Chapitre 28

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Ça devait être le vingtième dossier que je bouclais aujourd'hui. J'étira mon dos en levant mes bras en l'air, pile le bon moment pour que Jal me fasse comprendre qu'elle avait une envie pressante. La laisse accrochée à son collier, je prévenu Cathy que je sortais dégourdir les pattes de la canidé. J'en profita pour dégourdir les miennes aussi. Le commissariat se trouvait sur l'esplanade des Invalides au bord des quais. Une fois le grand tour du jardin fini, je retourna à mon poste pour terminer les fichiers entrepris plus tôt dans la journée. 10h38 était affiché à la pendule de l'accueil.

-Trésor, tu as reçu un appel pendant que tu es partie. M'informa ma collègue.

Je la remercia et vu un appel manqué et un message vocal de Ken. Je tapa le numéro de ma messagerie et attendit le début de son enregistrement.

-Hey, euh c'est Ken. C'était pour te rappeler que tu as encore ton t-shirt chez moi. Et que...euh...faudrai que tu viennes le chercher. Demain vers midi je pars sur les routes et on pourrait en profiter pour se voir ce soir non? J'entendis au loin des sifflements et des hurlements des garçons qui le taquinaient. Non mais les écoutes pas. Tu viens ce soir hein? Je serai chez moi dès que j'aurai fini au studio. Bisous.

J'étais vraiment touchée qu'il pense à me voir avant son voyage. Je savais très bien qu'il ne voulait pas jouer aux cartes et qu'il exigeait sa dose.

À: Ô Grand Nekfeu:
Je finis le service dans l'aprem, tu veux que j'apporte quoi?

Je n'eu pas le temps de verrouiller mon cellulaire que j'entendis l'intervention sonore qui m'indiqua l'arrivée d'un nouveau message.

De: Ô Grand Nekfeu:
Comme d'hab.

Je souria à son message qui signifiait l'apport d'une bouteille d'alcool fort, un peu de consommation piquée au commissariat. C'est sûr que le visage de la caissière du supermarché du coin était surprise de mon achat  assez atypiques en pleine après-midi. J'avais laisser Jal à Maxime car lui était de nuit. Les stations de métro enfilées, je me dirigea vers l'appartement de ma convoitise.

-Salut. La porte s'ouvrit sur un Ken cerné et plus mal rasé que d'habitude. J'entra et déposa mes mains froides de l'extérieur sur ses joues.

-T'es sûr que ça va ? Dis-je en refermant la porte d'entrée du pied.

-J'ecris à balle en ce moment, mais ça va. Il esquissa un sourire apaisé quand je passa une mèche de cheveux du bout de mon index derrière son oreille.

Je m'assis alors sur son canapé et sortis de mon sac son gros pochon de consommation.

-Je pourrai pas le faire à chaque fois. Lançais-je en le balaçant sur sa table basse rempli de papiers administratifs qui se mêlait à ses écrits.

-Mais t'es la best. Il attrapa son graal, s'assit à côté de moi et embrassa le coin de mes lèvres avant de se pencher pour attraper sa boîte sous le canapé.

On fit alors un concours de celui qui roulait le plus vite, comme à chaque fois ça se jouait de peu. Mais cette fois c'était mon tour.

-P1! Dis-je en lança le dernier spliff sur la table en levant les mains en l'air en me redressant de ma position penchée.

-Fais chier. Il mima mes mouvements en soupirant.

-La prochaine fois Kenny. J'entoura ses épaules et posa ma tête sur l'une d'elle.

-Ouais, en 3 semaines j'aurai le temps de m'améliorer avec Doum's.

Sur cette dernière phrase j'alluma le dernier roulé avec le clipper qui se trouvait dans la poche avant de son sweat Seine Zoo. Toussa quelques fois avant de lui passer le pillon.

-Alors comme ça on supporte pas la weed la gendarmette ?

-Tu vas voir si elle est pas forte celle là.

-T'avais pas qu'à la prendre. Il tira une longue taffe et posa le tube dans le cendrier qui se trouvait sur l'accoudoir, me prit les hanches et me pose sur son bassin.

-C'est qui qui me l'as demandé ?

-Peut être mais c'est toi qui est d'accord de ramener à chaque fois. Ses mains passèrent sous mon pull et se greffèrent sur le bas de mes reins.

Je repris le joint qui se consummait lentement dans le cendrier et en tira une longue taffe avant de le souffler la fumée blanche sur le visage du grec.

-T'as pas amené une bouteille? Questionna t-il en commençant de légers cercle sur ma peau du bout de ses doigts.

Je me pencha en essayant de pas le brûler avec le bout de spliff, attrapa mon sac, le posa entre nous et en sortir une bouteille de tequila.

-Parfait pour les body shots de ce soir. Souligna t-il.

-Je sais comment ils finissent tes body shots.

-Tu pensais vraiment qu'on allait juste passer une soirée devant Netflix tranquille?

Je posa ma tête dans son cou et en ne bougeant pas de ma place, coinça l'illicite entre ses lèvres. Une fois fini il jeta le filtre dans le cendrier et me resserra contre lui. La chaîne de rap qui passait à la télé diffusa alors son nouveau clip avec 86 Joon sorti quelques jours plus tôt.

-Ah, ces Air Max 95 sans chaussettes, tu me donnes envie de vomir. Commentais-je.

-Mais d'où tu juges? T'as vu ta tête? C'est plutôt ça qui me donne envie de vomir.

J'ouvris la bouche choquée par son propos, mais la ferma bien vite en me décollant de son torse les bras croisés. Ni une, ni deux il essaya de passer sa tête entre le noeud formé de mes membres en gémissant.

-Mais vas y, je rigolais. C'est ton caractère qui est à vomir.

Il essaya de toutes ses forces de me faire bouger en vain. J'attrapa un des roulé de notre concours quelques temps plus tôt et l'alluma. Je vis son expression vide face à mon action. Il ouvrit alors à son tour la tequila et en bu trois grosses gorgées. Je tourna la tête vers lui et vu ses yeux rouges explosés, l'horloge qui trônait derrière son profil affichait 19h28. Il était bien trop tôt pour commencer à se mettre mal comme on avait l'habitude. J'éteignis alors mon pillon entamé à moitié et commença à embrasser sa mâchoire crispée. Ma main caressant son autre joue, il se détendit peu à peu quand je me rapprocha de plus en plus de ses lèvres. Une fois réunis, je le sentis me pousser pour que je me remette à califourchon sur lui. Ne décollant pas nos lèvres au goût de mélange de fumette et d'alcool, il rapprocha doucement nos bassins en me donnant un léger coup, cela provoqua alors instantanément l'envol des papillons dans mon ventre. Je tira les petits cheveux de sa nuque pour que sa tête bascule en arrière pour me laisser un plus grand champs d'attaque pour y laisser des bleus de passions qui seront encore visibles pendant le début de sa tournée.

Fil RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant