Chapitre 37

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Une fois fini, j'alla jeter nos déchets à la poubelle et Ken reprit ses carnets après avoir éteint la télé pour être au calme. Je repris ma place à côté de lui et posa ma tête sur son dos penché sur les lignes noircies.

-Qu'est ce qui rime avec "déçus par nos voix"

-J'en sais rien, c'est toi le poète ici.

Je passa mes doigts sur sa nuque en tirant sur ses petites repousses brunes.

-Tu peux essayer "je sais pas" C'est pour ton album ou pour les groupes? Sinon tu peux demander aux garçons, je suis sûre qu'ils peuvent t'aider.

-Mouais... Mais là c'est pour moi. Faut que je le fasse seul.

Je le sentis se crisper au fur à mesure du temps qui passe. N'ayant pas le droit d'allumer la télé par peur de me faire disputer, je m'amusa donc à l'embêter. Je savais pertinemment que j'allais me faire insulter de tout les noms possibles mais au moins je ne m'ennuyerai pas.

Je commença alors par sortir une à une quelques mèches blondes de son chignon pour les faire tomber sur ses épaules. Ne le voyant pas réagir, je continua à lui toucher le visage du bout des doigts.

-Mais vas-y, décales, tu me fais chier.

Il enleva mon bras et me poussa à l'autre bout du canapé. Une fois mes pieds à sa hauteur, je tapa dans son avant bras qui soutenait sa tête.

-Mais qu'est ce que tu veux à la fin? Tu vois pas que je suis en train de travailler? Dit-il en se tournant vers moi, les sourcils froncés, le regard noir et un air pas très rassurant.

-Occupe toi de moi...

-Après. Je travaille là.

Je soupira et croisa les bras avant de prendre son téléphone et de jouer à Tetris. Quand il se rendit compte que c'était le sien que j'avais dans mes mains, il m'engueula encore une fois en me disant que je n'avais pas mieux à foutre.

-Mais je suis pas venue ici pour te voir travailler. Je veux passer du temps avec toi.

-Déjà on est dans la même pièce, d'habitude je veux personne avec moi quand j'écris, si t'es pas contente, tu peux tu partir, je te retiens pas.

J'étais vexée par ces propos, je m'en alla donc dans sa chambre et me glissa sous la couette parce qu'à 1h du matin, il était pas trop recommandé de sortir dans les quartiers de Paris. J'ôta le jogging, mon soutien-gorge et mes chaussettes après m'être démaquillée avec le paquet de lingettes que j'emportais partout avec moi et m'endormi rapidement de mon côté du lit.

Vers ce qui devait être 3 heures du matin, je sentis l'opposé du lit s'affesser. Je sentis alors la chaleur du corps de Ken se rapprocher du mien, il pressa son torse contre mon dos et me ceintura de son bras en dessinant des cercle sur mon ventre après avoir dégagé ma nuque pour pouvoir y déposer ses lèvres durant un bref moment.

-Je sais que tu dors pas. Dit-il après quelques caresses.

Je humma doucement, mis ma main sur la sienne et entremêla nos doigts.

-J'aurai pas dû te faire chier pendant que t'écrivais.

-Pas grave, j'aurai dû m'occuper plus de toi, vu que ça faisait longtemps qu'on s'était pas vu.

Il me retourna et j'arrivais à voir la lueur dans ses yeux malgré le peu de lumière que nous accordait la pièce. Je passa ma main sur sa joue et peigna doucement les cheveux au dessus de son oreille, je sentais son regard sur mon visage qui lui était concentré sur le mouvement de sa chevelure.

Fil RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant