3/ Prise au piège

88 10 19
                                    

Elle était aussi légère qu'un souffle d'air dans un champ de blé. Cette petite teigne ne s'était pas laisser faire malgré sa corpulence et cela m'avait étonné. Je m'étais attendu à ce qu'elle capitule rapidement ou même qu'elle s'endorme sur le coup, pourtant elle avait eu la force de se débattre et de tenter d'utiliser sa Seconde Origine sur moi ce qui n'eut aucun effet, bien entendu. Le Doyen m'avait prévenue de sa ténacité. Il avait déjà eu affaire à elle, mais dans un cadre beaucoup plus solennel. La Princesse Noahlia de Primvaley détestait le Doyen mais elle avait toujours gardé le contrôle sur son aversion et restait en retrait. Je ne savais pas ce qui l'avait poussé à venir aujourd'hui. Le Doyen me demandait de surveiller la foule à sa recherche depuis un mois et ce n'était que maintenant que je la trouvais. Elle était arrivée après le début du discourt du Doyen, ce qui m'avait permis de la repérer facilement malgré ses vêtements communs qu'elle avait revêtu. J'avais de suite repéré l'éclat blanc de ses cheveux longs qu'elle avait fait exprès de couvrir par une capuche et ses grands yeux noisette m'avait captivé. Elle avait écouté une partie de ce que disait le Doyen avant de partir à reculons de la place bondée. Ce fut le moment pour moi d'intervenir. Caché dans la ruelle, je n'eus qu'à tendre le bras pour attraper ma proie.

Le peu de gens que je croisai dans les rues n'osèrent rien dire sur le fait que je portais une jeune femme inconsciente dans mes bras et qu'une griffure me barrait la joue. Le lien de causalité était fort mais personne ne dit rien même si les regards disaient beaucoup. Même les hommes ne firent rien, ils savaient que j'étais plus fort, plus rapide, plus puissant, et plus sûr de moi. Mon apparence seule suffisait à faire disparaître leurs envies d'héroïsme. Je suis arrivé dans mon lieu d'habitation alors que personne n'était aux alentours. Le Doyen m'avait dit de ne surtout pas emmener ma proie chez lui, même si c'était en réalité la sienne. Pour le chasseur que j'étais, savoir que ma proie appartenait à quelqu'un d'autre me hérissait. J'ai alors déposé la Princesse sur mon lit, sans aucune entrave et me suis assis à côté d'elle, observant sa respiration lente et calme. Elle n'avait pas conscience du danger dans lequel elle s'était embourbée.

Je pris mon téléphone, avec la ferme intention d'appeler le Doyen. Il fallait que je lui dise que je l'avais récupéré, mais mon doigt s'arrêta au-dessus de la touche. Je pouvais peut-être garder sa présence ici secrète le temps qu'elle se réveille, et que je puisse comprendre ce qui faisait si peur au Doyen, ce qu'il craignait tant chez elle.

Ce fut deux heures plus tard qu'elle se mit à bouger dans son sommeil. Le chloroforme avait deux fonctions, il endormait à la fois le corps mais aussi l'esprit. Certaines de mes proies se réveillait d'abord mais elles avaient besoin de plusieurs heures après le réveil pour être pleinement consciente. Chez la Princesse, sont esprit se réveillait avant son corps, et elle semblait en proie à des démons intérieur. J'ai déposé mon livre pour me rapprocher du lit dans lequel elle s'agitait.

Elle avait pâli, et elle semblait plus faible que la jeune femme que j'avais capturé dans la ruelle. C'est au moment où je me suis assis qu'elle s'est vivement redressée, terrifiée. Instinctivement, je lui ai attrapé un poignet mais elle m'a vivement repoussé d'un coup de pied dans l'épaule. 

-N'approchez pas ! Menaça-t-elle. 

Elle a reculé et est tombée du lit alors que je bondissais à côté d'elle pour l'immobiliser.

-Ça suffit ! Ais-je grondé en m'asseyant à califourchon sur elle, ses deux poignets prient au piège dans mes mains.

Ses yeux ont viré au bleu électrique et de petites étincelles ont éclaté sur sa peau. La lumière de ma salle principale à grillé et nous nous sommes retrouvés dans le noir, un silence pesant cassé par le grésillement qu'elle produisait régnait dans la pièce. Ses yeux brillaient dans l'obscurité et je sus qu'elle me fixait sans sourciller.

VidyutaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant