Chapitre 34

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Paperasse, paperasse, paperasse. Ça faisait 4 heures que je travaillais sur  des dossiers sans fin et j'en avais vraiment marre.

-MAX? Criais-je en le cherchant dans le couloir.

-Oui? Fit-il en sortant la tête de l'embrasure de la porte.

-On va faire des contrôles? J'en peux plus de rester entre quatres murs.

Il retourna dans son bureau sans rien dire et ressorti avec sa grosse veste. Je pris ça pour un oui et alla chercher Jal, impatiente de pouvoir étendre ses jambes elle aussi. Nous descendîmes dans le métro et commençâmes à demander les papiers d'identité aux passants. Au loin, je vis la tête décolorée bien familière, mais je me retourna vers le contrôlé en espérant qu'il ne me reconnaisse pas.

-Oh Jal! Fit-il et s'accroupissant et caressant la chienne.

-Bonjour à toi aussi Ken.

Je continua de faire le contrôle, rendit les papiers à l'intéressé et fit face aux yeux cernés de mon ami.

-T'as fais quoi à tes yeux?

Je replaça mes mains dans les poches pectorales de ma veste.

-Je dors pas beaucoup en ce moment, j'écris.

-C'est pas à cause des soirées que Deen m'a parlé ? C'est vrai, je travaille beaucoup le samedi, j'aurai eu les mêmes, tu as eu trop raison. Tu prends vraiment soin de moi, merci Ken.

-C'est pas comme ça que je voulais que tu le prennes. Dit-il en se redressant pour vraiment être à la hauteur de mon visage.

-Je dois le prendre comment alors? Tu mens à tes potes pour que je puisse pas venir aux soirées, alors qu'avant tu me suppliais carrément pour que je me libère.

-Mais j'avais besoin de plus te voir pendant un moment.

Il fuyait mon regard, mais moi je riais jaune.

-N'échange pas les rôles, c'est moi qui t'ai demandé de me lâcher les baskets, pas l'inverse.

Maxime faisait le contrôle d'un trio un peu plus loin, je priais intérieurement qu'il entende mes appels à l'aide et qu'il me sorte de cette conversation.

-Je veux qu'on parle tout les deux, seuls. Je dois t'expliquer comment je vois les choses.

Il avait ses yeux de chiens battus, sa mine fatiguée en plus des cernes, je ne pouvais pas vraiment lui résister. Qui pouvait franchement ?

-Pas maintenant. Je travaille, tu m'appelleras quand tu le décidera hein?

Je voyais au loin le regard de mon collègue et je pris ça comme une invitation à m'extirper de l'échange. Je trottina avec Jal jusqu'à Maxime, laissant le grec sur place qui s'était retourné pour me voir disparaître dans les escaliers du métro.

-C'était Ken? Demanda t-il.

-Oui.

-Qu'est ce qu'il voulait?

-Rien, laisse le tranquille.

-Tu voulais lui faire un contrôle d'identité pour t'assurer que ce soit bien lui?

Je frappa du poing son épaule ce qui le déstabilisa et le fit rire en se décalant d'un pas pendant que je roulais des yeux face à sa connerie.

-Tu viens manger à la maison ce soir? Questionna t-il en reprenant sa place à mes côtes.

-Y a pas ta soeur ce soir?

-Si je te le propose c'est qu'elle est pas là non. Débile va.

Il me tapa le haut du crâne et me pleignis d'un cris.

Sa soeur, Camille ne m'aimait pas vraiment du au fait que je passais beaucoup plus de temps avec son frère qu'elle. Même si à une époque je m'obstinais à lui répéter que ce n'était juste que pour le travail, elle ne voulait rien savoir. Alors je me contentais de ne presque jamais voir mon ami en dehors du commissariat. Mais dès que je pouvais venir chez lui, on se faisait littéralement péter le bide en commandant chinois. Et cela ne manqua pas ce soir là.

-Tu prends quoi toi? Dis-je en prenant le petit bouquin de plats en emporter.

-Comme d'hab. Répondit-il en sortant de sa chambre les cheveux mouillés de sa précédente douche.

J'avouerai que si Maxime et moi n'avions pas tissé de liens d'amitié, je pense que notre relation serai beaucoup évolué que celle d' aujourd'hui. Ses dents légèrement écartés sur le devant et ses cheveux châtains clairs qui se trouvait le plus souvent ébouriffés par le vent ou les micros-siestes qu'il faisait sur son bureau lui donnait un petit charme.

Je pris mon téléphone et appela le restaurant qui était en bas de sa rue et commanda nos plats. J'alla à mon tour dans la salle de bain, j'avais laissé quelques vêtements chez lui pour les occasions comme celle-ci contre la volonté de Camille que j'envahisse son espace vital. Une fois lavée et changée, je retourna avec mon ami devant la télé.

-C'est toi qui va chercher.

-Pourquoi c'est toujours moi? Râla Maxime.

-Parce que c'est toujours moi qui passe la commande.

Je passa alors ma main dans sa tignasse pleine de noeuds pour le faire craquer, et ça ne manqua pas, il mit sa tête en arrière et laissa mes doigts ratisser ses boucles.

-Bon, d'accord... Si t'insistes...

Je souris de satisfaction et continua mes mouvements jusqu'à l'heure de commande. Il enfila sa veste et ses chaussures.

-Revenez vite à moi mon amour, je vous attendrai. Je vous aime ne l'oubliez pas.

Je lui tira la main et en embrassa le revers en faisant semblant de pleurer.

-T'es trop con.

Il se débattu mais je ne lâcha pas l'affaire.

-Si tu me lâches pas, on va manger froid.

Je fis les gros yeux et le poussa en dehors de son propre appartement en n'oubliant pas de lui mettre sa carte bleue dans la poche. Je l'entendis rire à travers la porte avant de descendre chercher nos repas. Je sortis les assiettes avec les couverts pour être prête quand Maxime reviendra. Quand il fut revenu, je l'embrassa sur la joue, ouvrit la poche plastique pour prendre mes plats.

-Calmes toi, tu vas manger, c'est bon. Rigola t-il en sortant les pots en carton.

Je nous servis les nems et le riz dans les assiettes et mis un reportage sur les brigades spéciales. Oui, nous étions dans la police mais nous aimions bien regardé des émissions sur notre métier, comment les journalistes le voyaient nous faisaient bien rire.

Fil RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant