Chapitre 13

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Je retourna au salon seule et m'assit à côté de mon amie complètement morte. Framal tentait tant bien que mal de la faire décuver en lui donnant de l'eau et en la rassurant. Pour une fois que je n'étais pas dans le rôle de la maman poule, je comptais bien en profiter même si il ne restait plus que le S-Crew dans l'appartement.

Je commença à ranger la cuisine un verre de Jack rempli à la main gauche en jetant les boîtes vide de pizza et de packs de bières de l'autre. Ça sera ça à faire en moins demain matin. Je sentis des mains sur mes hanches et me retourna pour voir Ken me prendre le whisky des mains et d'en boire la moitié avant de reposer ses lèvres sur les miennes. Je le repoussa en rigolant.

-Pas ici, y a tout tes potes.

Il fit sortir sa lèvre inférieure et fit ses yeux de chiens battus en me caressant doucement les côtes.

-Aller, aide moi à ranger au lieu de t'éterniser. Je me retourna et continua de ranger tout ce qui pouvait trainer

-Nous on y va y aller, balança Framal et Mekra en aidant tant bien que mal mon amie qui tenait à peine debout. J'alla embrasser sa joue rosée en lui souhaitant de passer une bonne nuit et de bien récupérer pour la semaine de cours qui se présentait.

2zer suivit le pas, nous laissant seuls avec Ken. Dès que Théo ferma la porte, le jeune grec n'hésita pas deux fois avant de prendre d'assaut mon cou pendant que j'étais assise sur le canapé entrain de fermer les bouteilles à moitié entamées.

Je tomba à la renverse sous l'impulsion et son poids. Il trouva un accès libre jusqu'à ma mâchoire en y déposant ses lèvres. Il releva la tête essoufflé et je l'embrassa doucement. Le goût de whisky dans sa bouche ne faisait que m'appeler.

Quand je rompu le contact, il grogna d'agacement me voyant me lever pour continuer à essayer de mettre un peu d'ordre dans ce qui ressemblait à une explosion de bombe nucléaire.

-Putain, mais on aura tout demain pour faire ça... Il m'enleva les gobelets des mains pour les reposer sur le bar en me reprenant par les hanches avant de plaquer son bassin contre le mien.

-Tu veux pas passer tout demain à faire ce que t'as envie maintenant ?

Il écarquilla les yeux. Il n'avait pas pensé à cette option là. Mais savait-il vraiment qu'il allait se coucher dans un appartement propre et rangé avec en bonus des ébats qu'il n'allait jamais oublier?

___

Le matin pointa le bout de son nez à travers les volets mal fermés de la veille, ma tête posée sur le torse musclé du grec avec lequel j'avais eu des échanges plus qu'intimes la veille. Il se réveilla à son tour et me serra fort contre lui. On resta dans cette position avec le silence comme roi à regarder les rayons de soleil qui perçaient les fentes de la fenêtre.

-Tu sais pour ce qui s'est passé hier... On oublie ok? C'était bien, on était bourrés, on s'est protégé, je prends la pilule y a pas de soucis sur ce côté là.

Il me regarda, mis ses mains derrière la tête et aquieça sans croiser mon regard. Je dessina quelques motifs du bout de mon doigt sur son buste avant d'enfiler le t-shirt qu'il m'avait prêté pendant la soirée et de préparer le petit déjeuner.

-On oublie.

Quand la machine à café eu fini son travail, j'amena une tasse à Ken qui n'avait toujours pas bougé de position. Je lui tendit, il se redressa et murmura dans un souffle un simple merci.

Assise en tailleur, j'observa sa chambre, une chambre d'ado. Des souvenirs de voyages, des photos, des caleçons qui traînent entre les feuilles de composition, un vrai bordel.

-Je vais y aller, c'était quand même bien hier soir.. Il ne répondit rien, j'embrassa sa joue et remis mes sous-vêtements avant de quitter son appartement.

C'était donc ça à quoi ressemblait un coup d'un soir, je me sentais pas trop à l'aise. Ken était le pote du gars à Érine, un gars qui était allé chercher son pote à mon boulot, rien de plus.

J'aurai du prendre une autre paire de chaussures car un lendemain de soirée en talon, non merci. Je me dépêcha alors de rentrer chez moi, mais impossible de me rendormir, je cogitait trop sur l'attitude du grec au réveil.

___

-Je suis vraiment désolée d'avoir été dans cet état là...

Ma meilleure amie venait passer l'après-midi à la maison. J'avais essayer de fuir en l'incitant à parler études mais en vain.

-C'est pas grave, Framal s'est bien occupé de toi, enfin j'espère si il veut avoir des enfants un jour. Je lui souris.

-Il a été trop mignon. Et sinon toi avec Ken? J'ai vu que vous étiez allé tout les deux à la salle de bain.

-Vu que tu as renversé ton verre sur moi, je devais me laver. Il m'a prêté un t-shirt. En y repensant, j'ai oublié de le prendre en partant.

-Encore désolée... Elle baissa les yeux dans sa tasse de chocolat chaud.

Les évènements de la soirée chez Ken me revient en tête malgré la dose d'alcool que j'avais dans le sang à ce moment là. Difficile d'oublier un si bon coup.

-Framal refait une soirée ce week-end chez lui et son frère, tu veux venir?

-T'en a pas marre de tout le temps être en soirée ? Tu devrais te calmer vu dans quel état tu t'es mis à la dernière.

-Mais toi ça te fais sortir du commissariat, ça te change les idées et puis tu serai moins stressée !

Flo 0, Érine 1. Sa proposition était alléchante mais qui disait soirée chez Framal, disait le blond au bouc que je ne voulais pas voir.

-Et comme ça tu pourras concrétiser les choses avec Keeeen. Elle me donna un coup d'épaule en faisant danser ses sourcils.

Je ne dis rien et baissa les yeux.

-QUOI? NON? TU ME L'AS PAS DIS? À MOI? TA SOEUR D'UNE AUTRE MÈRE ?

Il ne fallait pas être Einstein pour comprendre, elle me connaissait par coeur. J'acquieça, un air désolé sur le visage.

-Je veux des explications, de toute façon je le savais. Je rigola à son excitation.

-Quand vous êtes partis, il était défoncé, j'étais bourrée, on l'a fait une bonne partie de la nuit et au matin je lui ai dis que c'était une erreur, qu'on allait l'oublier et je me suis barrée.

-C'était pas qu'une histoire de t-shirt sale alors. Dit-elle d'un air suspicieux, je lui tapa la tête.

-Arrête de dire des conneries, de toute façon c'est bouclé. Il s'est tapé une force de l'ordre, il est content. On s'est mis d'accord qu'on oubliait tout ça.

-Mais tu viens quand même chez Idriss ? C'est quitte entre vous. Tu pourras taper dans Deen.

-Je vais pas me remettre dans cette état là et surtout me faire son pote. Ça serait la troisième guerre mondiale.

On passa le reste de l'après midi à manger des cochonneries devant nos séries, jusqu'à ce que Érine me lâche pour aller rejoindre Idriss. Quand elle partie, je pris le tableau avec toutes mes photos et y colla les nouvelles photos que j'avais faite avec mes parents cet été quand j'étais redescendu à  Toulouse. Je leur promis de revenir 2-3 jours pendant les vacances de la Toussaint pour fleurir les tombes de la famille.

Érine qui avait perdu sa mère il y a 3ans avait décidé de s'isolée de sa famille. Elle était venu passer quelques mois à la maison avec mes parents. Alors c'était comme sa famille adoptive, mais respecté mon lien personnel avec eux et avait fait le choix de ne pas m'accompagner pendant les prochaines vacances. Je n'aimais pas vraiment aller dans les cimetières, voir le nombre de tombes sans fleurs. Sûrement du à une famille qui habitait trop loin pour s'occuper de ses aïeuls ou proches partis trop tôt.

Fil RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant