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Le jardin est immense, peuplé de fleurs et buissons, bien taillé. Le soleil tape toujours depuis la fenêtre de ma chambre. Un valet m'y a conduit en m'informant q'une équipe de maquilleuse allait arriver d'ici-là. Je n'ai pas l'esprit aux poudres et aux fards.

Je descends du rebord de la fenêtre explorer la pièce. Un lit à baldaquin s'y trouve, où quatre personnes de ma corpulence auraient facilement pu y s'allonger. Le lit a été bâtit dans du bois d'acajou, c'est très fin et délicat. Je pose ma main dessus: il est lisse, sans aucuns sillons.

Les draps sont d'un blanc immaculé, la couverture est brodée de fils d'argent qui représentent l'armoirie d'Émmoa, un saphir entrelacé dans deux grandes feuilles. Je palpe les coussins et l'énorme boudin. Qu'il sont moelleux, ma foi !

Je me dirige vers le bureau marron dans un coin de la chambre. Du papier à lettre, un encrier et une plume d'oie y ont été posés. Pourquoi ne pas avoir mis un stylo, tout simplement ? Sûrement un caprice de riches.

La commode de bois en face du lit est surplombée de plusieurs jolis vases et pots en porcelaine.

J'ouvre ensuite la porte de la salle de bain, la profondeur de la pièce semble m'engloutir. Le carrelage éclatant au sol renvoie presque mon reflet.

Après avoir senti maintes boules de bains et crèmes pour le corps, je saute sur mon lit.
À peine ai-je le temps de souffler que la porte s'ouvre à la volée. Je susaute puis tombe par terre dans mon geste de frayeur. Ouch ! Ça fait mal.

— Vous allez bien, mademoiselle ? me questionne une petite femme en m'aidant à me relever.

Une fois debout, je la remercie. Elle est minuscule et a de beaux yeux noirs. Elle porte une robe marron usée lui arrivant aux genoux. Derrière elle se tiennent d'autres femmes armées de peignes, de brosses, de laque, de fers à lisser, de pinces et encore pleins d'autres choses. Des instruments de torture, quoi.

—  Je m'appelle Candie, me sourit-elle. Vous devez être Mademoiselle Weavers.

J'approuve tout en lui offrant un chaleureux bonjour. Elle n'a pas l'air méchante. Au contraire, j'ai l'impression qu'elle a toujours un sourire placardé sur son visage rond à la peau légèrement matte.

— Oh ! Je vous en prie, je fais si vieille que ça ? Appelez-moi par mon prénom, voyons ! L'équipe de maquilleuse et moi-même avons été envoyées dans le but de vous préparer pour ce soir. Je suis là pour veiller au bon déroulement de votre vie au palais.

Ce soir ? Je ne sais pas ce qui ce passe ce soir, je n'ai pas été mise au jus.

— Comment ça, ce soir ?

— On ne vous a pas mis au courant ? me demande Candie, surprise. Tous les soirs, vous devez dîner avec la famille royale. Question de principe.

Je l'observe, éberluée. Tout sauf cela. Pas la famille au complet. Déjà que je ne supporte pas Kayle et que la reine me déteste, les deux ensemble, ça ne va pas le faire... J'ai le moral à zéro, j'aimerai m'enterrer six pieds sous terre.

— Si vous voulez bien me suivre, me tire alors la femme de chambre de mes pensées noires.

Nous sortons toutes de la chambre, traversons les longs corridors tapis de velours rouge du château. Le luxe est éblouissant. Je n'ai jamais vu autant d'or et moulures. De belles tapisseries ornent les murs blancs, des lustres de cristaux pendent aux plafonds. Les escaliers possèdent des rampes en or. C'est éblouissant.

Nous nous arrêtons enfin devant une porte à la poignet d'argent.

— Vous pouvez entrer, me dit Candie. C'est la pièce où Madame Campbell se fait préparer lors de grands évènements.

J'hésite à rentrer. Ne pouvait-on pas faire cela dans ma chambre ? Je n'ai pas envie de me mettre encore plus la reine à dos. Si ce n'est pas déjà le cas...

— Ne vous inquiétez pas, elle ne mouchera pas.

C'est sûr, qu'elle ne dira rien. Elle ne dira rien devant elles.

J'entre finalement dans la petite pièce. Elle est grande, mais comparée aux autres, paraît exiguë.

— Asseyez-vous, mademoiselle, m'intime gentiment l'une des maquilleuse en me désignant une chaise haute.

Je m'assois face à un immense mirroir. Elle me demande quand est-ce la dernière fois que je me suis lavée les cheveux. Je lui reponds que je l'ai fait ce matin, puis elle commence à s'affairer sur mon visage en l'enduisant de pommade. La maquilleuse me farde d'une poudre légère et agréable. Elle passe le relais à une autre maquilleuse, qui s'occupe de mes yeux.

Pendant que j'ai les yeux fermés, je sens des mains habiles commencer à boucler mes longs cheveux aubrun. Finalement, cela fait du bien...

Après m'avoir épilée les jambes, bras et aisselles, les maquilleuses m'emmènent devant la glace. Je suis ébahie. Elles ont vraiment des doigts de fées. Leurs travaux sont époustouflants.

Pour la première fois, j'accepte mon apparence devant un miroir.

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Salut à tous 😻😻 !!!
Et oui, je suis encore vivante ! Et comme vous pouvez le voir, j'ai enfin réussi à sauter des lignes 😂😃😃 !!!
Sur ce, je vous remercie de continuer à lire. Je vous aime tous 💘💘💘
À la prochaine !

NeerGrey Eyes  {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant