un valet, par le biais d'un interphone accroché au mur, de nous amenez une multitude de gâteaux avec un peu de champagne.
Oh, du champagne. À l'évocation de cette boisson, mes joues s'embrasent légèrement.
Le plateau arrive bien vite, et nous avons fini notre partie. Kayle à gagné, bien-sûr.
- Vous en voulez ? me demande Kayle, désignant un gâteau mousseux.
- Quel goût ?
- Citron meringué.
Je connaît ce parfum de gâteau. J'en ai déjà entendu parlé. Tout le monde vantait le gateau citron-meringué de la boulangère, au village.
- Je veux bien goûter, oui.
Il me tend une part, qui s'émiète dans ma main. Le prince prends quelque chose qui ressemble à une tartelette à la fraise.
Je ferme les yeux. Le goût, un peu acidulé, emplit ma bouche de sa saveur.
- Oh... C'est tellement bon ! murmuré-je, la bouche pleine.
Kayle attrape la bouteille de champagne qui se trouve dans le sceau remplit de glaçons. Il la débouche, puis me sert dans une flûte de champagne en verre.
- Aux merveilleux gâteaux... lance-t-il, souriant.
- Aux merveilleux gâteaux, je répète.
Et nous trinquons. Les bulles pétillent sur ma langue. Je n'en avais jamais bu, auparavant. C'est délicieux.
- J'adore vote chambre. Elle est très jolie.
- Euh... merci.
C'est la première fois que je l'entends hésiter. Je me ressers un verre. J'ai la tête qui tourne, soudainement. Ça va passer.
Je me lève, et ouvre les fenêtres du balcon. L'air de la nuit rafraîchit mon visage, jouant avec mes mèches rebelles.
Kayle me rejoins, son verre en main. Il s'accoude au rebord. Sa chemise blanche est remontée jusqu'à ses coudes, laissant à nue sa peau halée. Je ne peux m'empêcher de remarquer que nous sommes assortis, avec nos vêtements blanc.
- Si je pouvais, je passerai ma vie entière à lire.
Kayle ne dis rien, mais je sais qu'il m'écoute.
- Lire sert à nous évader, à vivre pleins d'autre vies, en quelque sorte.
Je me penche par dessus la rembarde. Les buissons bien taillés forment de beaux dessins, vus de haut. Le prince pose une main sur mon épaule afin que je ne tombe pas et me repousse.
Je plonge mon regard dans le sien puis m'approche tout près de lui. Il a toujours son verre en main. Je pose la mienne sur son coeur, qui bat si vite. Je pense que le mien aussi.
- Je vous ai déjà dit à quel point j'aime vos yeux, Monsieur Campbell ?
- Non, je ne crois pas, non.
Ses paroles sont mumurées, à peine audibles. Ça ne tourne pas rond, dans ma tête. Peut-être ai-je forcé sur le champagne. C'est le champagne.
Malgré mes talons, je ne suis pas assez grande. Je me mets sur la pointe des pieds, et approche mon visage du sien. Je dois être rouge, car j'ai très chaud.
C'est à cet instant que je pose mes lèvres sur les siennes. Il est un peu déconcerté, au debut, mais fini par poser sa main sur ma joue. Le baiser que nous échangeons sur ce balcon est doux et chaud. Je l'adore.
Une petite voix s'insinue dans mon esprit. Ce n'est pas toi, Eretha. C'est le champagne. Du moins, j'essaie de m'en convaincre...
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Heeeeeeeey !!! Comment allez-vous 😄 ? Je reviens en force avec un neeeewww chapitre 😻💪! J'espère que vous avez apprécié (je ne dis jamais "aimé", c'est un sentiment trop fort) 💞💞💞 !!!
Merci beeeaauuucouuuup de lire ❤ !
Bisooooooouuuus 😝😍😍😍😝
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NeerGrey Eyes {En Réécriture}
Adventure« Parce que j'ai les yeux verts, je dois me cacher. Parce que j'ai les yeux verts, je suis une anomalie pour la société. Parce que j'ai les yeux verts, je suis détestée. Mais surtout, parce que j'ai les yeux verts, on cherche à me tuer. . . »...