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- Blanc et rouge ou blanc et or ?

Kayle et moi examinons le choix qui s'offre à nous. Son anniversaire est dans une semaine, et nous faisons les préparatifs. Enfin, nous aidons. Il y a une différence.

- Alors ? demande Candie, trois rouleaux de tissus dans les mains.

Nous sommes dans l'immense salle de réception du Palais. De longues tables s'y trouvent. Les rideaux de velours rouge ont été décrochés pour être remplacés dans une autre couleur.

- J'aime bien le rouge et blanc. Et vous ?

Le prince à les mains dans les poches avants de son pantalon en lin. Il observe les couleurs, comme si cela était un choix crutial.

- Pareil. Blanc et rouge, finit-il par dire.

Je pensais qu'il pencherait plus pour l'autre combinaison.

- Très bien. Je vais allez l'annoncer au roi, sourit Candie.

Elle sort de la pièce. Le prince marche d'un pas nonchalant entre les tables. Un espace a été laissé au fond pour notre danse.

Notre relation (si l'on peut appeler ce qui nous lie comme ça) est encore floue. Je ne la comprend pas encore très bien. Je pense même que je ne la comprendrais jamais. Kayle lâche un soupir.

- Quelque chose vous tracasse ? je demande en m'approchant.

Les rayons du soleil d'après-midi donnent une lueur dorée à son visage.

- Quelque chose m'exaspère, plutôt. Et je ne peux y remédier.

Il avance encore vers le fond de la pièce, comme s'il souhaitait mettre une distance entre nous. Kayle s'assoit par terre contre le mur. Je tire une chaise blanche de la table la plus proche et m'y assois à mon tour.

- Essayez de trouver une solution, d'en parler à quelqu'un, de...

- Ça ne sert à rien, Eretha. C'est peine perdue.

- Si vous le pensez.

Je n'insiste pas.

- Et si je vous disais espoir ? me questionne-t-il ?

- Je reponds faiblesse, sans le moindre doute.

Le prince fronce les sourcils.

- L'espoir est une faiblesse, pour vous ?

- Oui. On se donne de l'espoir dans un cas désespéré. Pour fuir la réalité au lieu de l'affronter en face. Une illusion.

Kayle rive son regard au mien.

- Vous avez une vision très... péssimiste de la vie.

- Non, pas du tout. Je suis juste réaliste.

L'ombre d'un sourire se pointe sur ses lèvres, mais il n'apparaît pas. Il se relève, et me tend sa main.

- Me feriez-vous l'honneur de m'accompagner ?

Je dodeline de la tête, il fait semblant d'être offusqué par mon hésitation.

NeerGrey Eyes  {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant