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Je ris tellement que je manque de recracher toute la nourriture qui se trouve dans ma bouche. Je prends la serviette sous mon assiette et me l'essuie en essayant d'avoir un air princier. Peine perdue.

- Nous ne devrions pas faire cela, dis-je, une fois calmée.

- Vous ne devriez pas rire autant.

- Difficile de se retenir...

Nous nous sommes rassis au milieu, tandis que les invités valsent au centre de la pièce.

- Si je vous disais gouverner ? demande Kayle.

- Je répondrais calvaire.

Il m'observe, dubitatif.

- Pour une fois, je suis d'accord.

J'avale une gorgée d'eau. Je me surprends à penser à notre mariage. Serons-nous dans cette même et agréable humeur ? Ou, au contraire, aurons-nous la mort dans l'âme ? Pour tout vous dire, je ne sais pas. Mais je sais qu'à cet instant, sa belle rose tient bon à mon bustier.

- Ça vous dirait de faire un tour dans le jardin ? me demande-t-il.

- Volontiers.

Nous descendons de l'estrade et jouons des coudes dans la foule pour atteindre la sortie. L'air frais se fraie un chemin dans mes poumons, me procurant une délivrance inégale.

- Vous êtes la vedette de cette soirée, et vous préférez fuir.

- L'ambiance devenait oppressante.

Nous marchons dans l'herbe jusqu'à arriver à un banc de marbre. Je m'assois dessus, et lui par terre.

- Vous pouvez-me dire, maintenant...

Je réfléchis.

- Tant que je n'aurai pas mangé mon dessert, je ne vous dirai rien.

- Alors allons déguster ce gateau en vitesse.

Il me prend par la main et me force à me lever. Cependant, je m'obstine à rester assise. Kayle s'approche.

- Chatouilleuse ?

- Pas du tout.

Je ne dois pas être crédible car il pose ses mains chaudes sur mon ventre dénudé et me chatouille

- Pitié ! crié-je, les larmes aux yeux.

Nous basculons dans l'herbe, essoufflés.

- Eretha ?

- Oui ? sourié-je.

- Vous savez que...

Il n'a pas le temps de terminer sa phrase. Un bruit derrière un rosier nous fait tourner la tête de concert. De peur, je me rapproche du prince.

Lorsqu'un renard débouche du buisson, j'ai envie de me faire pipi dessus. Il s'assoit sur son postérieur et nous observe de ses yeux noirs. Il ne bouge pas.

Je tire Kayle par le col de sa chemise pour qu'on s'en aille.

- Aller, venez, ne restons pas ici.

- Non ! Peut-être qu'il est docile.

- Mais vous perdez la tête. Il peut bondir sur vous d'une minute à l'autre.

J'ai vraiment envie de le gifler pour lui remettre les idées en place.

- Si on finit de manger ce fichu dessert, je vous promets de vous dire ce que vous voudrez, chuchoté-je.

Ma déclaration à l'air de lui faire de l'effet parce qu'il se détourne pour se retrouver nez à nez avec moi.

- Vraiment ?

- Oui, je soupir, ma main accrochant toujours le col de sa chemise.

Ses prunelles essaient d'aller au plus profond de moi, et quand il se penche pour remettre une mèche rebelle derrière mon oreille, mon coeur rate un battement.

- C'est une proposition que je ne peux refuser, finit-il par dire.

Il jette un dernier coup d'oeil à l'animal qui n'a toujours pas bougé d'un poil. Étrangement, lorsque Kayle lui fait un mouvement de main afin qu'il regagne la forêt, celui-ci lui obéit.

Le prince me tend une main et m'aide à me relever.

- C'est la dernière fois que je me promène avec vous.

- Vous me faites rire.

- Pourquoi ? le questionné-je.

- Parce que vous n'avez rien à craindre.

C'est une blague ?

- Nous venons de nous retrouver face à un animal sauvage en pleine nuit et vous, vous m'assurer que je n'aie pas à avoir peur ?

Je m'arrête deux marches plus haut que lui du Palais tandis qu'il m'observe de ses yeux rieurs.

- Si vous saviez...

- Dites-le moi.

Il gravit une marche, amenuisant la distance qui nous sépare. La lune reflète ses rayons bleutés sur ses yeux éclatants.

- C'est à vous de me dire quelque chose, non ?

Je descends, réduisant encore plus la distance.

- Que si nous dégustons ce dessert. Et, voyez-vous, avec ce qui vient de se passer, je n'ai plus très faim.

Pour être franche, je serai capable de manger n'importe quoi.

- Vous jouez avec moi ? murmure-t-il.

À ce moment, ce n'est pas lui, que je regarde mais ses lèvres.

- Je suis très joueuse, assuré-je.

J'hausse un sourcil en souriant pour lui montrer que j'ai toujours ce que je souhaite avant de lui voler un léger baiser sur la joue.

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Coucou, ça va 😃😄 ?! Bien, j'espère !!! Voici un neeew chapitre de 741 mots 💕😻 !!! Vous avez apprécié 😃 ? Tant mieux 😀 (ou tant pis 😮)...
À la prochaine pour le 30ème chapitre ❤👌 ! Et merci à tous pour toooous vos commentaires (qui me tuent le plus souvent 😂😂😂😙) et pour vos votes 💞 C'est trop gentil 😢😊 !!!
💕💕💕Bisooooous💕💕💕

NeerGrey Eyes  {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant