Chapitre 32

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Ken

Je savais qu'il fallait pas que je la laisse sur Paname comme ça avec notre fréquentation à deux balles. Elle était sortie dans un bar et un enfoiré l'avait abordé bien sûr. Quel con. Je pensais encore qu'elle n'était belle qu'à travers mes yeux et que personne d'autres ne voyait le mouvement de ses hanches quand elle marchait ou alors la façon dont ses fossettes se creusent autour de sa bouche pulpeuse quand elle sourit. À croire que non, je n'étais pas le seul. J'avais pas assuré sur ce coup là.

À la soirée de Deen, elle a pas duré longtemps dans son jean pétrole et son gros pull à rayures aux tons sombres. Ils finirent vite sur le sol après qu'on est prit la chambre d'amis du toulonnais. La tête dans les oreillers, sa poigne qui se serrait sur les draps et son postérieur en hauteur. Elle oublia l'existence même de ce fameux "Connor". J'étais tellement énervé contre lui et contre elle à la fois, qu'elle paya la sentence pour eux deux. Le lendemain matin, elle ne pu sortir du lit, elle ne pouvait pas marcher à cause de mes coups de reins qui avaient été plus brusques que d'habitude. Elle l'avait bien cherché aussi.

Ça faisait alors une semaine que je faisais mes recherches autour de ce Connor, et elles commençaient à s'affiner sérieusement. Grâce à mes contacts dans presque tout Paris, j'en avais conclu qu'il était barista dans un coffee shop version cheap de Starbucks dans un quartier bobo, qu'il était en dernière année de master en biotechnologie, il avait 23 ans, soit un an de plus que Flo, et deux ans de moins que moi. À part être une grosse tronche, je vois pas trop ce qu'elle lui trouvera d'exceptionnel, après connaissance de mon poing dans sa gueule.

Je vérifia une dernière fois les informations que mon kho m'avait donné, rabaissa la visière de ma casquette et me dirigea vers la sortie de l'Université Diderot. L'épaule appuyé contre le mur du bâtiment principal, j'attendais un grand blond aux traits fins. Quand il apparu, je me dépêcha de marcher à côté de lui.

-Euh? Je peux vous aider? Demanda t-il de sa voix qui commençait déjà à me casser les couilles.

-Ouais, toi et moi on va devoir parler sérieusement.

-Vous êtes qui au juste? Il s'arrêta et me fit face.

-Je suis un gars qui essaye de protéger ce qu'il a de plus cher à ses yeux. Donc t'as vraiment intérêt à arrêter de parler avec Flo si tu veux pas finir avec l'impossibilité de te servir de tes testicules.

-Vous avez pas répondu à ma question. Et puis, si elle me répond, c'est parce qu'elle en a envie. Je sais pas qui vous êtes, mais si c'est votre soeur ou je ne sais quoi, j'en ai rien à foutre et elle est assez grande pour savoir ce qu'elle veut faire. Elle est majeure et vaccinée à ce que je sache?

Heureusement que nous passions dans une petite rue calme car je le pris au col et le hissa contre un mur et serra de plus en plus fort autour de son cou tant dis que les mots sortirent de ma bouche.

-Je suis pas son frère, je sais même pas ce que je suis pour elle, mais la seule chose dont je sais c'est que le soir, c'est mon prénom qu'elle jouit quand je la prends par l'arrière. Donc la place est déjà prise dans sa vie sur ce terrain là. Et puis, je pense pas qu'il reste vraiment de la place pour un profiteur comme toi.

Je le relâcha, et il tomba sur le cul. J'hesita à lui cracher dessus, mais il méritait même pas que mon molard touche son corps de faible. Je m'en retourna, les mains dans les poches vers le métro pour rentrer chez moi.

___

Je venais encore de finir une interview pour je ne sais quel magazine ou chaîne de télévision pour la sortie de ma réédition, je retourna à la loge et vis 4 appels manqués de Flo. Je n'osais même pas écouter ses messages vocaux et composa directement son numéro, elle décrocha à la seconde sonnerie.

-De quoi tu mêles putain Ken?

-Bonjour à toi aussi tigresse, ça va, j'ai passé une bonne journée et toi?

-Joue pas à ça avec moi, Connor m'a parlé de ta petite visite. Tu te prends pour qui franchement ? Tu l'as étranglé! T'es inconscient ou quoi?!

-Et alors? Il l'a bien cherché. Dis-je en m'assayant sur le canapé et en ouvrant une bouteille d'eau.

-Mais il a rien fait de mal, on fait juste que parler.

-Ouais mais lui il veut pas que parler, je les connais, moi, les intentions des mecs.

-Et toi? C'est quoi tes intentions depuis le début? Me mettre dans ton lit ? Bravo Samaras! Je l'entendis rire nerveusement à l'autre bout du combiné. Tu l'as déjà fais un bon nombre de fois. "Tu rêves de baiser une fliquette et que cette chienne aboie, la preuve que l'amour est le sexe ça n'a rien avoir" Maintenant que c'est fait je peux partir c'est bon? T'as autre choses à rajouter?

Je m'étais fais avoir par mon propre jeu. Elle m'avait arraché les mots de la bouche.

-Non, pars pas. C'est...c'est différent avec toi. Essayais-je de me rattraper mais elle me dépassa.

-Différent parce que personne se ressemble Ken. Tu me feras plaisir et tu arrêtes de venir me voir. J'en ai fini avec toi et tes conneries.

Elle me raccrocha au nez et j'envoya valser mon téléphone contre le mur avant de passer mes mains sur mon visage. Pas le temps de dire au revoir à l'équipe qui m'avait acceuillit que je remis ma veste et parti dans la supérette du coin m'acheter 2 bouteilles de rhum fort. Quand je retourna les déposer à la maison, je vérifia la boîte qui de trouvait sous mon canapé. C'est bien ce qui me semblait, j'avais laissé le gros pochon que Flo m'avait ramené dans le tour bus. Bien décidé à me mettre le plus mal possible, j'appela mon fournisseur habituel et on se retrouva à notre point de rendez-vous, échange de cash et je répartis chez moi. 30 balles de beuh, 2 bouteilles d'alcool fort, un carnet et la moitié d'un vieux crayon à papier sur la table et j'écrivis, toute la nuit. Je ne pensais à rien d'autre. J'avais deconné et je n'aurai pas dû. Voilà sur quoi je vais écrire. Les verres non dilués passèrent dans mon œsophage plus vite que je ne l'aurai imaginé. J'avoue que vers les 3 heures du matin qu'indiquait l'horloge, je ne réfléchissait plus très nettement mais mes cours de crayons définissaient parfaitement mon état d'âme.

Fil RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant